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17/09/2010

[Chronique] Bilal - Airtight's Revenge (2010)


Genre: Soul
Label: Plug Research
Date de sortie: 14 Septembre 2010
Productions: Bilal Oliver, Nottz, Shafiq Husayn, 88 Keys, Steve Mckie, Conley Whitfield.
Featurings: /

Artiste maudit par excellence, Bilal revient (enfin) en grande pompe via le label californien Plug Research avec son premier album studio en 9 ans, depuis "1st Born Second" plus précisément.
Alors que "Love For Sale", long format injustement inédit disponible uniquement et illégalement sur la toile depuis 2006, avançait une musique Electro Soul en avance sur son temps, Bilal Oliver prend avec "Airtight’s Revenge" une orientation assez inattendue, loin de l’univers cosmique et des expérimentations acoustiques afro-beatisante de son acolyte Shafiq Husayn, présent ici sur un seul et unique morceau.
Loin également de l’univers de l’avant dernier album de la diva Erykah Badu, pour beaucoup son alter égo féminin, ce chanteur surdoué choisi ici un virage mainte fois entrevu lors de ses remarquables prestations live, à savoir une musique élastique et bluesy. Un R’n’B (stricto sensum) parfaitement ouvert, virile et maîtrisé.

L’ancien pionnier du feu collectif Soulquarians étant toujours aussi magnétique au chant, de sa voie aiguë mais puissante, et toujours muni d’un songwritting inspiré, nous envoie d’entrée une puissante cartouche, "Cake & Eat It Too", mélodieuse et hypnotique, qui nous fait regretté d'emblée toutes ses années de silence radio. L’homme était au four et au moulin, il produit ainsi la quasi-totalité de cet opus, et s’oriente clairement vers une musique entrainante et aérienne, à la limite de la Pop. Comme l’attestent "Restart" et la superbe "All Mater", qui s’étend sur plus de cinq minutes. "Flying", co-produite par Nottz, dans un registre un poil plus posé, envoute l’oreille et l’esprit avec délicatesse et fermeté. Shafiq, justement, offre tout de même à Oliver un titre absolument fulgurant, "Levels", véritable perle Soul deep et psyché littéralement bandante, où la basse de Thundercat et les arrangements de Miguel Atwood-Fergusson viennent illuminer une composition plutôt torturée mais définitivement fascinante. L’alchimie est telle entre le membre de Sa-Ra Creative Partners et le chanteur new-yorkais qu’on s’étonne tout de même de ne pas voir leur collaboration s’étendre sur plusieurs titres, voir sur un album entier, même si cela s'est déjà produit par le passé.
S’en suis des titres plus classiques, "Little One", clairement la composition la plus faible de l’ensemble, et "Move On", agréable sans être renversante. On se rapproche ensuite un peu plus des racines Hip Hop du bonhomme avec les excellentes "Robots" et "The Dollar", toujours finement produites. "Who Are You" nous fait ensuite une belle démonstration d’éclectisme, en passant du Folk doux au Dub le plus agréable. L’album se termine en douceur avec "Think It Over", une bien belle et entêtante composition de 88 Keys sur fond de mélancolie et de rupture amoureuse.

Alors, même si ce "Airtight’s Revenge" se présente objectivement comme un très bon album, homogène mais varié bien qu’assez court, il est bien dur de ne pas faire preuve d’une exigence exacerbé avec une œuvre aussi attendue et un artiste de cette trempe. Et, du coup, d’être tout de même un peu déçu et de surtout rester sur sa faim. On aurait ainsi aimé quelques titres en plus, ainsi qu’une orientation musical peut être encore plus avant-gardiste.
Mais soyons clairs, pour un retour aux affaires, Bilal livre ici un LP puissant et classieux, avec des choix musicaux originaux et pas spécialement faciles, ce que l’on se doit de saluer bien bas, et démontre sans l’ombre d’un doute qu’il reste le meilleur Soul Man du globe jusqu’à nouvel ordre.


1 commentaire:

Promeneur a dit…

Très bonne revue pour un très très très bon album pour celui qui sait ce montrer ouvert d'esprit !