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23/01/2012
[Interview] Dabaaz - Textes & textiles (1ère Partie)
Quelques jours avant d'inaugurer le concept Anything But Noise et de s'éclater en sa compagnie, posons nous donc avec Dabaaz, éminent MC de Triptik et activiste vétéran, histoire de revenir un peu sur son parcours dans cette première partie avant de creuser un peu plus le personnage et son actualité...
STEREOTREE: Même si un certain nombre de personnes doivent avoir entendu parler de toi, que ce soit à l'époque ou récemment, peux-tu nous retracer ton parcours et les quelques moments forts qui l'ont jalonné jusqu'ici?
DABAAZ: 1995, Avec Drixxxé qui n'avait qu'un clavier et un pote batteur (Chassaone), j'ai rappé mes premiers textes un peu "aboutis".
1996, Greg alias Black Boul' ou Greg Frite et NJ se sont joint à nous, on était donc 3 rappeurs, Drixxxé s'est acheté son premier sampleur, on s'est dit qu'on s'appellerait Triptik, on a fait notre premier concert en première partie des Derniers Messagés (le seul groupe qu'on connaissait à l'époque ahah) et on a enregistré notre première démo tape (5/6 morceaux avec des interludes) dans la cave de Drixxxé. On a aussi enregistré notre premier titre "La France Avance" en studio pro et participé à la compilation Hip Hop Vibes 3, "Je Sais Que La Haine", qui sortait Night & Day. C'était notre premier contact avec la scène rap française, on était en studio avec Rohff, 113, DJ Noise qui était le DJ de 2Bal 2Neg avait posé des scratchs sur notre morceau, on a croisé Afro Jazz, DJ Spank, La Cliqua, etc...
1997, ça s'accélère, on avait prévu de sortir un maxi mais le D.A. Rap de Night & Day, Patrick Colleony, nous a proposé de faire directement un album. On avait pas mal de titres en stock alors on a monté notre propre label (Concilium Production) avec notre manager Sam et on a produit notre premier album "L’Ébauche" en licence chez N&D, on a eu une avance de 30 000 francs et on a enregistré/mixé 15 titres en 15 jours, pressé des vinyls, fait des stickers (c'était tout nouveau à l'époque en France). On a fait la première partie de La Cliqua, nos premiers freestyles sur Générations dans l'émission On Inonde Les Ondes (de Zoxea et Melopheelo des Sages Po')
1998, On sort donc notre premier album "L’Ébauche" et notre premier clip "La Cavalcade" réalisé par Skwal chez Fokal Production. Ce clip était une opportunité dingue pour nous à l'époque, Skwal avait le matos d'un autre tournage et nous a fait un clip en 16mm gratis juste parce qu'il avait accroché sur la pochette et l'esprit de l'album. On est alors passé à la TV, fait des émissions sur MCM, c'était fou pour nous qui étions inconnus, sans budget. C'est l'année des rencontres, on fait la tournée des disquaires et des DJs pour promouvoir notre album, on squatte Générations FM et toutes les radios spé possible, on commence à être invités sur les mixtapes cools de l'époque (DJ Poska, DJ James, Cut Killer, Néochrome…). On commence aussi les concerts Paris/banlieues/province.
1999, Les connexions se font, Movez' Lang, Salif, Rocé, La Ménagerie, Le Sept, D'Oz, etc. On sort donc notre deuxième disque, un E.P éponyme, sur lequel on retrouve beaucoup d'invités issus de toutes nos rencontres depuis "L’Ébauche". On commence à faire un peu plus de scènes, à l'époque on tournait avec DJ Fresh et on commençait à mettre de plus en plus en avant la place du DJ et des scratchs dans notre musique. J'insiste là dessus parce que je pense que sans le vinyle et les DJs, Triptik n'aurait pas eu ce genre de développement. Du coup, Cut Killer nous propose de faire une mixtape "Special Triptik", c'était un grand honneur pour nous à l'époque. Il nous a aussi invité à faire un titre avec Blahzay Blahzay qui a bien amplifié notre buzz.
2000, on signe en édition avec Cut Killer (Eastory/BMG publishing), du coup on a plus facilement accès au studio, on devient plus productif. On croise beaucoup d'artistes français et américains parce que les studios sont mitoyens aux émissions radio de Cut (Bumrush, Cut Killer Show). C'est la belle époque! On enregistre "Microphonorama", on participe à des plus grosses compilations (Homecore, Cut Killer, etc). On sort le maxi "Star System" et on rencontre DJ Pone avec qui c'est le coup de foudre.
2001, on sort notre deuxième album "Microphonorama", avec le single "Bouge Tes Cheveux" qui sera notre plus gros succès. Squattage de radios, Générations FM, Sky B.O.S.S , une semaine sur Planet Rap, tournée des radios spé de province et surtout de plus en plus de concerts, de mixtapes, de collabs avec l'underground comme avec des gars en place à l'époque.
2002, on officialise notre travail sur scène avec DJ Pone, nos lives commencent à avoir de la gueule. On se professionnalise. On prend même des bureaux pour notre label Concilium. On sort notre 4ème disque "Fondations" qui est un best-of mixé par Pone. A la même période on commence les enregistrement de "TR-303" (notre dernier album).
2003, on est dans une impasse, les revenus des ventes de disques et des concerts ne sont pas suffisants pour payer le loyer, la prod', le pressage des disques, etc. Malgré pas mal d'efforts (on bossait tous aussi à côté), on commençait à suffoquer financièrement. A titre personnel, ça devenait compliqué puisqu'on avait tous des appart, des meufs, des enfants. On avait engagé beaucoup de frais pour la prod de "TR-303" (studios, feats, musiciens additionnels, etc). On attendait une licence en major, un chèque providentiel, qui n'est bien sur pas arrivé au moment où il aurait du. Du coup, suite à de longues tergiversations, on s'est séparé à contre coeur de notre manager Sam et on a essayé de sauver les meubles grâce à Matt' Primeur (du label Disque Primeur) qui est venu nous aider pour faire le taf que faisait Sam et réussir à sortir l'album, à faire un clip et une tournée avec Oxmo Puccino qui s'est achevée au Bataclan, durant l'été 2004. On a été obligé de revendre tout notre catalogue de vinyle (plus de 15 références). On était ruiné! Les résultats n'étant pas à la hauteur des attentes on a décidé d'arrêter l'activité de Triptik et du label Concilium pour se consacrer à nos vies privées et nos projets solo.
2004, J'ai eu une fille. Je me suis donc consacré à mon activité de graphiste. J'ai du faire un peu d'alimentaire pour remonter la pente financièrement. A l'époque je continuait à écrire, à participer à quelques mixtapes, faire quelques feats...
2005, je sors mon premier maxi solo "Open Bar" et je fais mes premiers lives solo avec Pone. Je reprends espoir, je suis super motivé et j'ai plus trop de problèmes de thunes. Même si je bosse toujours avec Drixxxé, je bosse aussi avec d'autres producteurs, dont Pilooski qui a fait la prod d'"Open Bar". J'ai envie d'essayer pleins de choses nouvelles, de me tester sur toutes sortes de beats. A l'époque, on voit la scène électro européenne arriver en force, de l'autre côté la vague Dirty South commence à arriver en France avec les synthés, les boites à rythme qui avait été oubliées pendant les années samples/Boom Bap.
2006, j'enregistre mon album solo et je sors le deuxième maxi "Explose" produit par Drixxxé et Paraone. Je constate que le public se détourne du rap français, c'est devenu has been on dirait. L'émulation pour mes projets solo est plus mitigée, je sens que je perds une partie du public de Triptik en même temps que je gagne un public plus pointu ou plus jeune. Je ne lâche pas le morceau, j'y crois à fond et je commence à défendre mes nouveaux titres sur scène avec DJ Géro (coup de foudre!)
2007, je sors (chez Disque Primeur) mon premier album solo "Moi, Ma Gueule & Ma Propre Personne". La scène électro explose, excite la nouvelle génération tandis que le rap français déprime, les magazines ferment les uns après les autres, les émissions spé de Skyrock s'arrêtent, Générations devient une radio commerciale. De mon côté j'aime le challenge, repartir à zéro me plaît, j'y crois. On commence à faire plus de dates avec Géro. Mais le paysage a changé: je passe de tournées et festivals HH à des showcases en club, des plateaux où je partage plus la scène avec des DJs électro que des rappeurs. Je découvre un public plus jeune, plus mixte, plus ouvert, plus festif et ça me plait! J'ai aussi la chance de pouvoir faire un clip avec Arthur King qui a reçu un très bon accueil, qui a tourné en TV et qui a attiré un public féminin (fait assez rare dans le rap français!).
2008, les résultats de l'album sont décevants, je suis fauché, dettes, expulsion, etc... J'ai du mal à refaire des titres, j'ai plus trop envie. Par contre, j'ai besoin de thunes et j'en ai vraiment marre de faire de l'alimentaire avec des clients qui payent mal ou avec six mois de retard. Je fais pas assez de concerts, les ventes de disques s'écroulent, tout le monde s'en branle du rap que je fais. Je me dis que je devrais pouvoir gagner ma vie en faisant ce que je sais faire, ce qui me plait. Je repense à un vieux projet que j'avais abandonné faute de moyen en 2003, je voulais créer une marque de tee shirts, faire des affiches. J'ai donc parlé de ça à Jérôme de Qhuit (qui avait déjà des fournisseurs, un onlinestore, ...) et on a fait un premier tee shirt, c'était pour mon album solo "Moi, Ma Gueule & Ma Propre Personne", j'ai essayé de faire un visuel qui ne fasse pas trop promo/merchandising et on les a très bien vendus.
A la même période on avait trouvé ce nom avec DJ Gero: Poyz & Pirlz, enfin c'était plus "on est trop des poyz!", donc "les meufs, c'est des pirlz!". On partageait cet amour pour la bonne bouffe du terroir, il est d'origine auvergnate et moi lyonnaise. On aimait faire la fête, se bourrer la gueule mais on était dans le game des sneakers, des sapes et des gros sons. On poyzait quoi ! On voulait faire une grande communauté un peu hippy avec ce genre de lifestyle, ahah! On jouissait du bon mix entre DJ set HH/Electro et MC/Host, on avait un publique jeune et mixte ultra chaud et les potes de notre génération qui commençaient à se remettre à vouloir écouter du rap, du rap d'abord club ou classique, puis du rap français. On s'est dit qu'on devait se réunir pour faire des grosses fêtes 100% rap avec cet esprit festif et ce mixe de générations. Du rap, des potes, des meufs, de l'alcool et du style. On a décidé avec Arthur King, Drixxxé , Géro, Matt'Primeur et Kazey qu'on appellerait ça les "POYZ'N'PIRLZ Parties". En parallèle, j'ai créé avec Jérôme la marque de sapes du même nom POYZ&PIRLZ® et tout a commencé! Cette année-là, j'ai enregistré et sorti deux titres: "Il Est Où ?" et "Mes Potes" qui était un texte très important pour moi, j'ai réussi à dire des choses que je n'aurais pas osé dire avant, j'avais pris beaucoup de recul et le rap game était mort pour moi.
2009, les soirées et les tee-shirts marchent de mieux en mieux, mais ça rapporte pas assez, obligé de faire du freelance relou, j'ai pas trop d'inspi pour le son... C'était une mauvaise année, trop de soirées, trop de fonsdé, trop de dettes... J'ai donc commencé à écrire "Ça Fait Un Bail",sans but précis.
2010, on a repris sérieusement contact avec Greg et décidé de refaire des trucs ensemble. Pour fêter et officialiser cette bonne nouvelle, on a fait notre premier concert au Nouveau Casino, à l'ancienne avec DJ Pone aux platines. On a été surpris et émus de voir comme les gens nous attendaient. Avec Jérôme de Qhuit, on a ouvert la boutique Chez Qhuit, P&P continue à progresser, on sort plus de choses, de plus en plus de soirées aussi. J'ai fini de rembourser mes dettes! Le clip de "Ça Fait Un Bail" sort, on fait quelques dates avec Triptik (cette fois sans Pone, mais avec Drixxxé aux platines) et avec des morceaux solo de Greg et moi en plus de l'ancien répertoire, mais toujours pas de titre estampillé Triptik.
2011, On s'est dit que pour patienter, on attendant d'avoir assez de nouveaux titres, on pourrait faire un concert avec les potes et la nouvelle génération avec qui on commençait à collaborer. On a décidé que ça s'appellerait Can I Kick It ? et que ça ne serait surement pas la seule date du genre. C'était vraiment cool de voir Oxmo, Dany Dan avec l'Entourage, Orelsan, des gars de 18 ans comme Loveni avec des gars presque quadra! On a bien avancé sur les nouveaux morceaux, en même temps que Greg faisait beaucoup de projets en solo ou avec son autre groupe Djunz (avec Rimcash & Didaï), et que Drixxxé commençait ses premiers live avec McLuvin. Moi, j'étais très pris par la marque P&P et la boutique, j'ai donc pas fait grand chose, à part des tracks pour Triptik et quelques feats.
2012, on est prêts! Enfin très bientôt, ahah !
La suite de l'interview, c'est par ICI...
STEREOTREE: Même si un certain nombre de personnes doivent avoir entendu parler de toi, que ce soit à l'époque ou récemment, peux-tu nous retracer ton parcours et les quelques moments forts qui l'ont jalonné jusqu'ici?
DABAAZ: 1995, Avec Drixxxé qui n'avait qu'un clavier et un pote batteur (Chassaone), j'ai rappé mes premiers textes un peu "aboutis".
1996, Greg alias Black Boul' ou Greg Frite et NJ se sont joint à nous, on était donc 3 rappeurs, Drixxxé s'est acheté son premier sampleur, on s'est dit qu'on s'appellerait Triptik, on a fait notre premier concert en première partie des Derniers Messagés (le seul groupe qu'on connaissait à l'époque ahah) et on a enregistré notre première démo tape (5/6 morceaux avec des interludes) dans la cave de Drixxxé. On a aussi enregistré notre premier titre "La France Avance" en studio pro et participé à la compilation Hip Hop Vibes 3, "Je Sais Que La Haine", qui sortait Night & Day. C'était notre premier contact avec la scène rap française, on était en studio avec Rohff, 113, DJ Noise qui était le DJ de 2Bal 2Neg avait posé des scratchs sur notre morceau, on a croisé Afro Jazz, DJ Spank, La Cliqua, etc...
1997, ça s'accélère, on avait prévu de sortir un maxi mais le D.A. Rap de Night & Day, Patrick Colleony, nous a proposé de faire directement un album. On avait pas mal de titres en stock alors on a monté notre propre label (Concilium Production) avec notre manager Sam et on a produit notre premier album "L’Ébauche" en licence chez N&D, on a eu une avance de 30 000 francs et on a enregistré/mixé 15 titres en 15 jours, pressé des vinyls, fait des stickers (c'était tout nouveau à l'époque en France). On a fait la première partie de La Cliqua, nos premiers freestyles sur Générations dans l'émission On Inonde Les Ondes (de Zoxea et Melopheelo des Sages Po')
1998, On sort donc notre premier album "L’Ébauche" et notre premier clip "La Cavalcade" réalisé par Skwal chez Fokal Production. Ce clip était une opportunité dingue pour nous à l'époque, Skwal avait le matos d'un autre tournage et nous a fait un clip en 16mm gratis juste parce qu'il avait accroché sur la pochette et l'esprit de l'album. On est alors passé à la TV, fait des émissions sur MCM, c'était fou pour nous qui étions inconnus, sans budget. C'est l'année des rencontres, on fait la tournée des disquaires et des DJs pour promouvoir notre album, on squatte Générations FM et toutes les radios spé possible, on commence à être invités sur les mixtapes cools de l'époque (DJ Poska, DJ James, Cut Killer, Néochrome…). On commence aussi les concerts Paris/banlieues/province.
1999, Les connexions se font, Movez' Lang, Salif, Rocé, La Ménagerie, Le Sept, D'Oz, etc. On sort donc notre deuxième disque, un E.P éponyme, sur lequel on retrouve beaucoup d'invités issus de toutes nos rencontres depuis "L’Ébauche". On commence à faire un peu plus de scènes, à l'époque on tournait avec DJ Fresh et on commençait à mettre de plus en plus en avant la place du DJ et des scratchs dans notre musique. J'insiste là dessus parce que je pense que sans le vinyle et les DJs, Triptik n'aurait pas eu ce genre de développement. Du coup, Cut Killer nous propose de faire une mixtape "Special Triptik", c'était un grand honneur pour nous à l'époque. Il nous a aussi invité à faire un titre avec Blahzay Blahzay qui a bien amplifié notre buzz.
2000, on signe en édition avec Cut Killer (Eastory/BMG publishing), du coup on a plus facilement accès au studio, on devient plus productif. On croise beaucoup d'artistes français et américains parce que les studios sont mitoyens aux émissions radio de Cut (Bumrush, Cut Killer Show). C'est la belle époque! On enregistre "Microphonorama", on participe à des plus grosses compilations (Homecore, Cut Killer, etc). On sort le maxi "Star System" et on rencontre DJ Pone avec qui c'est le coup de foudre.
2001, on sort notre deuxième album "Microphonorama", avec le single "Bouge Tes Cheveux" qui sera notre plus gros succès. Squattage de radios, Générations FM, Sky B.O.S.S , une semaine sur Planet Rap, tournée des radios spé de province et surtout de plus en plus de concerts, de mixtapes, de collabs avec l'underground comme avec des gars en place à l'époque.
2002, on officialise notre travail sur scène avec DJ Pone, nos lives commencent à avoir de la gueule. On se professionnalise. On prend même des bureaux pour notre label Concilium. On sort notre 4ème disque "Fondations" qui est un best-of mixé par Pone. A la même période on commence les enregistrement de "TR-303" (notre dernier album).
2003, on est dans une impasse, les revenus des ventes de disques et des concerts ne sont pas suffisants pour payer le loyer, la prod', le pressage des disques, etc. Malgré pas mal d'efforts (on bossait tous aussi à côté), on commençait à suffoquer financièrement. A titre personnel, ça devenait compliqué puisqu'on avait tous des appart, des meufs, des enfants. On avait engagé beaucoup de frais pour la prod de "TR-303" (studios, feats, musiciens additionnels, etc). On attendait une licence en major, un chèque providentiel, qui n'est bien sur pas arrivé au moment où il aurait du. Du coup, suite à de longues tergiversations, on s'est séparé à contre coeur de notre manager Sam et on a essayé de sauver les meubles grâce à Matt' Primeur (du label Disque Primeur) qui est venu nous aider pour faire le taf que faisait Sam et réussir à sortir l'album, à faire un clip et une tournée avec Oxmo Puccino qui s'est achevée au Bataclan, durant l'été 2004. On a été obligé de revendre tout notre catalogue de vinyle (plus de 15 références). On était ruiné! Les résultats n'étant pas à la hauteur des attentes on a décidé d'arrêter l'activité de Triptik et du label Concilium pour se consacrer à nos vies privées et nos projets solo.
2004, J'ai eu une fille. Je me suis donc consacré à mon activité de graphiste. J'ai du faire un peu d'alimentaire pour remonter la pente financièrement. A l'époque je continuait à écrire, à participer à quelques mixtapes, faire quelques feats...
2006, j'enregistre mon album solo et je sors le deuxième maxi "Explose" produit par Drixxxé et Paraone. Je constate que le public se détourne du rap français, c'est devenu has been on dirait. L'émulation pour mes projets solo est plus mitigée, je sens que je perds une partie du public de Triptik en même temps que je gagne un public plus pointu ou plus jeune. Je ne lâche pas le morceau, j'y crois à fond et je commence à défendre mes nouveaux titres sur scène avec DJ Géro (coup de foudre!)
2007, je sors (chez Disque Primeur) mon premier album solo "Moi, Ma Gueule & Ma Propre Personne". La scène électro explose, excite la nouvelle génération tandis que le rap français déprime, les magazines ferment les uns après les autres, les émissions spé de Skyrock s'arrêtent, Générations devient une radio commerciale. De mon côté j'aime le challenge, repartir à zéro me plaît, j'y crois. On commence à faire plus de dates avec Géro. Mais le paysage a changé: je passe de tournées et festivals HH à des showcases en club, des plateaux où je partage plus la scène avec des DJs électro que des rappeurs. Je découvre un public plus jeune, plus mixte, plus ouvert, plus festif et ça me plait! J'ai aussi la chance de pouvoir faire un clip avec Arthur King qui a reçu un très bon accueil, qui a tourné en TV et qui a attiré un public féminin (fait assez rare dans le rap français!).
A la même période on avait trouvé ce nom avec DJ Gero: Poyz & Pirlz, enfin c'était plus "on est trop des poyz!", donc "les meufs, c'est des pirlz!". On partageait cet amour pour la bonne bouffe du terroir, il est d'origine auvergnate et moi lyonnaise. On aimait faire la fête, se bourrer la gueule mais on était dans le game des sneakers, des sapes et des gros sons. On poyzait quoi ! On voulait faire une grande communauté un peu hippy avec ce genre de lifestyle, ahah! On jouissait du bon mix entre DJ set HH/Electro et MC/Host, on avait un publique jeune et mixte ultra chaud et les potes de notre génération qui commençaient à se remettre à vouloir écouter du rap, du rap d'abord club ou classique, puis du rap français. On s'est dit qu'on devait se réunir pour faire des grosses fêtes 100% rap avec cet esprit festif et ce mixe de générations. Du rap, des potes, des meufs, de l'alcool et du style. On a décidé avec Arthur King, Drixxxé , Géro, Matt'Primeur et Kazey qu'on appellerait ça les "POYZ'N'PIRLZ Parties". En parallèle, j'ai créé avec Jérôme la marque de sapes du même nom POYZ&PIRLZ® et tout a commencé! Cette année-là, j'ai enregistré et sorti deux titres: "Il Est Où ?" et "Mes Potes" qui était un texte très important pour moi, j'ai réussi à dire des choses que je n'aurais pas osé dire avant, j'avais pris beaucoup de recul et le rap game était mort pour moi.
2009, les soirées et les tee-shirts marchent de mieux en mieux, mais ça rapporte pas assez, obligé de faire du freelance relou, j'ai pas trop d'inspi pour le son... C'était une mauvaise année, trop de soirées, trop de fonsdé, trop de dettes... J'ai donc commencé à écrire "Ça Fait Un Bail",sans but précis.
2010, on a repris sérieusement contact avec Greg et décidé de refaire des trucs ensemble. Pour fêter et officialiser cette bonne nouvelle, on a fait notre premier concert au Nouveau Casino, à l'ancienne avec DJ Pone aux platines. On a été surpris et émus de voir comme les gens nous attendaient. Avec Jérôme de Qhuit, on a ouvert la boutique Chez Qhuit, P&P continue à progresser, on sort plus de choses, de plus en plus de soirées aussi. J'ai fini de rembourser mes dettes! Le clip de "Ça Fait Un Bail" sort, on fait quelques dates avec Triptik (cette fois sans Pone, mais avec Drixxxé aux platines) et avec des morceaux solo de Greg et moi en plus de l'ancien répertoire, mais toujours pas de titre estampillé Triptik.
2011, On s'est dit que pour patienter, on attendant d'avoir assez de nouveaux titres, on pourrait faire un concert avec les potes et la nouvelle génération avec qui on commençait à collaborer. On a décidé que ça s'appellerait Can I Kick It ? et que ça ne serait surement pas la seule date du genre. C'était vraiment cool de voir Oxmo, Dany Dan avec l'Entourage, Orelsan, des gars de 18 ans comme Loveni avec des gars presque quadra! On a bien avancé sur les nouveaux morceaux, en même temps que Greg faisait beaucoup de projets en solo ou avec son autre groupe Djunz (avec Rimcash & Didaï), et que Drixxxé commençait ses premiers live avec McLuvin. Moi, j'étais très pris par la marque P&P et la boutique, j'ai donc pas fait grand chose, à part des tracks pour Triptik et quelques feats.
2012, on est prêts! Enfin très bientôt, ahah !
La suite de l'interview, c'est par ICI...
Article Rédigé et Publié par Rip Laimbeer à 20:19
Libellés : arthur king, can i kick it, dabaaz, disques primeur, dj gero, dj pone, drixxxé, greg frite, interview, para one, poyz and pirlz, rhum g, triptik
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