[Chronique] Machinedrum - Want to 1 2 (2009)

Genre: Hip Hop/Electro
Label: NormrexDate de sortie: Mai 2009

Productions: Machinedrum, Jimmy Edgar
Featurings: Melo X, Jesse Boykins 3, Theophilus London, Mickey Factz, Nami Unreal, Ie Merg, Sarah Ruba, Junty, Adiquit, arisa Champoonote, Denim, Nathalie Weiss.

Clairement inconnu sur nos terres, la musique du jeune beatmaker touche à tout Travis Stewart alias Machinedrum mérite pourtant clairement que l’on s’y attarde.

Alors que ses précédents albums mettaient en avant un style Abstract Hip Hop déstructuré (trop) similaire à celui du pionnier Prefuse 73, Machinedrum évolue clairement avec ce dernier opus, intitulé "Want to 1 2", vers une musique sophistiquée à mi chemin entre Hip Hop et Electronica cutée, très proche du style d’un autre artiste du label Warp plus méconnu, j’ai nommé le protéiforme Jimmy Edgar (d’ailleurs présent sur cet album par le biais d’un remix un peu trop brouillon). Tout en mettant en relief une jeune scène underground talentueuse et véritablement buzée outre atlantique, avec la présence du fougueux MC Theophilus London, Melo X, Mickey Factz ou encore Jesse Boykins III.

Alors, même si le premier track instrumentale se veut plutôt plat et légèrement ennuyeux, avec un groove Abtract Hip Hop relativement désuet, force est de constater que l'intéressé impose par la suite un son puissant et novateur.
"Let it", en premier lieu, qui vous froissera par ailleurs délicatement les cervicales, est un imparable concentré du style moderne et accrocheur mis en avant tout le long de l’album, avec des drums puissants et épurés, une basse crade massive et des vocaux dynamiquement cutés.
S’en suit l’excellente et légèrement plus posée "Brighty", qui illustre un aspect particulier de la musique du bonhomme, à savoir une construction évolutive du meilleur effet, avec une montée en puissance des basses sur les dernières minutes, qui donne véritablement plus de relief à ses compositions. Même schéma sur l’irrésistible "Late Night Operation", festival de synthés futuristes et de lignes de basses rondes et groovy. Le tout habilement posé par le talentueux Theophilus London.
"Freshkidz" nous envoi ensuite une ambiance plus dansante et festive, avec un agréable petit côté French Touch (comprenez par là des sonorités soulfull ensoleillées habilement triturées) et une rythmique plus House envoutante, avec les vocaux du bondissant rookie Mickey Factz.
La sexy "In The Dust" met, elle, en avant une ambiance plus Soul, à l’aide du suave Jesse Boykins III, avec une composition toujours en perpétuelle évolution.
On s’arrêtera ensuite avec attention sur l’ envoutante "Roll & Feel", au charme troublant, où le beatmaker pousse d’ailleurs la chansonnette en compagnie de Nami Unreal. Les vocaux y sont filtrés à l’extrême, tant est si bien qu’on ne comprend pas grand-chose (ce qui n'est pas très grave), et le tout oscille entre ballade feutrée et envolés électroniques aux sonorités saturées où le rythmes est plus soutenus. Ainsi que sur "Bermuda Love Triangle", plus posée et tout aussi agréable.

En rythmant le tout à l’aide de multiples et courtes interludes, Machinedrum parvient à livrer ici un album frais, riche et complexe, où l’on déplorera éventuellement quelques tracks plus plates (comme "Thisgo Ball") et un mixage pas forcement à la hauteur de l’ensemble, où les basses ont tendance à un peu trop saturer. Ceci dit, le beatmaker évolue ici de matière tout à fait notable, avec une musique plus dynamique et par conséquent plus enthousiasmante.
Il n’en fallait pas moins pour que l’on vous encourage à écouter cet excellent LP toute affaire cessante, en espérant que le garçon parvienne à acquérir la reconnaissance qu’il mérite en Europe.

[Chronique] Oxmo Puccino - L'Arme De Paix (2009)

Genre: Chanson française
Label: Wagram
Date de sortie: Mars 2009
Productions: Vincent Taurelle, Vincent Taeger, Ludovic Bruni, Jeremy Chatelain, Oxmo Puccino.
Featurings: Sly Johnson, Olivia Ruiz, K'naan, Ben.

Chaque opus d'Oxmo Puccino est souvent attendu comme le messie dans le contexte d'un hip hop français morose voire moribond, où le niveau des textes est inversement proportionnel au nombre de pochettes hideuses ornant les étals des revendeurs... Et donc, après le conceptuel mais mitigé "Lipopette Bar" en compagnie des Jazz Bastards, revoici le Black Mafioso, nouvellement armé.

Tout d'abord, l'on prend plaisir à redécouvrir les très bons "singles" que sont "Masterciel" et "365 Jours", morceaux qui ne furent pas dévoilés en premier pour rien, puisqu'ils s'avèrent être les meilleurs de l'album, simplement. "Véridique" sonne comme un doublon de "Masterciel", dans le genre egotrip amélioré bourré de punchlines visant à faire cogiter, mais musicalement en deça cependant.

On passera rapidement sur les moyennes "Les Unes, Les Autres", ininspiré et faible musicalement ou encore sur l'enervant "Tirer Des Traits" où Sly Johnson gache son immense talent sur un refrain estampillé FM. On restera aussi circonspect face à ce "Sur La Route D'Amsterdam", hommage raté à Jacques Brel, de par le thème (ils auraient pu avoir le bon gout d'éviter le cliché des stupéfiants et qui plus est d'en faire l'apologie, mais c'est une autre histoire) comme de par la couleur musicale (qui oscille avec mauvais goût entre chanson française estampillée de gauche et sonate alter-mondialiste bancale, ce qui revient parfois au même...). Les talents conjugués d'Oxmo et d'Olivia Ruiz (une voix horripilante pour certains, mais qui possède un réel charme, en fin de compte) n'évitent donc pas le plantage.

Mais l'ensemble n'est pas perdu, grâce à des tracks comme "Soleil Du Nord", au solide texte relatant les contrastes entre Paris et Bled, ou encore "J'te Connaissais Pas", très beau morceau amoureux, dont le texte simple mais fin fait mouche. On pense aussi à "L'Arme De Paix", morceau sacerdoce visité par K'naan pour un refrain rock/pop bienvenu. Nous n'oublierons pas non plus le sympathique "Partir 5mn" invitation facile mais efficace à l'évasion, où cette fois-ci Sly Johnson nous offre une prestation digne de son potentiel!

Mais soyons francs, si les textes d'Oxmo restent (parfois très) soignés (on vous laisse le plaisir de les découvrir au fil des pages du très joli livret de l'édition CD), on s'éloigne ici de plus en plus d'un hip hop pur et dur, tant au niveau du flow que de la musicalité. Alors que la maturité et l'épure se retrouvent dans le contenu, le débit de l'ancien soldat Time Bomb se rapproche d'un slam/spoken word facile d'accès tandis que la musique se fait lisse et sans aspérités, flirtant avec la chanson française, simplement. Les arrangements sont peut-être riches, mais ils sont sans trop saveur, le tout manquant carrément de culot. Toujours est-il que si, dorénavant il est l'invité de Ruquier et consorts, l'homme risque de s'aliéner une partie de son public qui avait pourtant frémi à l'écoute de "Masterciel", en empruntant le chemin ambigu arpenté par Abd Al Malik, Grand Corps Malade et j'en passe...

La volonté de reconnaissance est compréhensible, mais pas au point de faire des albums fades (bien que somme toute sympathique, précisons-le) qui ne resteront pas sur la durée (au contraire d'"Opera Puccino" ou "L'Amour Est Mort", qui eux vieillissent très bien). Et si la vélléité d'Oxmo de se détacher du rap "basique" est plus que louable, la direction prise n'est pas forcément la bonne. Et nous sommes convaincus que cet MC à part, qui reste l'une des plus grandes plumes que le rap français a produit, peut nous pondre un album bien plus fort que celui-ci, à condition de s'entourer plus astucieusement. A bon entendeur...

[News] Retour vers le futur...

Non content de nous avoir rappeler les plus belles heures de la Soul vintage en l'espace d'un morceaux (l'assez bluffant "Just Ain' Gonna Work Out"), le jeune prodige californien Mayer Hawthorne débarque ce mois ci avec un nouveau 12", "Maybe So, Maybe No", très efficace reprise de The New Holidays (1969), pour la face a, accompagnée de la très agréable ballade "I Wish It Would Rain", composée par Hawthorne lui même, cette fois ci, en face b.

Une bien belle vision de la Soul 60's, le tout sur le label Stones Throw, qui prend décidément une nouvelle dimension musicale sorties après sorties...

[News] Smart Banger!

Décidément très actif en ce début d'été (avec ses projets Peter Digital Orchestra et Souleance notamment), le bondissant beatmaker hexagonale Fulgeance devrait livrer en Mai prochain un nouvel EP sur le label britannique One-Handed Music, qui accueil par ailleurs deux des beatmakers européens les plus buzzés actuellement, j'ai nommé Bullion et Paul White.

Intitulé "Smart Banging", ce nouvel opus de 4 titres s'annonce court mais très intense, avec un son encore plus sombre et percutant qu'à l'accoutumée. Avec, en bonus, un remix du protéiformes Jimmy Edgar.
Préparez vos tympans!

[Clip] Half man, half amazing...

Encore et encore, voici un enième clip de Kanye West, tiré de son "808's & Heartbreak". En l'occurence, il s'agit de l'excellent et envoutant "Amazing", accompagné du pas toujours très bon, mais pourtant ici bien adéquat, Young Jeezy. Enjoy!

[News] Supa Sonic!

Au rayons des sorties estivales fraiches et groovy, celle du polyvalent DJ Spinna, que l'on avait tout de même un peu perdu de vue ces derniers temps, devrait retenir toute notre attention.

Aussi à l'aise dans un Hip Hop smooth que dans la Deep House jazzy, le beatmaker devrait nous rappeler avec ce "Sonic Smash" toute l'étendu de son talent. Il y sera epaulé par quelques MC's de choix, parmis les lesquels Elzhi, John Robinson ou encore Phonte.

Miam!

[Clip] Corde à linge...

Alors que son comparse Finale vient de sortir son très bon album solo, l'excellente MC de Detroit, j'ai nommé Invincible, se rappelle à nous via son nouveau clip. Il s'agit de "Ropes" featuring Tiombe Lockhart, et la vidéo est réalisée par le vétéran MC New-Yorkais Mr. Complex. Enjoy...

[News] Evasion funky!

Après quelques courtes et convaincantes apparitions sur cire, le bondissant beatmaker/DJ californien Dâm-Funk, en prévision d' un album intitulé "Toeachizown" prévu dans le courant de l'année, nous fait le plaisir d'accompagner l'arrivée des beaux jours avec un nouveaux 12" funky à souhait, toujours sur le label Stones Throw.

Ce "Let's Take Off" propose 4 titres puissants et pêchus (dont un est disponible gratuitement ICI), toujours aussi fermement encrés dans une vibe funk West-Coast très 80's. Un style qu'il qualifie lui même de "modern funk", et qu'on est impatient d'apprécier sur la longueur d'un LP.

Pour l'heure, avis aux amateurs, donc...

[News] Deuxième dimension

Alors que le premier volet de la compilation "Beat Dimensions" (concocté par Jay Scarlett et Cinnaman) nous avait convenablement charmé les tympans, avec des beats de Hudson Mohawke, FLyamSam, Morgan Spacek, Pursuit Grooves, Jay Scarlett himself, The Big Payback, Hearin' Aid ou Up Hygh, le duo de compileurs remet ça avec un deuxiéme volume.

Sobrement intitulé "Beat Dimensions Vol.2", et disponible en 3 EP's distincts, ce deuxième volume met en avant une nouvelle liste de beatmakers au talent confirmé (à l'exception de Dimlite, déjà présent sur l'opus précédent), tel que le français Fulgeance (qui délivre un beat incroyablement puissant et jouissif, "Haggis"), Dorian Concept, Mike Slott, Samiyam ou encore Mono/Poly.

Immanquable pour les amateurs de beats Hip Hop/Electro avant-gardistes.

[News] Rock dat shit!

Après son énorme mais confidentielle"Freaktape", "Inside The Mind Of An Afro American Angel", le talentueux et méconnu chanteur Nu-Soul Aqeel (aussi connu sous le pseudo de Glen Antony Henry) refait surface sur le label hollandais 4lux, pour un EP intitulé "Rock Hard".

Contenant principalement des titres issus de ladite freaktape, cet EP s'avère être une bonne occasion de (re)découvir des titres comme "Wake Up" (produite par Shafiq Husayn du trio Sa-Ra Creative Partners) ou "Love a Mystery", véritables pépites Nu-Soul funky, terriblement enjouées et futuristes.

Fortement conseillé.

[Clip] Can you feel it?

En attendant son prochain album et l'alléchant EP "Late Night Operation" qui devrait le précéder (avec des remixes signés Hudson Mohawke et Jimmy Edgar), le bondissant Machinedrum nous propose le clip de l'entrainante "Roll & Feel", en compagnie de la chanteuse Nami Unreal. Enjoy, as well!

[Clip] Tribulation spatiale

A classer aux côtés de la nouvelle génération de chanteurs Soul/R'n'B "princien" avec Olivier Daysoul ou Reggie B, Peter Hadar a livré en fin d'année dernière avec"Well Dressed For The Art Show" un des albums les plus intéressant du genre. Il nous livre ici le très joli clip du titre"Planets", groovy et cosmique à souhait. Aussi agréable pour les yeux que pour les oreilles. Enjoy!

[Clip] Plus c'est long...

Alors que leur premier vrai album se fait toujours attendre, le délicieux duo J*Davey nous fait tout de même le plaisir de nous offrir un petit clip sophistiqué et sensuel illustrant l'excellent titre "Slooow", présent sur leur double opus "The Beauty in Distortion/Land Of The Lost". Enjoy!

[News] Groove écolo!

Plutôt discrète depuis la parution confidentielle de son deuxième album, "Wild Art Forestry", la jeune Beatmaker Pursuit Grooves nous revient enfin avec une beat tape intitulée "Sustainable Movements for a New Age" en téléchargement gratuit (ICI), accompagnée d'une petite compilation de remix, "Sustainable Mashups" (ICI), dans une démarche assez atypique, qui ne pouvait nous laisser de marbre.

En effet, se sentant concernée par les problèmes écologiques actuels, la jeune femme nous offre ces deux présents musicaux de très bonnes factures en nous invitant à réfléchir très sérieusement sur la question. Et en limitant par la même occasion la durée des téléchargement pour le mois d'avril uniquement.

Hâtez vous!

[News] Check 1, 2!

Bénéficiant d'un buzz énorme outre atlantique, le jeune et très talentueux beatmaker MachineDrum devrait livrer le 19 Avril prochain son nouvel album, "Want To 1 2?", sur le label new yorkais Normrex.

On devrait logiquement y retrouver, et avec un certain plaisir, toute l'effervescence de cette nouvelle scène Hip Hop/Electro/Soul qui pointe le bout de son nez depuis quelques mois avec un son moderne, décomplexé et sophistiqué. On notera ainsi les apparitions d'artistes prometteurs tel que Theophilius London, Jesse Boykins III, Mickey Factz ou encore Melo X. Ainsi que celle du trop rare et mésestimé Jimmy Edgar (dont on attend toujours le nouvel album), pour un remix.

Un programme bien allechant, en somme...