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(5 Years Edition)

COQ
(Chapitre I)

Paul Pre
"Nu Sounds Mix"

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31/07/2008

[Clip] Live sessions!

En provenance de Nancy, le détonnant Rachid Wallas nous revient en plein été avec deux clips, rien que ça! Issus de ses lives accompagné de son band Tha Goodfellaz, nous avons donc droit au nostalgique "Un Bail" et à l'énergique "Pia Pia Pia". De quoi se rendre compte que le bonhomme est sans doute l'un des artistes Hip Hop français les plus intéressants en live à ce jour. La suite? Hé bien, c'est une anthologie nommée "Wall Of Fame (Saison 2001/2007)" comportant l'intégrale de ses clips, des remix inédits et autres raretés, disponible en download gratuit à la rentrée... En attendant, enjoy!


30/07/2008

[Clip] Dispersez-vous, y a rien voir!!

Même si l'album commence doucement à dater, l'ami Consequence nous fournit un dernier petit clip, j'ai nommé "Disperse" épaulé des deux soldats estampillés G.O.O.D. Music, GLC et Really Doe. Un morceau somme toute efficace, un clip sympa, et les caméos de Kanye West, Pharrell, Chad Hugo et Lupe Fiasco pour pimenter le tout. Enjoy!

25/07/2008

[Chronique] Olivier Daysoul - Kilowatt (2008)

Genre: Nu-Soul cosmique
Label: 4Lux
Date de sortie: Juillet 2008
Producteurs: The Unknown, Byron The Aquarius, Oddisee, Planet Mohawke, Hudson Mohawke, Kella, Ralph Real, GERD & Delgui (Milez Benjiman)
Featurings: /


Vous l’aurez sans doute remarqué, mais, chez Stereotree, on aime, et l’on voit vraiment en la personne d’Olivier Daysoul une figure montante de la scène soul/electronique, dans la continuité d’artiste comme Prince ou George Clinton. Alors, quand ce jeune soulman fougueux se décide enfin à sortir son premier album, "Kilowatt", toujours sur le très bon label 4lux, difficile de contenir son excitation.

Pour que vous puissiez plus facilement cerner le bonhomme, Daysoul c’est d’abord une voix hors norme, capable de monter dans les aigus comme un certain Bilal, et de redescendre dans les graves de manière assez délirante. Et, c’est aussi des choix musicaux audacieux et rafraichissant. Le gaillard étant aller chercher des productions du côté de beatmakers totalement talentueux et assez mésestimés comme Oddisee, Byron The Aquarius ou le jeune et prometteur Planet Mohawke (à ne pas confondre avec Hudson, dont on reparle plus bas). Ainsi, et soyons clair, l’étape du premier album est ici passée haut la main, et avec les honneurs.

On craignait effectivement qu’après un EP absolument fantastique, "Soul4U", sorti il y a quelques mois, Olivier se contente de ressortir les même titres, en remplissant mollement le reste de l’album. Mais, que nenni, car outre les fabuleux bangers intergalactiques que sont "Spaceship" et "Bump It", l’envoutante "Soul4U" (qui bénéficie d’une production à tomber d’Oddisee), ainsi que la très sexy "Dance With Me" (présentes sur l’EP précédent donc), ce "Kilowatt" contient de véritables perles de soul décomplexée et groovy. Citons par exemple l’irrésistible "Fantasies", magnifiquement produite par Byron, qui envoutera même le plus rustre des auditeurs. Dans un registre plus agressif, dur de passer sous silence la fracassante "Brain", produite par Delgui et GERD de Milez Benjiman, au refrain perché et addictif.

Et, là ou l’on voit le talent du principal intéressé, c’est définitivement dans cette capacité à varier les ambiances, en alternant des tracks très électro avec des morceaux d’une sensualité imparable, comme "Potion n°9", ou avec des compositions plus dansantes, avec "Change Her Mind", entre autres. Notre homme va même vers des sonorités carrément "neptuniennes", sur la très sympathique "Watchin". Sans oublier, bien sur, d’explorer les territoires sonores du saint patron Prince sur la très spatiale "Galactic Wifey". On a même le plaisir d’avoir, en guise de bonus track, l’instrumental de la tuerie absolue qu’est "Bopgunn", produite par Hudson Mohawke d’Heralds Of Change, qui est au passage, le track mélangeant soul et sonorités électronique le plus réussi depuis très longtemps.

"Kilowatt" est donc un premier album équilibré et absolument réjouissant, qui révèle toutes les facettes d’un soulman qui, outre le fait d’avoir définitivement un bel avenir devant lui, dynamite vraiment le genre avec une originalité et une modernité plus que bienvenues.

[Chronique] Daedelus - Love To Make Music To (2008)

Genre: Abstract Hip Hop, Breakbeat, Soul, Electro
Label: Ninja Tunes
Date de sortie: 9 Juin 2008
Producteurs: Daedelus, Taz Arnold
Featurings: Erika Rose, Laura Darlington, Michael Johnson, Paperboy, Taz Arnold, Om'mas Keith


Quand on regarde et surtout écoute Daedelus, plusieurs choses attirent immédiatement l’attention. Outre de somptueuses rouflaquettes et une coupe de cheveux d’un autre temps, la musique barrée de ce producteur californien se révèle tout à fait fascinante, surtout quand ce dernier nous livre sa vision de l'amour. Pour ce troisième effort, le style assez particulier mis en avant par le beatmaker chevelu attire cependant toujours autant qu’il peut rebuter. Le tout étant une fois de plus assez difficile d’accès. Ceci dit, quand on voit que des artistes tel que Taz Arnold et Om’mas Keith de Sa-Ra Creative Partners, ou encore Laura Darlington (aperçue aux cotés d’un autre producteur de L.A, Flying Lotus, et accessoirement compagne de Daedelus à la ville) participent à l’effort, dur de ne pas avoir très envie de s’y plonger avec attention.

On l’avait déjà remarqué dans ses album précédents, les deux derniers étant également sortis sur le label Ninja Tune, le style musical mis en exergue est anarchique, et paradoxalement assez travaillé. Ce dernier semble même avoir gagné en maturité et en assurance, le coté foutraque étant bien plus maitrisé et un peu atténué. "Love To Make Music To" se révèle ainsi clairement plus pop et carrossée, et, à la différence des œuvres passées, plus dansante. "My Beau", petite perle au groove rugueux et sombre, en est la preuve parfaite. Mais, prenons les choses dans l’ordre...

"Fair Weather" nous emporte d’entrée dans cet univers étrange et déconcertant, à l’aide de synthés tordus et étrangement mélodieux, ce qui constituent par ailleurs une des marques de fabrique du beatmaker. Des titres comme "Make It So" et "Get Off Your Hihats", assez délicates et étonnamment ensoleillées poursuivent et dévoilent une ambiance assez inédite, à la fois bordélique, pop, fraiche, et perchée. Deadelus sait aussi complètement changer de registre, avec un hip hop tourmenté et couillu sur "Twist The Kids" ou plus tard sur "Touchstone" ou "Bass In It", en compagnie du génial Taz Arnold. On ne se lasse ensuite pas du charme étrange, mélancolique et halluciné de titre comme "I Carry Us", au style difficilement descriptible, mais néanmoins grisant. Idem pour l’étrange et envoutante "You’re The One" (où Om'mas Keith vient poser sa voix) et ses samples de vieux film en noir et blanc, qui délivre une soul unique et assez étonnante. On retrouve aussi le groove véloce typique du bonhomme sur "Drummey Jam" ou sur l’excellente et très planante "Only For The Heartstrings". Et, tel une parfaite synthèse, "If We Should" clôture en beauté ce troisième opus, en alternant une rythmique rapide et nerveuse avec un tempo plus lent et une ambiance captivante à souhait.

Daedelus fait ainsi évoluer sa musique et explore des horizons différents, tout en gardant une certaine singularité. Cette dernière livraison est par conséquent très réussie, et, même si elle s’adresse plutôt aux fans avertis, parviendra certainement à charmer l’oreille de l’auditeur curieux par une inventivité remarquable.

23/07/2008

[Clip] Spaz, si tu le veux!

Décidemment les N.E.R.D. cohabitent avec nous durant l'été puisque voici un troisième clip, celui du très efficace et remuant "Spaz". De quoi briser des nuques et claquer quelques muscles... Enjoy!

[News] Le génie sort de sa bouteille...

Si le Wu-Tang Clan n'a plus l'aura dont il jouissait au siècle dernier, il arrive tout de même que, de temps à autre, le crew légendaire nous fasse bénéficier d'une sortie intéressante (on pense notamment aux opus de Ghostface Killah). Cette fois-ci, c'est au tour de Genius aka GZA d'annoncer la sortie de son prochain album, "Pro Tools".

L'un des meilleurs lyricistes du Clan bénéficiera donc de beats conçus par les évidents RZA et DJ Muggs, mais aussi le disciple Bronze Nazareth ainsi que les rares Nottz et Bink (pourtant capables de grosses tueries). Au rayon featurings, là encore du convenu avec les présences de Raekwon, Masta Killa, Killah Priest, RZA et Bronze Nazareth, mais aussi (et plus alléchant!) de Mos Def et Sean Price. La participation excitante des français electro Justice est aussi confirmée, de quoi nous rendre curieux à propos de cet album. Pas de date encore annoncée, mais on reparle dès que possible.

[News] Petit frère veut devenir grand...

Peu à peu, Illa J, petit frère de J Dilla, sort doucement de l'ombreet commence à se faire un nom. Notamment croisé sur le "Caltroit" de Black Milk et Bishop Lamont, le jeune cadet nous annonce fièrement la sortie de son premier opus qui est, devinez quoi, entièrement produit par feu James Yancey...

Et oui, tout droit sortis d'une corne d'abondance miraculeuse nommée Delicious Vynil (label des Pharcyde lors de "Labcabincalifornia"), des beats "inédits" de J Dilla viendront donc épauler le jeune Illa J dans son premier effort et dans sa quête de maintenir un certain héritage. Mouais. Les beats datent tout de même de 1995 à 98, et même si le jeune homme n'est pas mauvais au micro, il n'est pas non plus la crème de Detroit. Mais il possède indéniablement un grain de voix similaire et un flow plus moins ou calqué sur son légendaire ainé...

Nous attendons donc avec curiosité cet album dont la démarche semble tout de même légèrement opportuniste... Nous jugerons sur pièce!

[News] Génération banger

Grande nouvelle, le tant attendu volume de Madlib pour la désormais mythique mythique série Beat Generation orchestrée par le prestigieux label BBE doit sortir le 30 Septembre prochain!

Au menu de cet opus titré "King Of The Wigflip", 24 plages produite par le beatmaker d'Oxnard, certaines étant habillées par les voix de quelques manieurs de microphone, et pas des moindres! En effet, nous aurons le plaisir d'entendre Guilty Simpson, Georgia Ann Muldrow, le trop rare Defari, MED, J.Rocc, Prince Po, Roc, Oh No, Stacy Epps ou encore Frank N Dank, rien que ça!

Après donc Jay Dee, Jazzy Jeff, Will.I.Am, Pete Rock ou encore Marley Marl, Madlib s'apprête donc à sortir un album qui s'annonce lourd et clairement plus connoté "rap" qu'à l'accoutumée. On prépare nos tympans...

21/07/2008

[News] La tête dans les nuages...

On vous l'avait annoncé le mois dernier, le nouvel album des Platinum Piep Pipers (qui, au passage, changent un peu de formule avec l'arrivée de Coultrain, Neco Redd, Karma Stewart et Jamila Reagan au chant et comme partie intégrante du groupe), "Abundance", est en route. Et quoi de mieux pour annoncer la couleur qu'un single sautillant et groovy?

Le 12" en question se nomme donc "On a Cloud" et comporte également en face B la sympathique "Angel". Rien de forcément nouveau, mais l'efficacité est au rendez vous. Vivement la suite...

16/07/2008

[Clip] Du beau linge...

Vous l'aviez découvert en "porte-parapluie" pour P.Diddy à Saint-Tropez, aujourd'hui Derek Watkins devenu Fonzworth Bentley a parcouru un sacré chemin. Auteur d'un livre sur l'étiquette, les bonnes manières et la confiance en soi (tout un programme!) et artiste au sein du label G.O.O.D. Music, ce personnage comme il en existe peu (ou pas?) prévoit donc de sortir son premier album solo en Novembre et voici donc le 1er single.

Et quoi de mieux que le "who's who" du game pour l'accompagner? "Everybody" invite donc les cadors Kanye West et Andre 3000 sur un beat signé Sa-Ra Creative Partners. Et si le track dormait dans les cartons depuis quelques temps déjà, il n'en est pas moins efficace et très plaisant, le clip en rajoutant une couche. Enjoy!

15/07/2008

[News] L'arlésienne

Voix nasillarde légendaire, empreinte indélibile au sein de l'histoire du Hip Hop et de la musique dans son ensemble, Q-Tip, qui nous a laissé tant de souvenirs avec A Tribe Called Quest, a pourtant bien du mal à exister réellement en solo.

En effet, si "Amplified" reste un album solide bien que mésestimé, depuis lors l'intéressé n'a pas réussi à sortir de nouvel opus. Ce n'est pas faute d'avoir essayer, nous ne reviendrons pas sur les frasques qui empêchèrent "Kamaal The Abstract", incroyable album novateur et précurseur de Gnarls Barkley par exemple, de sortir concrètement. "The Renaissance", sa suite, aurait du sortir depuis près d'un an, mais il n'en fût rien. Jusqu'à ces derniers jours où un nouvel extrait, "Gettin' Up", tourne un peu partout sur le net (et sur notre Radiotree!).

C'est donc officiel (croisons tout de même les doigts...), "The Renaissance" va sortir! Nous y croiserons des artistes tels que Norah Jones, D'Angelo ou encore Raphael Saadiq pour un album qui s'annonce plutôt riche musicalement (bien que le premier extrait reste assez classique). On attend aussi, sans doute pour 2009, son album en commun avec Common nommé "The Standard". De quoi rappeller qu'à 38 ans, Q-Tip propose depuis près de vingt ans une musique qui influence toute une scène encore aujourd'hui.

11/07/2008

[Clip] Les frères tambourins...

En provenance de Nantes (ville déjà responsable de Hocus Pocus et Dajla, entre autres), nous voici venir les Drum Brothers! Collectif de trois beatmakers (Guan Jay, Perm One et Arshitect) aux couleurs plutôt boom bap fortement teinté de jazz que l'ont a déjà croisé sur des productions pour Fisto ou Daz-Ini. Les trois fanfarons ont donc récemment sorti un maxi efficace (où l'on croise les DJ's Pfel, Atom et Greem de C2C ainsi que les MC's Blezz, Melodiq et Fazz). Voici donc le clip tiré du maxi, "Live & Uncut", plutôt réussi musicalement et visuellement. On retrouve les Drum Brothers sur un prochain maxi prévu en Novembre et sur l'album qui sortira en Janvier 2009. En attendant, enjoy!


[Clip] Drivin down the block...

Track bonus de l'édition nippone du récent et excellent "Seeing Sounds" des N.E.R.D., "Drive Thru" featuring Julian Casablanca et la pétillante Santogold fait le bonheur de notre player depuis quelques semaines... Voici enfin le clip, court et original, de quoi ravir vos pupilles ébahies! Enjoy...


07/07/2008

[Chronique] The Gaslamp Killer, Free The Robots - The Killer Robots (2008)

Genre: Abstract Hip Hop
Label: Obey Records
Date de sortie: Juillet 2008
Producteurs: The Gaslamp Killer, Free The Robots.
Featurings: /

Outre une bien jolie pochette, ce nouveau maxi conjoint de The Gaslamp Killer (charismatique DJ californien et boss de Turntablelab) et de Free The Robots, sous le nom de The Killer Robots, à paraitre sur le label Obey Records (projet initié par Shepard Fairey, artiste et créateur de la marque streetwer du même nom, les plus avertis l’auront immédiatement deviné à la simple vision de l’artwork) se veut être un bien jolie surprise. Au programme, quatre morceaux enchainant les breabeat burnés, sombres et enfumés, dans la droite lignée des expérimentations d’un DJ Shadow en pleine forme.

Free the Robot ouvre donc le bal, avec le rock psyché de "Clock & Claggers", qui évolue sagement pour mieux exploser sur la dernière minute. Un beau morceau bien halluciné. Gaslamp enchaine puissamment avec l’énorme "Show Stopper", aux samples indiens et rock perchés, brumeux et absolument rugueux. Là encore, et comme il l’avait déjà démontré sur le fatal "GNB BNG" au coté de Flying Lotus (présente sur son "Los Angeles"), le gaillard aime faire exploser son beat en plein milieu, histoire de nous froisser le conduit auditif bien comme il faut. Assurément la tuerie de cet opus. Free The Robot reprend ensuite la main avec un titre à l’ambiance plus cartoonesque, où l’on se surprend à attendre l’apparition vocale d’un MC comme MF Doom, en vain... Enfin, Gaslamp conclu cet EP avec la très orientale et efficace "Zalim-kinky", un peu plus anecdotique ceci dit.

En bref, voici un bien bel ouvrage, court, puissant, agressif et astucieux. On guettera définitivement et avec impatience un long format de la part de ces deux beatmakers foutrement talentueux.

05/07/2008

[Chronique] Shawn Jackson - First Of All... (2008)

Genre: Hip Hop
Label: Tres Records
Date de sortie: 8 Juillet 2008
Producteurs: Ta'Raach, Fly Jack, Chordz, J. Rose, Mekalek, Newman, Shawn Jackson, Snowman Jack.
Featurings: Ty (Ty & Kory), Guilty Simpson, Ta'Raach, Beloved & Comel (Time Machine), Big Tone.

Ce qui est bien dans le fait de chroniquer (ou simplement d'écouter) des albums, c'est que de temps à autre, l'on tombe sur une surprise sortie de nulle part (ou presque) et qui vous refile le sourire. C'est le cas pour Shawn Jackson et son " First Of All..."! Originaire de Los Angeles, soldat de l'underground (collaborations avec Frank N Dank, People Under The Stairs ou The Procussions), ce MC talentueux nous arrive donc sans coup férir sous les spotlights, qui plus est intelligemment accompagné.

En effet, monsieur Jackson a pioché avec soin et goput dans l'underground afin de tout d'abord bénéficier de beats de qualité, qui raviront les amateurs déçus de sonorités boom bap léchées. Des ambiances qui rappelleront parfois Foreign Exchange, parfois le son de Detroit, parfois celui de Philadelphie, mais au final une identité propre, notamment grâce à Shawn Jackson lui-même qui possède une voix claire et identifiable à la première écoute ainsi qu'un flow solide et plaisant.

Quand il est en plus accompagné de cadors tel Guilty Simpson sur l'efficace et lancinant "Strategies" ou du trop rare chanteur Ty (du duo Ty & Kory) sur les bons "Soopafly" ou "Go There With You", on ne saurait bouder notre plaisir. N'oublions pas non plus le frais "Maan Up" où il est escorté de Ta'Raach et Big Tone et le single "Feelin' Jack" qui remplit son contrat sans souci, nous rappellant parfois Hezekiah dans la démarche.

En somme, on tient là un album artistiquement cohérent, à la couleur musicale affirmée et efficace où le boom bap bien produit vient se mêler à la rondeur de la basse sans jamais heurter l'oreille par péché d'orgueil ou par lassitude. On alterne ici astucieusement morceaux enlevés et énérgiques avec tracks plus intimistes et reposant, le tout suivant un fil rouge, Shawn Jackson lui-même, menant sa barque avec une réelle efficacité et une bonne humeur non-feinte. Le MC possède une bonne écriture, varie ses thématiques et sait rapper. Nuff said!

Et si l'album ne sera pas celui de l'année, il est tout de même bienvenu en ces temps de vaches maigres et saura indéniablement trouver son public. Quoiqu'il en soit, gardons tous un oeil sur Shawn Jackson, il est un peu le successeur des Hezekiah ou autres Dave Ghetto...

04/07/2008

[Chronique] Nas - Untitled (2008)


Genre: Hip Hop fatigué
Label: The Jones Experience/Def Jam/Columbia
Date de sortie: 15 Juillet 2008
Producteurs: Stic.man (Dead Prez), Polow Da Don, DJ Green Lantern, DJ Toomp, Salaam Remi, Stargate, Cool & Dre, The Game, Jay Electronica, Mark Ronson, J. Myers, Dustin Moore, Mark Batson, Eric Hudson.
Featurings: Last Poets, The Game, Chris Brown, Busta Rhymes, Eban Thomas of The Stylistics, Mykel, Johnny Polygon.


Soyons objectifs deux minutes. Sans remettre aucunement en cause le statut de légende et l'aura de grand lyriciste dont jouit Nas aujourd'hui, Il faut admettre que depuis "Illmatic", le MC du Queensbridge n'a pas été capable de pondre un autre classique, la faute à un goût douteux dans ses directions artistiques. Car contrairement à ses pairs Jay-Z ou Common, Nassir Jones n'a jamais réussi à s'entourer correctement de beatmakers à la hauteur de ses lyrics. Et si "Hip Hop Is Dead" avait, sans être un chef d'oeuvre, dérogé à la règle pour notre plaisir, l'ami Nastradamus n'a pas le flair de son prédecesseur et s'enlise indéniablement dans cet album qui est aussi celui de la controverse.

Exit Kanye West, Will.I.Am et j'en passe, et bienvenue aux productions cheap et sans saveur de Green Lantern, des horripilants Cool & Dre, de DJ Toomp et je passe les sombres inconnus qu'on aura vite fait d'oublier venant étaler leur manque de talent au grand jour sur cet opus définitivement raté. Seul Mark Ronson et Stic.man des Dead Prez surnagent quelque peu dans le marasme ambiant, notamment sur les respectifs "Fried Chicken" featuring Busta Rhymes et "Sly Fox", mais rien qui ne déboite une nuque pour autant. On notera aussi les agréables tracks visités par les voix sacrées des Last Poets ("You Can't Stop Us Now" et "Project Roach"), mais malheureusement les musiques d'ascenseur sur lesquels cette association enthousiasmante au demeurant pose empêchent de ... s'enthousiasmer.

Le nouvel ami de Nas, j'ai nommé The Game, est présent aussi pour un duo d'une vacuité artistique époustouflante où Cool & Dre accompagnés dudit The Game se mettent à trois pour accoucher d'un beat nullisime hanté par un refrain d'un rare mauvais goût made in Chris Brown. Donnez moi une corde... Alors oui, certains objecteront que Nas reste un grand MC et lyriciste, "Que nenni!" leur répondrais-je! Certes, l'écriture est là, mais on tombe bien trop souvent dans le prechi-prechâ naïf qui laisse un arrière goût détestable de "Les afro-américains pour les Nuls"... Dans le genre, Erykah Badu avait fait bien plus fort, textuellement ET musicalement, la comparaison en est-même insultante. Bref, après le Hip Hop, Nas is dead.

Et que dire des nombreuses déceptions qui entourent Nas et cet opus? On nous avait promis un album polémique intitulé "Nigger" et on se retrouve avec une chose sans titre et bien gentille. On nous avait promis une présence vocale de l'espoir Jay Electronica, on se retrouve avec une boucle de piano sans réelle intérêt produite par le jeune homme. On attendait au moins une production de DJ Premier, lui qui devait produire l'album entier fût un temps. Au vu du résultat Nas Escobar aurait mieux fait d'aller voir celui qui lui a fournit ses meilleurs tracks en carrière. Quid des featurings? Si The Game, Busta ou les Last Poets sont appréciables, on aurait aimé entendre Kelis et au minimum un couplet des Dead Prez, bien plus efficaces sur ces thématiques... La liste des déceptions est longue, trop longue.

Cet album est mauvais, à s'en flageller un "N" sur le dos, signifiant "Non, plus jamais ça!". On espère avec force que Def Jam sorte une version accapella de cet album qu'on puisse enfin entendre le véritable Nas. Next, comme disent les jeunes...

02/07/2008

[L'Artikle] Vrai retour et faux départ?

Artik, jeune MC originaire de l'Essonne, membre de la Whyteam avec Tayreeb et champion du monde End Of The Weak, nous livre ses reflexions et pensées à propos du mouvement dans lequel il évolue. C'est "L'Artikle", ou comment découvrir le Hip Hop sous un angle différent, celui d'un de ses acteurs...


14h48 : Je suis en face de mon PC, une page Google est ouverte. Je tape le nom de Ill (X-Men) suivi de "Département 75" (le nom de la compile d’où semble être extrait le titre "League Majeure"). Je me prépare psychologiquement a tomber de haut car il faut dire qu’à l’instar de Busta Flex ou autre Zoxea, Ill est une figure incontournable de ma vie de fan de rap français. Il est même responsable de mes flows de 96 à 99 (rires)… Comme je ne suis pas particulièrement réjoui des retours d’anciens depuis ces deux dernières années, vu la qualité bâclée de certains comebacks, je grimace même à la seconde ou j’appuie sur le symbole play de mon "i-tunes" comme pour me préparer à un fiasco de plus…

«J’ai fait un somme sur mes lauriers… Et alors?!!» …Merde!… La première phrase sonne comme une révélation soudaine: Ill n’a rien perdu de ses formules chocs. Tout au long des 3 minutes et quelques, il va distiller, sur un beat d’Ajevi, un florilège de punchlines qui feront toutes écho dans mon cerveau de fan …et de MC!

Ill a ce style incomparable, ce naturel dans l’écriture que peuvent lui envier tous les représentants actuels de la scène rap. Il a cette putain de touche personnelle qui manque cruellement depuis des années dans cette industrie où l’artistique semble avoir pris un congé indéterminé. Ce qui fait de Ill un rappeur unique, c’est ce refus de coller a la tendance . Ainsi dans ce morceau, il fera référence à Tyson et Tiozzo, plus qu’à tout autre combattant de Pride et autre free fight en vogue ces derniers temps… Dans son refrain il dit «Souvent le rap est comme mon majordome, il n’a qu’à nettoyer ma Air Jordan! Oui, je suis ce genre d’homme!» et démontre ainsi un vrai détachement par rapport au rap game et une conscience de son influence sur toute une génération d’auditeurs Hip Hop.

Moi ce morceau m’a véritablement surpris, agréablement bien entendu ! J’ai souligné la position prise par cet artiste que les années et les modes ne semblent même pas effleurer.
Une sorte d’hymne au "rien à foutre" du game! Ce n’est donc pas le retour de Ill auquel nous assistons , mais de toute la magie d’une époque qu’il entraine avec lui jusqu’aux ondes de Generations 88.2… Comeback gagnant!

Une demi heure plus tard et en discutant avec un ami via Skype (ah, la magie de ce putain de net !!), je tombe sur le Myspace d’un artiste bien plus connu dans l’hexagone : Disiz.
Et le rappeur "bogoss" semble être déterminé à faire de son prochain album un "Fade To Black"! En effet, dès la connexion faite sur sa page, le ton est donné. Tout est sombre et si le MC ne s’était pas montré aussi performant au sein de Rouge à Lèvres, on aurait pu croire qu’un véritable drame s’était produit. Non, Disiz est bel et bien vivant mais reste néanmoins décidé à nous faire vivre avec son album , nos derniers instants avec lui en tant que Disiz. Je m’amuse a lire les commentaires et tous semblent emplis de nostalgie…


J’appuie sur la fenêtre Dailymotion et regarde un pré-clip tourné dans une ambiance proche de celle de la vidéo de "Can’t Tell Me Nothing" de Kanye West (artiste qui semble influencer Disiz, que ce soit au niveau de la gestuelle mais aussi des sonorités plus « electro » des beats sélectionnés). Le morceau me parle tout comme celui de Ill et même si le contenu n’aborde pas le même sujet, je reconnais dans ces deux morceaux un détachement face à la réalité actuel du marché et du milieu rap dans sa globalité. Là où Ill redonne à grands coups d’ego une place à des valeurs qui semblent disparaître, Disiz lui fait un constat sur les valeurs qu’il ne semble plus distinguer dans le hip hop et dans la vie. On a donc d’un coté , un second souffle musclé et optimiste , et de l’autre un détachement… mais une sortie en puissance malgré tout.

Une chose est sure, il existe en 2008 des sons de rap français qui me font bonne impression et me laisse penser que je me dois de continuer à y croire. Que ce soit des anciens qui reviennent avec la force de la vérité, où des têtes d’affiche actuelles qui par souci de sincérité décident de partir plutôt que de jouer un rôle… Je me dis qu’il reste des MC’s vrais et forts... Tout comme ceux qui m’ont fait prendre une feuille et un stylo pour la première fois il y a 12 ans de ça.

15h13 : Je me réécoute le titre de Ill…puis celui de Disiz : j’attend leurs albums. Waaaah ! ça faisait longtemps que j’avais pas dit cette phrase en parlant d’albums français… Comme quoi !

[News] Stay Tuned N°6

Une fois de plus l'ami Réel Carter nous revient pour un nouvel épisode de son émission bavarde "Stay Tuned". Aujourd'hui nous avons droit à deux beatmakers pour le prix d'un, j'ai nommé Moar, qui nous parle de son LP "Mes Influences", et Yann Kesz qui vient causer de son "Break Captures". Stay tuned!


[News] Stupidité!


Quoi de mieux pour commencer ce torride mois de Juillet qu'un peu de son festif et décérébré?

Après un EP ("Bake Sale") somme toute sympathique bien que déjà presque oublié, The Cool Kids nous offrent donc cette "Stupid Mixtape", certes garnie de seulement six titres mais gratuite! De quoi satisfaire les fans du jeune groupe ou permettre de les découvrir le cas échéant. Il ne vous reste donc plus qu'à vous rendre ICI pour kiffer.