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Stereotree's
5 Years

Velvet Grooves
(5 Years Edition)

COQ
(Chapitre I)

Paul Pre
"Nu Sounds Mix"

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31/10/2009

[Clip] Go Tigers!

Le sympathique Skyzoo nous a fournit un album correct avec "The Salvation". Histoire de se rappeler à nous et de convaincre les sceptiques, voici donc la vidéo de "Popularity", produit par Nottz. On est loin du banger, mais loin aussi de passer un mauvais moment... Enjoy!

[Clip] Rap building

Et Jay-Z se décide à mettre en image l'un des titres pas forcément géniaux de son "Blueprint 3", à savoir "Empire State Of Mind" featuring Alicia Keys, mais dont on ne remettra pas en cause le potentiel mainstream de la chose. Bref on s'ennuie un peu, même si le clip n'est pas moche... Enjoy!

30/10/2009

[News] Baff sonore

Projet déboulant sans prévenir, voilà donc l'entité Mr. Pop Corn, groupe/band français constitué de Mr. Viane et Mr. Pix, accompagnés de Mr. Daf en guest récurent et d'une poignée de musiciens. La recette donne lieu à un mélange de saveurs intéressant, entre boom bap, nu soul, et thématiques plus cartésiennes. On pourra trouver des similitudes avec des prédécesseurs tels que Triptik, Hocus Pocus ou encore Fisto, mais Mr. Pop Corn a sa propre identité et apporte sa touche bien à lui, notamment dans les flows à la fois rugueux et maitrisés ou encore dans la voix chaude de Mr. Daf (aka Daaf) sur les refrains...

C'est donc avec un EP simplement titré "EP.opcorn" en guise de carte de visite, que le crew débarque retraçant les sept jours de la semaine sur autant de plages. Une galette homogène et réussie qui augure du meilleur pour la suite, à savoir sans doute un album. En attendant, les amateurs se passeront volontiers en boucle ces petits tracks sucrés et croustillants! Le tout est disponible en téléchargement ou chez les bons disquaires...

29/10/2009

[Clip] Compte à rebours

Et c'est donc un Royce Da 5'9" en vaillante forme qui nous livre une nouvelle vidéo, à savoir celle de l'énergique track "Count For Nothing", produit par le très bon Nottz. De quoi vous donner envie de jeter une oreille à son "Street Hop", chroniqué il y a de ça quelques jours... Enjoy!

28/10/2009

[News] Red Light!

Avis aux amateur de Deep House groovy (décidément), l'excellent producteur anglais Trus'me devrait débarquer le mois prochain avec son deuxième LP, "In The Red".

Avec l'aide de quelques collaborations bien senties, celles du Soul man de Detroit Amp Fiddler et de l'omniprésent Dam-Funk, nul doute que ce véritable Moodymann anglais devrait signer un des albums les plus intéressants du genre.
Le rendez-vous est pris!

26/10/2009

[News] Deeply Yours

Beatmaker anglais versatile bénéficiant d’un buzz grandissant, Floating Points ne cesse d’attirer vers lui toute l’attention des oreilles avertis.

Après avoir sortis quelques maxis plutôt intéressants, le voici venir avec un nouvel opus de haut vol, "Vacuum Boogie".
Dans une vibe bien plus deep qu’à l’habitude et par ailleurs très proche des travaux du génial Pepe Bradock, l’anglo-saxon synthétise en 3 titres tout ce que l’on aime dans la House. A savoir, un groove aérien et hypnotique en diable.
Pour faire court, voici là une sortie immanquable pour tout amateur du genre. En attendant un premier LP, forcement...

25/10/2009

[Chronique] Royce Da 5'9" - Street Hop (2009)


Genre: Hip Hop from the D
Label:
M.I.C., One Records
Date de sortie:
20 Octobre 2009
Productions: DJ Premier, Nottz, Denaun Porter, Streetrunner, Emile, Frequency, Carlos Broady, Quincey Tones, Raf Moses.
Featurings: Busta Rhymes, Mr. Porter, Bun B, Joell Ortiz, Slaughterhouse, Phonte, Crooked I, Trick Trick, Kid Vishis, K Young, Jungle Rock Jr.

Malgré tout le talent dont il dispose, ses connexions de haut vol et un solide statut dont il jouit au sein du milieu hip hop, Royce Da 5'9" ne fait-il pas partie de cette race très spéciale de tueurs à gages n'ayant jamais réussi à confirmer tout le bien que l'on pense d'eux sur un long format? Est-ce qu'à l 'instar de Canibus, AZ ou encore Consequence, le MC de Detroit est condamné à rester dans l'ombre en dépit d'un niveau au micro dépassant de loin la moyenne? Est-ce que, enfin, ce "Street Hop", au nom sans saveur et à la cover somptueusement inutile saura prouver la valeur d'un désormais vétéran du rap game dont on n'attend plus forcément grand chose hormis un ou deux 16 bars élitistes semés à droite à gauche (remember les monstrueux "Motown 25" sur le LP d'Elzhi ou encore "Losing Out" sur celui de Black Milk)?

Et force est de constater que Royce s'est finalement décidé à nous, non pas surprendre connaissant ses mic skillz, mais à nous faire plaisir avec un album sentant bon la poudre à banger et l'acier trempé des flows acérés prompts à remuer les cervicales ankylosées de tout backpacker en mal de sensation. Les titres parlent d'eux mêmes: "Gun Harmonizing" (intro tonitruante produite par un Emile en pleine forme), "Soldier" (track lourd et métallique avec Frequency aux manettes) ou encore "The Warriors" (avec son nouveau crew Slaughterhouse et Streetrunner à la prod') sont là pour prouver que Royce n'est pas venu pour plaisanter et laisser l'épée au fourreau...

Rien que les quelques tracks produits par DJ Premier (collaborateur de longue date...) situent le niveau plus que correct dont fait preuve le MC sur cette galette. L'excellent et déjà connu "Shake This", le plus posé "Someting 2 Ride 2" en duo avec Phonte ou encore le profond "Hood Love" en compagnie de Bun B et Joell Ortiz forment un trio de titres prouvant aussi que Primo, contrairement à quelques LP's récemment sortis, est encore capable de nous sortir de vraies écrins à l'intention des joyaux lyricaux les plus ciselés. On retiendra aussi les productions d'Emile (qui officie sur le LP de Kid Cudi), sur "Gun Harmonizing" donc, mais aussi et surtout pour le faux-single "Far Away", pastiche des tracks autotunés qui inondent les ondes depuis un petit moment, mais néanmoins réellement fun et réussi ou encore le plus posé et soulful "On The Run".

Et comment ne pas mentionner le puissant et enervé "Dinner Time", où Royce invite Busta Rhymes (qui n'est jamais aussi bon qu'en featuring) à le suivre dans un flow "drop & stop" sur des riffs de guitares agressifs de fort bon aloi. A noter le remuant et bouncy "Minez In This" de et avec Mr. Porter, ce dernier produisant aussi le beaucoup plus dispensable "Thing For Your Girlfriend", au refrain simplement naze. L'excellent Nottz est aussi de la partie, forgeant deux sons, à savoir le rentre-dedans "Count For Nothing" et son décompte samplant Chuck D mais aussi le plus conquérant "Street Hop 2001", autre temps fort de l'album.

En somme, Royce Da 5'9" nous livre un album plutôt réussi et efficace, qui saura satisfaire son monde et répandre son lot de vibe, de flow et beats massifs de manière efficace. Et si ce disque ne s'inscrira pas dans l'histoire comme une pierre angulaire et incontournable, il a moins le mérite de faire honneur à son auteur et de faire passer un bon moment à tout backpacker qui daignera le passer dans ses headphones!

[Chronique] Blaq Poet - Tha Blaqprint (2009)

Genre: Hip Hop from NYC
Label:
Year Round / Fat Beats
Date de sortie:
Juin 2009
Productions:
DJ Premier, Easy Moe Bee, Gemcrates.
Featurings:
N.O.R.E., Lil Fame (M.O.P.), NYGz, KL, Nick Javas, Panchi, Imani Montana, Shabeeno.

Blaq Poet
, ex-Screwball, est un spécimen à part dans le Hip Hop estampillé "stars & stripes". En effet, s'il est l'un des rares monolythes hardcore (à l'instar de Freddy Foxxx ou M.O.P.) à se tenir dans le paysage, il est aussi celui qui réussit l'exploit (au contraire de Nas) d'avoir un album, "Tha Blaqprint", entièrement (ou presque) produit par le légendaire DJ Premier, fait qui n'était pas arrivé depuis une bonne décennie. D'un autre côté, il fallait bien ça pour mettre en avant la première sortie du label Year Round de monsieur Primo! Voyons donc, très concrètement, si ce duo alliant puissance et respect saura redonner à la Big Apple son statut de capital Boom Bap...

D'emblée, pour ceux qui auraient oublié les glorieux maxis de Screwball (on se souvient tous du brulant "F.A.Y.B.A.N.") ou les précédentes frasques en solo du MC, sa voix et son flow rugueux puant le bitume et la bière bon marché s'imposent à nos oreilles. Un certaine puissance vocale, un rap en première intention, direct et instantané, et une écriture sans fioritures, ni réelle technique, telle est la recette de Blaq Poet. Point de lyricisme ici, c'est egotrips, opinions rapologiques ou chroniques de l'asphalte au menu, rien qui ne bouleversera votre vécu d'auditeur Hip Hop.

Du côté de Primo, les productions se suivent sans forcément toujours se ressembler, mais nous sommes tout de même assez loin des heures glorieuses qu'a pu connaître le beatmaker. Si des tracks comme "Ain't Nuttin Changed", "Hate" (featuring N.O.R.E.) ou encore "Don't Give A Fuccc" s'imposent comme des bonnes et solides tueries, refrains scratchés à l'appui, il n'en est pas forcément de même pour le reste de ce "Blaqprint". La mythique moitié de Gangstarr nous sert aussi son lot de fonds de tiroir peu inspirés, récitant la recette qui l'a rendu célèbre sans forcément apporter un souffle nouveau. Certains, fans devant l'éternel, ne lui en tiendront pas rigueur et agiteront leur boîte cranienne avec entrain, mais d'autres se lasseront plutôt rapidement de cet assemblage sans surprise de samples découpés et de rythmiques éculées...

Et si la virulence vocale de Blaq Poet permet à l'album de ne pas tomber dans une certaine routine, il n'en est pas moins vrai que ce disque est avant tout un produit "labellisé" 90's, dont les couleurs raviront avant tout, comme on l'a dit, les inconditionnels de la Gangstarr Foundation et du son New Yorkais du siècle dernier en général. Mais force est de constater que "Tha Blaqprint" n'apporte rien de réellement nouveau dans le panorama actuel, bien que nous ne puissions lui enlever son principal intérêt, à savoir proposer un son brut et rugueux, prompt à remuer la nuque de tout old timer exigeant... En somme, Poet est une figure à prendre en compte dans le regain de forme New-Yorkais de cette année, mais nous a offert un album bien trop balisé pour en être l'un des chefs de file. Néanmoins, il serait dommage de ne pas tendre l'oreille à ces tracks dont l'efficacité n'est pas à remettre en cause...

24/10/2009

[Clip] Today is a good day

Résultat d'un petit concours, voici donc le clip de "Make My Day" single frais et estival (donc carrément en retard pour un album ayant plus d'une année au compteur), où Common pousse la chansonnette en compagnie du toujours sémillant Cee-Lo. Visuellement amusant, mais sans plus... Enjoy!

[News] Hotter Than July...

Dans un registre quelque peu éloigné de ce qui se fait habituellement dans nos branchages, signalons tout de même avec un certain enthousiasme le retour aux affaires du duo norvégien Kings Of Convenience.

On pensait les deux gaillards, Erlend Oye (collaborateur , entre autres, de Prefuse 73 ou Morgan Geist) et Eiirik Glambek Boe, séparés pour de bon, mais les voici à nouveau réunis pour un troisième opus classieux et chaleureux au possible intitulé "Declaration Of Dependence".
Au programme, une folk douce et magnifiquement rodée. L'idéal remède contre les temps hivernaux qui s'annoncent. On vous laisse ainsi seul juge avec ce premier extrait clippé, "Boat Behind". Enjoy!

23/10/2009

[News] Future Shok!

Discret mais toujours efficace, l'un des piliers du crew Brainfeeder, Samiyam, reviens pour le bon plaisir des amateurs de cire (oui, oui, il en reste...) avec un nouveau EP, "Man Vs Machine".

Signée sur le label Poo-Bah, cette édition limitée rassemble quelques uns des nombreux titres inédits du beatmaker originaire de la cité des anges. Voilà qui n'est pas forcément révolutionnaire, mais toujours appréciable. On attendra cependant un premier LP pour définitivement jauger les talents du bonhomme...

22/10/2009

[Chronique] Kid Cudi - The Man On The Man: The End Of The Day (2009)


Genre: Hip Hop progressiste
Label: G.O.O.D. Music
Date de sortie: Septembre 2009
Productions: Kanye West, Emile, Plain Pat, Ratatat, Jeff Bhasker, Dot Da Genius, Matt Friedman, Free School, Crada, The Kickdrums, Nosajthing, The Crookers.
Featurings: Common, Kanye West, Wale, Chip Tha Ripper, MGMT, Ratatat, Billy Cravens.

Chroniquer un album comme celui de Kid Cudi, "Man On The Moon: The End Of The Day", est loin d'être chose aisée, si tenté que l'on soit un minimum exigeant et objectif et que l'on souhaite ardemment ne pas céder aux sirènes (que ce soit celles de l'engouement hype ou du lynchage facile). Car en abordant un tel objet musical, dans son contexte précis, on se doit de mettre de côté tout préjugé sur le courant hipster, la vague anti-Kanye ou encore tout jugement hatif. Non, cet album mérite plus que ça, plus que de forger son opinion sur un remix des Crookers ou une collab' avec David Guetta...

Car soyons limpides d'entrée, "Man On The Moon" est une oeuvre de qualité et réellement à part dans la masse de sorties hip hop actuelles. Son auteur, qui en un peu plus d'un an, a su à la fois se faire signer sur G.O.O.D. Music et influencer clairement un "ego freak" de la trempe de Kanye West dans son orientation artistique, offre un vent de fraîcheur pregnant à un courant qui semble en avoir sans cesse besoin. Scott Mescudi, de son nom civil, est doté d'un réel sens de la mélodie et du refrain, d'un talent inné pour l'introspection et d'un rare goût dans ses choix musicaux et artistiques qui l'aident concrètement à nous livrer un disque cohérent, digeste et homogène (quasiment) de bout en bout, dont les thématiques et les ambiances abordées dépassent les carcans pour l'inscrire sans rougir comme un jalon dans l'histoire de cette musique, dans le sens où l'on trouve ici un nouvel archétype d'artiste qui semble faire des émules...

Divisé en chapitres, eux-mêmes plus ou moins symbolisés par les interventions du très charismatique narrateur Common (choix on ne peut plus judicieux), "The Man On The Moon" nous conte donc les affres et les doutes d'un jeune homme, produit de notre siècle, tiraillé entre son ego, ses rêves, ses faiblesses, ses souhaits et ses fêlures. Il s'agit là de morceaux partant tout d'abord d'atmosphères sombres et quasi-dépressives (Acte 1 & 2) pour finir sur une promesse de bonheur et de renouveau (actes 4 & 5), le tout guidé par la voix de Kid Cudi et une couleur générale (traitements thématiques, sonorités) qui pourra parfois (mais parfois seulement) rappeler "808's & Heartbreak", autotune mis à part.

Et bien malin sera celui qui, des beatmakers hip hop dits "classiques" comme Kanye West ou Emile ou des artistes pop/rock/electro (rayez la mention inutile) tels que MGMT ou Ratatat, saura faire le distingo sans le livret sous les yeux, tant la cohérence (le mot revient) sonore et musicale est de mise ici. Cet opus est très loin d'être un patchwork de hits formatés pour I-tunes mais est bien une oeuvre pensée et réflechie laissant à l'auditeur sa part d'introspection et d'identification (Kudi étant le prototype du "boy next door") tout en étant toujours intriguante d'un point de vue instrumentale. Et il convient parfois de ne pas se laisser abuser par des sonorités mainstream ou des refrains chantés/chantonnés (toujours avec goût et justesse, cependant), pour se laisser toucher par l'émotion sous-jacente que recèlent les plages.

Les textes de tracks comme "Soundtrack 2 My Life", "Solo Dolo" ou encore "My World" montrent clairement que Cudi est un lyriciste à ne pas négliger et que derrière une certaine monotonie apparente, se cache en réalité à la fois des textes touchants et visant justes, mais offrant aussi une complexité vocale certaine. Car au delà d'une certaine nonchalance au micro qu'on pourrait lui reprocher, le Kid varie les flows, les mélodies et les tonalités, et tisse une toile bien moins simpliste qu'une première écoute passive pourrait le laisser supposer et propose surtout un flow et une identité rapologique qui est la sienne, la chose étant assez rare pour être mentionnée.

Et ce fait vaut pour l'album entier, car il est indéniable que le gamin de Cleveland marque d'une empreinte, certes différente, le hip hop actuel et propose une expérience aventureuse et unique qui risque d'enclencher une nouvelle phase au sein de ce mouvement comme d'autres l'ont fait en leur temps. Très clairement, Kid Cudi a tout le"package" lui permettant d'être une figure de proue d'une nouvelle école plus humaine, universelle et proche de ses auditeurs que la sempiternelle image de Superman du ghetto affichée depuis moults années. Sans nul doute précédé par Kanye West, et en compagnie d'artistes tels que Wale (d'ailleurs présent ici), Drake, The Knux ou encore Asher Roth, ce jeune homme sur la Lune devient un peu l'étendard de tout un mouvement certes hype (le soufflé retombera), mais surtout pas dénué de talent, d'intérêt et de contenu, réconciliant (pas toujours) les puristes et les hipsters... On a hâte d'entendre la suite de l'histoire...

21/10/2009

[Chronique] Gagle - Slowly But Steady (2009)


Genre: Hip Hop Japonais
Label: Jazzy Sport
Date de sortie: Octobre 2009
Productions: Dj Mitsu, Seoul City.
Featurings: Bonnie Pink, Mahito, KGM.

Après un deuxième LP solo trop plat et redondant, on n’était pas sur d’éprouver à nouveau une quelconque excitation à l’idée d’écouter la musique du japonais DJ Mitsu The Beats. C’était sans compter sur le retour de Gagle, trio formé par lui même, MC Hunger et DJ Mu-R.

En effet, après trois solides LP’s, ces messieurs reviennent en cette rentrée sur Jazzy Sport pour un quatrième opus, forts d'une très solide réputation sur les terres nippones. Alors, qu’est ce qui pourrait bien nous pousser à poser avec entrain une oreille attentive sur cette livraison? D’autant plus que le plaisir serait une fois de plus purement musicale, faute de notre incompréhension totale de la langue japonaise.

Outre l’immuable vélocité du MC Hunger (qui ne se veut pas systématiquement très musicale hélas), on s’aperçoit très rapidement que Mitsu a tout simplement gardé ses meilleurs beats pour ses amis nippons et ce "Slowly But Steady". Rien de révolutionnaire, chose qui n’a jamais été le cas chez lui avouons-le, mais une maitrise du beat lounge et jazzy qui frôle la perfection. L’homme nous ressort enfin son groove ultime et ses formules carrées mais imparables, entre DJ Spinna, J Dilla et Mark De Clive Low. Il y manipule ainsi magnifiquement samples cuivrés et autres cut vocaux feutrés. Il suffira d’écouter des titres tels que "Do Yaaa Thing" ou "Deliver Us" pour convaincre les plus sceptiques.

Le trio a en plus le bon gout de varier magnifiquement les ambiances au gré des seize pistes qui composent cet album. En passant du boom bap costaud à des ambiances plus posées. Comme sur la superbe "Round’N’Round", et sa vibe broken beat des plus appréciables ou la douce "High Drama". On restera peut être moins enthousiaste quant à la douteuse obsession du trio pour les refrains chantés, pas forcément du meilleur goût, voir à la limite du ringard par moment (sur "My Home", par exemple…).

Alors, même si l’on se délectera de la finesse et de l’efficacité de la production de Mitsu, on regrettera encore une fois de ne rien comprendre aux lyrics (même si les titres des tracks sont pour la majorité en anglais…). Sans oublier l’agaçante rareté de l’objet, disponible principalement sur le sole nippon. A bon entendeur…

20/10/2009

[News] Beat Slidder

Après son remarquable EP "Let's Post Funk", sorti l'été dernier, l'excellent Débruit devrait arriver en décembre prochain avec un nouveau maxi 4 titres, toujours sur le label anglais Civil Music.

Joliment intitulé "Spatio-Temporel", ce nouvel ouvrage devrait sérieusement faire valoir les talents du Beat Butcher et le placer sur la liste des tous meilleurs beatmakers hexagonaux.
Vivement!

19/10/2009

[Clip] Shine Up Your Day!

Le buzz autour du suave Jesse Boykins III n'a de cesse de croitre au fil des mois, et ce à juste titre. Le comparse de Machinedrum, Theophilus London & Co. a effectivement de quoi rendre jaloux tous les artistes soul actuels avec son timbre de voix chaud et charmeur en diable et ses choix musicaux pointus. Voici donc, en guise de ferme confirmation, un autre extrait clipé de son très bon LP "The Beauty Created", le très smooth "Shine". Enjoy!

15/10/2009

[Clip] Green Is The Pleasure!

Décidément très actif depuis la sortie de son excellent premier opus, le californien Mayer Hawthorne nous revient déjà avec un autre joli petit clip. Il s'agit cette fois-ci de la ballade hallucinée "Green Eyed Love". Enjoy!

13/10/2009

[News] Second born

Grosse nouvelle pour tous ses fans, le très talentueux Bilal va enfin donner suite à son classique "1st Born Second", via un nouvel album prévu début 2010 sur Plug Research (Flying Lotus, Exile...). L'attente fût longue, bien qu'entre temps un album produit par Sa-Ra Creative Partners n'a pas vu le jour (fait bien dommageable au vu de la qualité de l'opus), mais ce second album est déjà presque terminé!

Bilal a lui même produit la majorité des morceaux hormis quelques beats fournis par Shafiq Husayn (encore Sa-Ra) ou encore Nottz, ce qui aura le don d'intriguer fortement toute personne de bon goût! On en reparle...

11/10/2009

[Chronique] Dizzee Rascal - Tongue N'Cheek (2009)


Genre: FM 90's
Label: Universal
Date de sortie: Octobre 2009
Productions: Armand Van Helden, Calvin Harris, Shy FX, Aaron Lacrate, Cage, Tiesto.
Featurings: Calvin Harris, Chrome.

Vouloir être à tout prix différent des autres est une chose des plus louable, en oublier pour autant son bon gout en est une autre. C’est hélas ce qu’ose commettre Dizzee Rascal avec son nouvel opus intitulé "Tongue N' Cheek", qui s’éloigne prodigieusement de ce qui a pourtant fait toute la renommée du teigneux MC (cf. une musique crade, métissée et jouissive), en nous servant à peu près tout ce que la musique anglaise peut faire de plus putassier. Alors qu’il avait habilement su mélanger les genres sur son très bon "Maths & English", l’ex-gloire incontestée de la Grime nous envoie avec ce quatrième album un condensé de dance music gras et absolument indigeste.

Le premier single, "Bonkers", collaboration improbable avec le producteur house mainstream Armand Van Helden, surprend immédiatement par une facilité assez déconcertante et une orientation club certes efficace mais pas franchement grisante. La chose se corse assez rapidement, avec l’infecte "Road Rage", qui opère un approximatif retour à des sonorités plus brutes, mais qui reste agressive et lourde au possible. On ne pourra dire mieux à l’écoute de "Can’t Tek No More", qui irrite l’oreille à une vitesse folle avec un reggae estampillé FM des plus douteux. La palme du mauvais goût revient sans aucun doute à la clubby "Holiday" (produite par la star montante Calvin Harris), qui nous rappelle aux douloureux souvenirs des atroces sonorités de la techno music qui sévissait à Ibiza dans les années 90. Vient alors une irrémédiable envie de se mettre sous tranxen.

Heureusement pour nos oreilles, Rascal à la bonne idée de pondre quelques tracks plus laidback, avec quatre titres qui viennent tant bien que mal relever le piètre niveau de ce LP. Le sympathique et déjà connu single pour minette, "Dance With Me", en compagnie de son compatriote Calvin Harris (encore lui), les très smooth et salaces "Freaky Freaky" et "Chillin’ Wiv Da Man Dem", et la futuriste "Leisure", aux sonorités Drum'N'Bass bleepées du meilleur effet. C'est très clairement ce que l’on entendra de mieux ici. Ce qui constitue un bien maigre lot de consolation, tant le reste de l’album se veut proprement insupportable.

On ne peut cependant pas en vouloir au jeune MC d’avoir pris un virage musical différent de ce qui peut se faire actuellement. Et, même s'il parait à l’avant-garde d’un revival club 90’s assez effrayant, on n’est pas certain du réel intérêt que peut constituer ce dernier. Car il y a bien d’autres manières de faire une musique accessible et remuante (Common et son "U.M.C", par exemple…).
On regrettera donc follement les bangers massifs et rugueux auxquels il nous avait si bien habitué. Et on se prépare dors et déjà à encaisser solidement les singles de ce "Tongue N' Cheek", qui ne tarderont probablement pas à envahir les ondes.
..

[Clip] Le choc des Titans!

Quand V-Styles réunit sur un seul et même track Royce Da 5'9", Rapper Big Pooh, Elzhi et Phat Kat, il peut effectivement appeler son track "Clash Of The Titans" sans sourciller, car ces MC's sont de véritables tueurs à gages! Malgré une vidéo un peu cheap, on ne boudera pas notre plaisir d'entendre ces quatres fantastiques kicker ensemble! Enjoy...

[Chronique] Raekwon - Only Built 4 Cuban Links 2 (2009)

Genre: Hip Hop
Label: Ice H2O
Date de sortie: 8 Septembre 2008
Productions: RZA, J Dilla, Dr. Dre, Pete Rock, Marley Marl, Erick Sermon, Icewater, Allah Justice, Mathematics, Necro, Scram Jones, The Alchemist, BT.
Featurings: Ghostface Killah, Method Man, Cappadonna, Genius, Busta Rhymes, Beanie Siegel, Inspectah Deck, Slick Rick, Jadakiss, Styles P, Masta Killa, Papa Wu, Suga Bang Bang, Tash Mahogany, Blue Raspberry, Lyfe Jennings.


Donner suite à un classique dans un domaine artistique (et ce quelque soit la discipline) n'est pas chose aisée en règle générale, mais quand il s'agit de la séquelle d'un album mythique comme "Only Built 4 Cuban Linx" de Raekwon, on peut aisément parler de mission impossible, surtout connaissant le statut d'arlésienne dont jouit le projet dans le milieu. Qui plus est, la méforme artistique qu'affiche le Wu-Tang Clan en général (à l'exception notable de Ghostface Killah), et ce depuis un certain nombre d'années, n'est pas des plus encourageante lorsque l'on se prépare à découvrir cet opus tant attendu. Mais Raekwon, en bon Chef, a su s'entourer non seulement du fidèle Ghostface en guise de bras-droit comme sur le premier volet, mais aussi d'une horde de guerriers armés de flows affutés et de samples furieux pour l'accompagner dans cette sombre histoire mafieuse qui nous est racontée de plages en plages...

Et quelle entrée en matière que ce brulôt belliciste qu'est "House Of Flying Daggers", où Rae' croise ses lames acérées avec celles de ses frères de son, j'ai nommé Ghostface, Method Man, Inspectah Deck, et Genius au refrain, soit les plus doués du Clan derrière un micro. Le beat de feu J Dilla, bien que répétitif (sans doute une oeuvre inachevée) et l'ambiance "raw" renvoient aux heures les plus glorieuses du Clan, et même à des morceaux on ne peut plus emblématiques comme "Protect Ya Neck". Au passage on signalera les deux autres tracks produits par la légende de Detroit, à savoir le posé et soulful "Ason Jones" en hommage au regretté ODB (mais dont le beat figurait déjà sur "Jay Loves Japan"), et le très efficace "10 Bricks" (avec aussi les deux compères Ghostface et Cappadonna), qui est l'un des temps fort du LP, malgré le fait que là aussi, le beat fut utilisé pour le remix de "The Red" de Jaylib.

Mais Jay Dee n'est pas le seul beatmaker mythique a officier sur cette séquelle. En effet, Pete Rock produit le sombre et dangereux storytelling de rue "Sonny's Missing" (notons là-aussi le recyclage d'un son provenant de "NY's Finest"), Marley Marl fournit l'anecdotique interlude "Pyrex Vision" et Erick Sermon nous offre un "Baggin Crack" sans surprise. En sus et en guise de rappel d'un projet d'album en commun avorté, Dr. Dre a concocté deux beats pour le Chef, mais comme à l'accoutumée, le bon docteur s'est contenté de suivre une recette éculée depuis "Chronic 2001", avec le très mainstream et plat "Catalyna" (avec Lyfe Jennings au refrain) et le lassant et copié-collé "About Me" tout de même visité par Busta Rhymes. En somme, le boss d'Aftermath montre non seulement une fois de plus les limites de son talent, mais en plus, n'a pas su se plier à l'ambiance résolument rugueuse et dark de l'opus...

Chose qu'on su bien mieux réaliser des gaillards comme Icewater avec l'excellent, soulful et tellement Wu "Cold Outside", où Raekwon étale ses skills microphoniques au parfum d'asphalte avec sa nonchalance usuelle ou l'efficace et juste "Have Mercy" où le toujours brillant Beanie Siegel apporte sa saveur hustler qui sied si bien à la thématique de l'album. On citera aussi The Alchemist responsable du lancinant "Surgical Gloves" ou encore les prods de Allah Justice ou Mathematics, qui sans être renversantes, font le métier et restent cohérentes avec le personnage et l'atmosphère ambiante et offre un écrin adéquat aux récits criminels qui peuplent l'opus.

Mais nous ne pouvons pas ne pas citer RZA, indétronable éminence grise du Wu-Tang, qui vient produire quelques gemmes dont lui a seul a le secret. "Black Mozart" et "New Wu" sauront sans difficulté combler le Wu-addict en manque, beats léchés, samples signifiants, flows toujours incisifs (Method Man est en forme!), pas de doute, nous sommes bien sur la suite d'"Only Built..." sur ces deux titres! Citons aussi les présences tout à fait idoines de MC's comme Jadakiss et Styles P sur "Broken Safety" ou encore du vénérable Slick Rick sur "We Will Rob You", où figurent aussi les deux Wu-Gambinos GZA et Masta Killa.

Alors, certes, le trop plein de tracks nuit sans nul doute à la cohérence artistique de l'ensemble, et parfois certaines plages dégagent une trop forte odeur de pièces rapportées (merci Dr. Dre), mais malgré tout, certaines fulgurances et une âme à part donnent envie d'y croire. Le bilan est légèrement mitigé, mais Raekwon a su mouiller le maillot, habite l'album de bout en bout avec son personnage de Lex Diamonds et ce malgré les nombreux featurings et, fait principal, laisse tout de même un impression réellement positive à la fin de l'écoute, qui donne l'envie de revenir dans ce "film" sonore. Il ne s'agit certes pas d'un classique comme le premier opus, mais "Only Built 4 Cuban Linx 2" est un disque solide qui comble un vide et renforce le retour du son New-Yorkais qui se fait sentir en ce moment...

10/10/2009

[News] High Contact!

Quatre lascars londoniens surexcités, et un beat couillu entre French Touch 2.0, Drum'n'Bass et Dubstep à l'anglaise: voilà ce que propose le nouveau clip de Foreign Beggars. Il s'agit plus précisément du titre "Contact", extrait de leur quatrième album, "United Colors Of Beggattron". Ça réveille, enjoy!

09/10/2009

[Clip] Bedroom Sessions 5

Le toujours vivace Artik nous livre enfin son cinquième épisode des Bedroom Sessions, cette fois-ci en compagnie du jeune MC Yellow Facies, membre des XLRz. Comment kicker sur "Cold Steel" avec la manière? Appuyez sur play! Enjoy...

[Chronique] Antipop Consortium - Fluorescent Black (2009)


Genre: Hip Hop Abstrait
Label: Big Dada
Date de sortie: Octobre 2009
Productions: Earl Blaze, High Priest
Featurings: Roots Manuva

Clairement l'un des groupes les plus avant-gardistes du Hip Hop des années 2000, les quatre gaillards d'Antipop Consortium, (Beans, High Priest, Sayyid et Earl Blaize) décident enfin de se retrouver après quelques années de séparations et de projets solo plus ou moins réussis. Après un dernier album ultra couillu ("Arrhythmia", sorti en 2002 sur Warp), on ne peut que logiquement frémir à l’annonce de ce retour en grande pompe que constitue aujourd’hui ce "Fluorescent Black". Petit changement, les 4 compères ont décidé de quitter leur label de prédilection pour Big Dada, qui n’est en fait qu’une branche plus hip hop du désuet label Ninja Tune, bien plus active cependant. Chose qui, en fin de compte, n’altère en rien la fougue de ces messieurs.

Les retrouvailles se font ainsi avec la manière, et ce nouveau LP envoie sèchement une première salve avec le rugueux "Lay You Down", qui nous convainc en quatre minutes que le groupe n’a en rien perdu de sa superbe. Le groove froid, sombre, et percutant est toujours au rendez-vous, et les trois MC’s s’en donnent à cœur joie, avec des lyrics toujours aussi abstraits et des flows solides. Les cervicales craquent également durement à l’écoute de la terrible et épurée "Reflections", dont on appréciera l’envolée finale rock psyché, ou de l’efficace et foudroyante "Volcano". Musicalement, Antipop oscille toujours entre un hip hop électronique et incisif ("Apparently") et compositions plus minimalistes ("End Game"). Le tout avec une variété parfaitement appréciable.

Tout se goupille avec une solidité sans nom, mais l’on notera qu’en fait, tout ça n’a hélas rien de révolutionnaire. Antipop font simplement ce qu’ils savaient parfaitement faire il y a déjà sept ans de cela, sans innover outre mesure. Se pose alors le problème de l’appel à la nouvelle génération, complètement absente ici. Blaize et Priest signent ainsi la plupart des beats, certes tout à fait réussis dans l’ensemble, mais pas aussi fous qu’ils pourraient l’être à l’heure actuelle. On aurait ainsi aimé un peu plus de clairvoyance de la part des New Yorkais (un comble pour des visionnaires de la sorte), qui auraient largement pu faire appel à des beatmakers tel que Flying Lotus, Hudson Mohawke, Dabrye ou encore le français Fulgeance, fervents successeurs du style et des sonorités audacieuses mises en avant par le groupe dans le passé.

Rien de catastrophique cependant, car ce come-back se veut tout à fait costaud et captivant. Beans et sa bande continuent simplement sur leur lancée, sans pour autant chercher l’expérimentation à outrance. Voilà qui saura amplement satisfaire les amateurs, séduire les novices, et agacer les puristes.

08/10/2009

[Clip] 'till the sun come up!

Même si l'on est toujours sans nouvelle claire et précise quant à la sortie de son premier LP, le jeune Theophilus London n'en oublie pour autant pas les bonnes manières, et nous livre gentiment un petit clip ensoleillé. Il s'agit du très bon titre "Enjoy The Sun", produit par le talentueux Machinedrum. Enjoy!

07/10/2009

[News] 4 Play

Que les amateurs de sonorités fraiches, métissées et mielleuses se réjouissent, N*E*R*D annonce un nouvel opus, intitulé "Instant Gratification", prévu pour le courant de l'année prochaine.

Selon les dires de Pharrell Williams, la musique du groupe aurait encore une fois évolué vers un groove plus futuriste. Et, petite nouveauté, le trio n'est plus, car une nouvelle chanteuse du nom de Rhea aurait rejoint la bande. Largement de quoi être impatient, donc...

[Clip] Dolce vita

L'ami Q-Tip enchaîne les actus (cf. la sortie tant attendue de "Kamaal The Abstract"!) sans jamais perdre en qualité, et le voici donc en la charmante compagnie de Norah Jones pour la vidéo de son très bon et agréable "Life Is Better", extrait de son non moins (très) réussi "The Renaissance"... Enjoy!

05/10/2009

[News] Finesse Lunaire

Le dandy cosmique de chez Stones Throw, j'ai nommé James Pants, devrait refaire surface cette année avec un nouveau LP, "Seven Seals", après une belle montée de hype à son propos l'année passée.

En guise de prélude groovy, le bonhomme nous envoie ce mois-ci un petit 7", le très sympathique "Thin Moon". Deux ballades soul, galactiques et envoutantes qui augurent du meilleur pour la suite. Vivement!

[News] Moment in Time

Juste histoire de se détendre et d'honorer convenablement nos tympans (oui, les temps sont durs...), le toujours aussi mystérieux Afta-1 nous propose un quatrième volet de ses compilations en collaboration avec le graphiste Gas'D, les bien nommées "Love Is Real".

Au programme, une sélection outrageusement feutrée, et des titres finement choisis d'artistes tel que Robert Glasper, Bilal, Muhsinah, Boom Clap Bachelors, Little Dragon, Dam-Funk ou encore Afta-1 himself. Du bon, de l'inédit, et en plus, c'est gratuit. N'hésitez pas une seconde, ça se passe ICI!

04/10/2009

[Chronique] Shafiq Husayn - Shafiq En A Free Ka (2009)


Genre: Soul Psychée
Label: k7/Plug Research
Date de sortie: Octobre 2009
Productions: Shafiq Husayn
Featurings: Bilal, Rozzi Daime, Fatima, Noni Limar, Jimetta Rose, Om'Mas Keith, Sonny Coates, Count Bass D, Jessie West, Kahil Sadiq, Stephen Thundercat Bruner.

Alors que le deuxième album studio de Sa-Ra Creative Partners a bien tardé à voir le jour, pour n’être au final qu’une prolixe mais néanmoins agréable compilation de faces B et de chutes studio, le membre le plus discret de ce fougueux trio, j’ai nommé Shafiq Husayn, décide d’œuvrer en solitaire pour un premier LP. Après un EP instrumental remarqué l’année passée, ce véritable magicien de l’ombre, à qui l’on doit en grande partie le dernier album de la diva Erykah Badu, nous livre ici une ode au continent africain, et démontre toute l’étendue de ses talents.

On savait que le bonhomme était axé sur un travail musical plus acoustique que ses deux autres compères Taz Anorld et Om'Mas Keith (que l'on retrouvera d'ailleurs ici au chant simplement). Ce "Shafiq En A Free Ka" confirme cette impression et s’avère rapidement être une véritable claque. On ne trouvera pas ici de gros banger immédiat et remuant, Shafiq semblant ainsi s’éloigner clairement du Hip Hop futuriste qui a fait sa renommée. Il est plus question ici d’une Nu Soul psyché, deep et spirituelle au maximum, clairement inspirée par l’afro beat, le jazz 70’s et la pop 60/70’s barrée, le tout parfaitement synthétisé. Un peu comme si Fela Kuti, George Duke, Talking Heads et J Dilla s’amusaient joyeusement dans un studio nigérian.

Shafiq envoute ainsi magnifiquement nos tympans tout au long des 17 pistes de ce premier ouvrage, et ce, dès l’introduction, une brève instrumentale tribale dirigée par son timbre de voix grave et puissant. Ce dernier pose ainsi son phrasé absolument charismatique sur la plupart de ses compositions, comme sur la très inspirée et sensuelle "Le’Star", où il y fredonne des backs vocaux en français avec une présence troublante. Mais il a cependant fait appel à plusieurs guests de choix, principalement ses collaborateurs de longues dates tel que l'insaisissable Bilal ou Rozzi Daime ainsi que quelques talentueuses nouvelles tête, comme la douée Fatima (qui se révèle absolument irrésistible sur la superbe "Lil Girl") ou Noni Limar. Tous œuvrent dans l’alchimie la plus totale et habillent magnifiquement les prods habitées du beatmaker de Sa-Ra.

Sans tomber dans le name dropping de titres à outrance, on restera particulièrement bluffé par des titres comme les deux hallucinantes ballades pop "Major Heavy" et "Evil Man", la mélancolique "Love Still Hurts", "Dust & Kisses", spatiale à souhait, ou l’irrésistible "Nirvana". La globalité de l’album impressionne ainsi de par une maîtrise et une richesse rare. Pas une seule fausse note, ni de baisse de régime, Shafiq se veut inspiré comme jamais, naviguant entres ses influences et variant méticuleusement les ambiances.

En faisant habilement le grand pont entre toutes les influences 70’s et des sonorités tout à fait actuelles et avant-gardistes, ce "Shafiq En A Free Ka" est définitivement une œuvre audacieuse , complexe et aventureuse comme on en voit rarement. Un grand album, tout simplement.

[Chronique] Hudson Mohawke - Butter (2009)


Genre: Nu Hip Hop
Label: Warp
Date de sortie: Octobre 2009
Productions: Hudson Mohawke
Featurings: Olivier Daysoul, Dam-Funk & Nadsroic.

Après un petit tour de chauffe tout en retenue via son EP "Polyfolk Dance", le jeune mais non moins talentueux Hudson Mohawke passe à la vitesse supérieure en cette rentrée avec un premier long format, "Butter", toujours sur le mythique label anglais Warp.

A l’image de l’autre emblème de cette nouvelle génération de beatmakers Hip Hop post-Jay Dee signé sur label de Sheffield, j’ai nommé Flying Lotus et son album "Los Angeles", le beatmaker écossais a laissé sagement entrevoir avec ce premier effort une montée en puissance démente. Mais que réserve réellement cette livraison à la pochette délicieusement électrique et tellement 80's?

On note avant tout un travail mélodique clairement plus évolué qu’à l’accoutumée. Hud Mo y triture ardemment ses synthés tel un bambin surexcité. Le tout dans une ambiance résolument 90's. L’enjouée "Gluetooth" donne le ton immédiatement, et des tueries comme "Fuse" finissent de nous convaincre que le gaillard a véritablement pris une direction musicale plus affirmée et originale. Dans la même veine, l’écossais pond ici quelques perles popisantes du meilleur effet, à l’image de l’imparable "Rising 5", ou de l’improbable collaboration avec Dam Funk, qui vient joyeusement user de ses cordes vocales au passage, la très agréable "Tell Me What You Want From Me". Citons également la déjà connue mais toujours aussi fascinante "Allhot", en compagnie de sa compatriote Nadsroic, merveilleuse et complexe ballade pop au demeurant.

On retrouve aussi les bangers hybrides immédiats et foudroyants dont notre homme se veut un grand spécialiste, comme ses deux collaborations avec le fougueux Olivier Daysoul, sur les énormes "Joy Fantastic" et "Just Decided". Deux tubes entêtants entre soul et pop rétro futuriste qui scotchent par une efficacité redoutable. L’alchimie entre les deux hommes est ainsi parfaitement grisante. Signalons également dans un registre plus "mainstream" la percutante et minimaliste "Twist Clip Loop", sur laquelle on aurait volontiers entendu un petit couplet salace d’un MC tel que Lil Wayne. Les folles sonorités distordues et la puissance des drums de Mohawke font toujours autant d’effet, et varient systématiquement tout en gardant une identité particulière. Impossible ainsi de passer sous silence ceux de "ZooOOom", brutaux et complexes à souhait, tel une sorte de beatboxing sous LSD.

Hélas, le jeune homme n’évite pas les petits passages à vide et les compositions trop abracadabrantes. Comme l’irritante et foutraque "Fruit Touch" ou l’anecdotique et trop creuse "Acoustic Lady". Défaut qui revient systématiquement dans sa musique et qui rend chacune de ses œuvres pas aussi constantes et abouties qu’elles le devraient. La présence de rares guest vocaux est aussi tellement appréciable que l’on regrette que le bondissant écossais n’ait pas fait appel à d’autres artistes, notamment des MC’s.

En résumé, Hudson Mohawke n’est pas loin de nous bluffer à la régulière avec un virage musical risqué mais finalement très excitant. Malheureusement le léger manque de maturité et le côté encore un peu trop bordélique de sa musique manque d’en faire un instant classic. En rajoutant à cela un léger excès de fainéantise plutôt dommageable, qui ne choquera cependant que les fans avertis, avec la présence de quelques compositions déjà connus depuis un bon moment (comme les déjà citée "Allhot" et "ZooOOom" ou "Star Crackout"). N’en reste pas moins un album assez flamboyant et jouissif à moult reprises, qui ne manquera pas de séduire bon nombre d’amateurs d’un genre auquel il apporte une indéniable fraicheur.

[Clip] Lost In Translation

Surement l'un des producteurs US les plus mésestimés à l'heure actuelle, Ryan Leslie devrait (déjà) donner suite à son premier album paru il y a quelques mois, et ce en Novembre prochain avec "Transition". A en croire le premier single, le groovissime "You're Not My Girl", dont voici le clip, nul doute que le multi-instrumentiste devrait une fois de plus nous étonner avec la manière. Enjoy!

02/10/2009

[Clip] Fluo MC's!

Alors que leur nouvel album "Fluorescent Black" sort tout juste sur Big Dada, le trio avantg-ardiste Antipop Consortium nous fait part d'un petit clip de rigueur, illustrant très joliment le titre "Volcano". Même après quelques années de séparation, on remarquera avec un certain plaisir que le groupe a su conserver son groove futuriste et percutant. Enjoy!