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25/07/2008

[Chronique] Daedelus - Love To Make Music To (2008)

Genre: Abstract Hip Hop, Breakbeat, Soul, Electro
Label: Ninja Tunes
Date de sortie: 9 Juin 2008
Producteurs: Daedelus, Taz Arnold
Featurings: Erika Rose, Laura Darlington, Michael Johnson, Paperboy, Taz Arnold, Om'mas Keith


Quand on regarde et surtout écoute Daedelus, plusieurs choses attirent immédiatement l’attention. Outre de somptueuses rouflaquettes et une coupe de cheveux d’un autre temps, la musique barrée de ce producteur californien se révèle tout à fait fascinante, surtout quand ce dernier nous livre sa vision de l'amour. Pour ce troisième effort, le style assez particulier mis en avant par le beatmaker chevelu attire cependant toujours autant qu’il peut rebuter. Le tout étant une fois de plus assez difficile d’accès. Ceci dit, quand on voit que des artistes tel que Taz Arnold et Om’mas Keith de Sa-Ra Creative Partners, ou encore Laura Darlington (aperçue aux cotés d’un autre producteur de L.A, Flying Lotus, et accessoirement compagne de Daedelus à la ville) participent à l’effort, dur de ne pas avoir très envie de s’y plonger avec attention.

On l’avait déjà remarqué dans ses album précédents, les deux derniers étant également sortis sur le label Ninja Tune, le style musical mis en exergue est anarchique, et paradoxalement assez travaillé. Ce dernier semble même avoir gagné en maturité et en assurance, le coté foutraque étant bien plus maitrisé et un peu atténué. "Love To Make Music To" se révèle ainsi clairement plus pop et carrossée, et, à la différence des œuvres passées, plus dansante. "My Beau", petite perle au groove rugueux et sombre, en est la preuve parfaite. Mais, prenons les choses dans l’ordre...

"Fair Weather" nous emporte d’entrée dans cet univers étrange et déconcertant, à l’aide de synthés tordus et étrangement mélodieux, ce qui constituent par ailleurs une des marques de fabrique du beatmaker. Des titres comme "Make It So" et "Get Off Your Hihats", assez délicates et étonnamment ensoleillées poursuivent et dévoilent une ambiance assez inédite, à la fois bordélique, pop, fraiche, et perchée. Deadelus sait aussi complètement changer de registre, avec un hip hop tourmenté et couillu sur "Twist The Kids" ou plus tard sur "Touchstone" ou "Bass In It", en compagnie du génial Taz Arnold. On ne se lasse ensuite pas du charme étrange, mélancolique et halluciné de titre comme "I Carry Us", au style difficilement descriptible, mais néanmoins grisant. Idem pour l’étrange et envoutante "You’re The One" (où Om'mas Keith vient poser sa voix) et ses samples de vieux film en noir et blanc, qui délivre une soul unique et assez étonnante. On retrouve aussi le groove véloce typique du bonhomme sur "Drummey Jam" ou sur l’excellente et très planante "Only For The Heartstrings". Et, tel une parfaite synthèse, "If We Should" clôture en beauté ce troisième opus, en alternant une rythmique rapide et nerveuse avec un tempo plus lent et une ambiance captivante à souhait.

Daedelus fait ainsi évoluer sa musique et explore des horizons différents, tout en gardant une certaine singularité. Cette dernière livraison est par conséquent très réussie, et, même si elle s’adresse plutôt aux fans avertis, parviendra certainement à charmer l’oreille de l’auditeur curieux par une inventivité remarquable.

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