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30/12/2007

[News] Gare aux Ninjas Haters!!!

Le jeune beatmaker et MC Dal-Gren, dont nous avions déjà parlé à l'occasion de son featuring sur "The Big Payback" d'Onra & Byron, nous arrive en janvier pour son "Cut Basic", LP vynil prévu fin janvier sur le label parisien Favorite.

En attendant l'album, voici une vidéo de cet artiste talentueux et hors-norme! Gare aux Ninjas Haters, vous êtes prévenus!! Et regardez le délire entièrement, c'est énorme!

PS: Jetez une oreille dans le player, on a mis le track "Trop Loin" du bonhomme en exclu!

[Chronique] HEAVy - Jazzmoney $$ (2007)

La musique est en perpétuelle évolution.

La Soul Music a toujours flirté avec le Rock et la musique électronique. Mais ces dernières années, ces trois styles musicaux ont, par le biais d’artistes comme N*E*R*D, J*Davie, Andre 3000, ou Tiombe Lockhart, opérer une véritable fusion.

HEAVy, duo américain composé du producteur Benjamin Casey et de la chanteuse Nicky Guiland, fait définitivement partie de cette nouvelle mouvance.

Après un EP sorti en 2004, et des remix faits par Jazzanova ou Dj Spinna, HEAVy décident enfin de passer le cap du long format, et ce, sur le fameux label anglais BBe.

Avec une touche de production à mi chemin entre Pharrell, Timbaland et Wajeed des Platinum Pied Pipers, Benjamin Casey, encore inconnu du grand public (mais plus pour très longtemps vu l’assurance et la puissance de ses productions), impose un style original et groovy, avec une avalanche de synthés funky et de vocoders old school.

Cet album est ainsi une parfaite synthèse de l ‘évolution de la Soul Music, métissée et décomplexée à souhait.

En guise d'illustration, Venomous et P.R.I.Tt.Y. Boy, qui ouvrent ce JazzMoney$$, charment immédiatement avec leurs basses saturés et leurs sonorités électroniques à la Timbaland, sans pour autant sonner comme de vulgaires ersatz.

La suite est du même acabit, dans une ambiance plus festive et plus fraîche, avec par exemple les irrésistibles Jokes On You, Mylittlesong ou SAM/SAM's Return et leurs bonnes humeurs communicatives.

Seul regret, la voix de Nicky Guiland manque peut être un peu de singularité, et sonne un brin trop R'n'B lambda par moment.

Mais, aucun doute, BBe a ici touché le gros lot en sortant cet album à la fois pointu, accessible et ravageur sur une piste de danse.

29/12/2007

[News] Le retour de sa majesté.

La diva Nu-Soul Erykah Badu devrait enfin faire son retour en 2008, en février plus exactement, avec un nouvel album intitulé New Amerykah.

A la production, le génial Madlib ( qui signera le prochain single, nommé The Healer) et 9th Wonder ( qui produit le premier single, Honey, en écoute dans notre playlist) seront de la partie. Inutile de dire que l'on va suivre tout cela de très près.

28/12/2007

[Chronique] Samon Kawamura - Translations (2007)


C’est bien connu, tous les mets typiques de l’archipel Nippon sont rares et raffinés.

Dans la liste sélective des cuistots de gout, voici surement un des moins connu, Samon Kawamura, qui nous propose avec Translations un menu des plus succulent.

Fidèle aux recettes traditionnelles des maitres japonais de l’artisanat muet comme DJ Krush, Mr Kawamura n’hésite pas à mélanger très habilement un ensemble déjà bien rodé et réputé pour ses nombreuses vertus, avec une pincée de groove à la Fat Jon, pour son coté aérien et délicat, et une louche de Drums percutants façon Jay Dee pour pimenter le tout et y donner une ampleur certaine.

Le résultat est des plus exquis, à en faire saliver les amateurs du genre dés les premières mesures (All About You impressionne d’entrée), après une très courte mise en bouche. Absolument tous les ingrédients sont présents pour un plaisir des plus totale. Notre homme démontre une incroyable habilité, et maitrise son art de bout en bout, tant bien qu’il est difficile de dégager un morceaux en particulier. La dégustation de ce Translations met en éveille chaque sens et se révèle tout à fait propice à la relaxation, seul ou bien accompagnée.

Homogénéité et fluidité sont ici les clés de ce qu’on peut qualifier de délice absolu.
A consommer sans modération.

27/12/2007

[News] Caltroit, le retour!


Sorti au préalable en street tape de qualité sonore ... disons aléatoire, l'excellent projet "Caltroit" de Black Milk et Bishop Lamont ressort pour le bonheur de tous en version album et masterisée nanti de deux tracks inédits: "Ape Shit" et "Get 'Em" feat. Trick Trick (protégé d'Eminem), Marwon et Fat Ray.

On rappelle que ce projet réunit la crème du hip-hop de Detroit et de Californie (d'où le nom pour ceux qui suivent!), voire pour être précis quelques têtes d'affiches de chez Aftermath. Ainsi ce sont ni plus moins que Phat Kat, Elzhi, Raskass, Royce Da 5'9", Guilty Simpson, Stat Quo, Busta Rhymes, Kardinal Offishal, Illa J (petit frère de J Dilla), Planet Asia, Diverse ou Mr. Porter qui viendront bénir vos enceintes avec des tracks puissants majoritairement produits par Black Milk.

L'album sort en licence sur Fat Beats, Aftermath n'ayant pas daigné sortir l'objet. Quoiqu'il en soit on adore, et on vous mijote une petite chronique pour très bientôt! De quoi patienter en attendant le projet collectif réunissant Black Milk, Guilty Simpson et Sean Price, prévu pour juillet aux dernières nouvelles...

[News] Regard en arrière...


"Y'a t'il une vie après Max de 109 et Juste Un Looser? "Un Oeil dans le retro" vous aidera sans doute à répondre à cette question ..."

Pour nous faire patienter avant un projet d'album en compagnie des Drum Brothers, orfèvres boom bap, le MC de St-Etienne, Fisto, nous offre une séquence nostalgie avec sa tape en download gratuit: "Un Oeil Dans Le Retro". Et si vous ne le saviez pas déjà, ce mix rétrospectif démontre à quel point l'ancien lauréat de Max de 109 est une des toutes meilleures plumes dans l'hexagone.



En plus de çà, vous retrouverez des featurings de Antipode, Enz, Dernier Pro, Ripklaw, Mash... Et le tout est quand même, excusez du peu, mixé par DJ Atom, quadruple champion du monde DMC au sein de Coup 2 Cross. Bref un bon moment en perspective en attendant un album qui s'annonce palpitant.

26/12/2007

[Chronique] Katalyst - What's Happening (2007)


Voici incontestablement un des albums les plus surprenants de l'année, une excellente surprise sortie de nulle part, ou presque.
Katalyst, producteur australien littéralement inconnu sur nos terres, prend ici le meilleur de la Soul, du Funk, du Hip Hop et du Rock pour un résultat des plus convaincants.

Aidé par quelques featurings de choix comme les MC's Diverse et J-Live ou le génial chanteur Soul Steve Spacek, notre homme livre un opus solide, très varié et totalement maîtrisé.

En témoigne les titres How Bout Us avec Steve Spacek justement, véritable tuerie jazzy, ou Say What, dans une vibe Funk old school définitivement très à la mode ces derniers temps (Amy Winehouse ou Nicole Willis).

Avec ce What's Hapenning, aucun doute, tout le monde y trouvera son compte.

[Chronique] Réel Carter - Contre Vents Et Marées (2007)


Rarement un titre d'album en avait autant dit sur son contenu, son histoire et son auteur. L'éminemment sympathique Réel Carter nous revient donc en ce froid mois de décembre, pour nous réchauffer de bonnes vibes, après un "Essence Du Cœur" qui avait suscité un enthousiasme mérité à son encontre.

Considéré par défaut comme un activiste de la "scène jazzy", étiquette inventée par des journalistes en manque de tiroirs, Carter est avant tout un rappeur positif dont les influences vont se nicher dans les racines du Boom Bap des 90's et dans le mouvement Native Tongues. Ainsi, l'album débute sans surprise par un hommage à Jay Dee pour s'enchaîner avec le fameux "Contre Vents Et Marées", véritable confession de foi et définition de qui est Carter aujourd'hui, en tant qu'artiste mais aussi en tant qu'homme (on se rappellera ici de son ancien titre "C'est Qui Carter?"). Le MC nous parle du quotidien avec des tracks comme "RER D", "Le Temps" ou "La Routine", nous parle de nous au travers de titres comme "L'Homme Et Ses Joyaux" ou "Des Regards" mais surtout, il choisit de toucher le cœur de l'auditeur. En effet, des morceaux comme "Lena Baker", chargé d'émotions, ou "Tu Peux Le Faire" featuring Rony, véritable message et code de conduite dédié à son fils, mais aussi à toute la nouvelle génération, ne peuvent que toucher l'auditeur. Attardons nous d'ailleurs un instant sur l'excellente voix de Rony, apport Nu Soul non négligeable à l'album puisqu'on le retrouve aussi sur le sublime "Nos Rêves", titre le plus réussi de l'album à mes yeux et que l'on retrouve ces jours-ci en écoute dans le player de Stereotree.

D'ailleurs le chant est la nouveauté véritable de cet opus, qui par ailleurs reste dans la droite lignée de ce qu'a toujours fait Carter. On y retrouvera donc la voix pétillante de Samantha Lavital sur "Libre" produit par les trop rares Fratello Beatz (Teebow & Vincenzo déjà présents sur le LP précédent ou sur le dernier Kohndo par exemple), qui fournissent d'ailleurs deux autres beats ("Le Temps" et "Sentiment Etrange"), le reste étant assuré par Réel Carter lui-même. Ce qui peut parfois apparaître comme un défaut aux oreilles de l'auditeur puisque les beats de Carter ont parfois tendance à se ressembler quelque peu. Mais peu importe, Carter nous livre son art à la manière d'un imperturbable artisan du Hip Hop, avec son propre savoir-faire, sans lorgner du côté de ce qui fait la tendance. "J'avance la tête haute sans jamais abdiquer", il le dit lui-même.

Autre nouveauté et attrait de cet album, c'est la présence de musiciens live venus pour épauler Carter sur ses sons. On croisera donc des artistes bourrés de talent tels Robin Notte et son piano, Yann Crazy Flûte et sa ... flûte ou encore le multi-instrumentiste Afro DZ (également MC à ses heures). Aucun doute, ces artistes apportent eux aussi leur empreinte à cet album qui se définirait donc comme un album de transition.

En effet, d'un côté Réel Carter joue la carte de la tradition (SA tradition) au niveau du flow et des sons, mais joue aussi celle de l'ouverture musicale, avec ces chanteurs et musiciens dont nous avons parlé plus haut. Au final, Carter nous offre un album qui lui ressemble, en accord avec lui-même, c'est à dire simple, positif, sans prétention autre que celle de nous apporter un bon moment et une envie d'aller de de l'avant, "contre vents et marées", humblement.

[News] Le doux rêveur


Le premier album de Jose James, "The Dreamer", devrait sortir fin Janvier sur le label Brownswood de Gilles Peterson.

Voilà qui devrait pleinement combler les amateurs d'un Jazz velouté et relaxant.

Promis, on en reparle.

21/12/2007

[Interview] Onra, ou les tribulations d'un beatmaker.


Le producteur français Onra, après un premier album en hommage à la Soul Music, en compagnie de Quetzal, et une collaboration avec Byron The Aquarius, jeune prodige américain du keyboard, sous le nom de The Big Payback, remet le couvert avec "Chinoiseries". Le talent étant bien présent, l’envie d’en savoir plus le concernant n’a pas tardé. Rencontre:

StereoTree: Onra, je vais tout d’abord te demander de te présenter.

Onra: Véritablement beatmaker depuis 2002. J’habite dans le 13eme arrondissement de Paris, je suis d’origine Vietnamienne. Collectionneur de vinyls, je taffe sur MPC 1000, MicroKorg et Cubase. Premier album «Tribute» en Novembre 2006 en collaboration avec Quetzal, deuxième album avec le pianiste Byron The Aquarius sous le nom de The Big Payback, sorti en Juillet 2007, et mon premier album solo «Chinoiseries» vient de sortir.

StereoTree: Le 16 Juillet dernier, l’album The Big Payback, ton projet avec Byron The Aquarius est sorti. La première question qui vient à l’esprit est: Comment vous êtes vous rencontré ?

Onra: On s’est rencontrés sur Myspace en décembre 2005. Byron a cliqué sur ma page, a écouté les beats, et j’ai fait de même juste après qu’il ait laissé un commentaire en disant qu’il aimait ce que je faisais. Quand j’ai entendu qu’il jouait du Fender Rhodes, je lui ai proposé qu’on fasse un morceau ensemble… Je lui ai donc envoyé une batterie et lui, quelques accords. Ca a commencé comme çà. Trois semaines plus tard, on avait déjà presque une dizaine de morceaux et on s’était crée une page Myspace en tant que duo. Quatre mois plus tard, on avait une trentaine de morceaux, dont tous ceux de l’album.

StereoTree: Comment est ce que vous procédez à distance, comment répartissez vous le travail ?

Onra: La plupart du temps, tous les morceaux commencent à partir du beat que je programme sur la MPC. On est aussi parti du Rhodes de temps en temps, pour compléter par la suite. Byron s’occupe des parties mélodiques, et moi des parties rythmiques. Nous sommes complémentaires.

StereoTree: Est ce que ça ne fait pas trop bizarre de bosser avec un mec qu’on n’a jamais vu, finalement?

Onra: C’est bizarre de sortir un album avec quelqu’un qu’on n’a jamais vu. Mais travailler sur un ou quelques morceaux, il n’y a rien d’étonnant à çà. D’ailleurs je pense que The Big Payback est pour l’instant un projet isolé, mais ce genre de collaboration virtuelle est vouée à se pratiquer de plus en plus.

StereoTree: On remarque qu’il y a véritablement une alchimie musicale entre vous, la collaboration va t elle donc continuer et quelles sont par conséquent vos futures projets ?

Onra: Il y a une alchimie entre nous, car nous avions des rôles bien définis, et nous nous sommes concentrés sur ce qu’on avait à faire chacun de notre coté. Cette alchimie est également due au fait que nous avons exactement les mêmes inspirations musicales.

On espère forcément travailler sur un autre projet tous les deux, et ce qu’on espère encore plus, c’est de se voir et faire du live, en Europe ou au Japon.

Ce premier album servira peut-être à attirer l’attention de certaines maisons de disques qui ont du budget. Ce qui nous permettrait de nous rencontrer, et de taffer enfin ensemble dans le même studio. On verra bien…

StereoTree: Pour en revenir à l’album en lui même, que pensez-vous apporter avec celui ci ?

Onra: Sans prétention, nous pensons apporter notre propre identité sonore. Et nous pensons aussi que cet album est représentatif d’une génération dans laquelle Internet a pris une place énorme, qui nous ouvre à des perspectives de travail qu’on n’imaginait pas il y a encore quelques années.

StereoTree: L’album est en partie chanté, mais quand on écoute la chanson avec Dal-G, qui est une petite perle, on peut se demander pourquoi est ce que vous n’avez pas fait appel à plus de MC ?

Onra: On a fait appel à des MC’s, mais les morceaux qui nous ont été renvoyés nous ont moyennement convaincus. A un certain moment, on s’est même forcés de faire des morceaux plus "rapables" parce que notre style était plus instrumental ou convenait plus à du chant. Pour ne pas faire d’erreur, on a voulu se restreindre à 13 morceaux, et un seul rappé. J’ai demandé à Dal-Gren de poser car j’adore son style, aussi bien en beatmaker qu’en MC. Pour un album destiné à l’international, j’ai trouvé çà cool de mettre un titre de rap français. Comme çà on représente, et on fait découvrir aux autres ce qui se passe un peu chez nous depuis MC Solaar.

StereoTree: On remarque un certain soin apporté aux pochettes, est-ce que c'est quelque chose qui t'intéresse et auquel tu donnes de l'importance?

Onra: Evidemment. Sortir un CD aujourd’hui, c’est déjà prendre un risque, alors il faut soigner la présentation, et essayer de trouver des concepts originaux à chaque fois. La pochette qu’on a utilisée pour The Big Payback a été validée après avoir reçu plusieurs idées de divers graphistes. On garde finalement celle de Djala One (aka Dabaaz de Triptik), car c’est celle qui était le plus facilement déclinable. Avec les CD’s et les vinyls, français et japonais, au final, il y aura 6 pochettes de couleurs différentes.

StereoTree: Quelles sont tes influences musicales en général ?

Onra: J’ai commencé à écouter du rap en 1991, à l’âge de 10 ans, j’ai tout de suite écouté du très bon, notamment ces deux albums : ATCQ «The Low End Theory» et NWA «EFIZAGGIN», grâce à mon demi-frère qui était plus vieux que moi et qui m’avait prêté ces cassettes, mais j’écoutais aussi ce qui passait à la radio, je ne faisais pas vraiment la différence. Plus je vieillis, plus je m’ouvre à des styles musicaux que je ne soupçonnais pas écouter un jour. J’étais tellement fermé étant jeune, pour moi, il n’y avait que le rap et le r’n’b (new jack à l’époque). Et petit à petit, la Soul, le Jazz, Funk, musique brésilienne, Reggae, B.O.F, musique électronique (au sens large), musique africaine, rock, new wave, etc… J’en découvre tous les ans un peu plus. Il y a du bon dans tous les styles musicaux.

StereoTree: J’ai entendu que Vadim vous avait demandé un remix, est-ce que c’est le genre d’exercice périlleux qui t'intéresse? Quand on voit le travail de gens comme Spacek ou même Jay Dee sur ce sujet.

Onra: C’est intéressant, et c’est surtout une bonne opportunité. Mais quand il nous l’a demandé, on travaillait déjà sur d’autres trucs, ce n’était pas le moment propice…

StereoTree: Que penses tu du marché Hip Hop actuellement en France ? Et par conséquence de cette poussée vers l’internationnal, notamment le Japon ?

Onra: Le marché Hip Hop souffre, comme tous les autres styles musicaux, de la chute des ventes de disques, ce qui laisse moins de place pour la créativité et la diversité. Pas facile de faire du son si t’es en indé. Au niveau qualitatif, je dirais qu’il y en a pour tous les gouts, et qu’on a quand même la chance que le Hip-Hop soit si développé en France.

J’aurais beaucoup à dire sur ce sujet, mais pour être bref, si on veut faire avancer les choses, il faut rester solidaire, et que les artistes prennent plus de risques.

Moi je ne trouve pas que çà « pousse » du coté du Japon. Certes il y a des français qui sont bien présents au Japon, comme Jazz Liberatorz par exemple, mais les choses se passent surtout en Europe.

StereoTree: On voit sur The Big Payback un autre producteur/mc français à surveiller, Dal Gren . Est ce que tu penses qu’il y a un nouveau courant Hip Hop naissant en France, comme on peur le voir avec des artistes comme toi, Dal G justement, Yann Kesz ou Cris Prolific par exemple?

Onra: Je ne pense pas que ce soit un nouveau courant spécialement en France. C’est plutôt mondial, mais c’est vrai que cette scène est bien présente ici. On baigne dedans toi et moi, c’est pour çà qu’on a l’impression qu’il y a quelque chose qu’il se passe, que c’est l’effervescence. Mais vu de l’extérieur, c’est quasi inexistant pour l’instant. Combien de disques dans ce genre sont dans les bacs ? Même pas une vingtaine…

C’est ce qui plaît en ce moment, de plus en plus de personnes sont séduites par ce style de prod, et c’est tant mieux. J’espère que çà ouvrira des portes aux suivants, car on a beaucoup de talent(s) en France.

StereoTree: Concernant Chinoiseries, pourrais tu un peu nous en parler ?

Onra: «Chinoiseries» est sorti fin Novembre, c’est un projet qui me tient à cœur. Une beattape faite avec des vinyles que j’ai ramenés de mon voyage à Saigon l’année dernière. J’avais déjà fait une partie en Août 2006, et j’ai terminé cet été. Je reverse tous les bénéfices des ventes du CD à une association qui s’appelle «La Goutte d’Eau», et qui s’occupe de défavorisés au Vietnam.

StereoTree: Est ce que tu comptes travailler en tant que Beatmaker sur des albums de Rap plus « classiques » ?

Onra: On me demande rarement des prods, et avec tous les projets déjà en cours, je ne me suis pas encore concentré sur la question. C’est à envisager, c’est certain, mais pour l’instant, je reste focalisé sur les prochains trucs.

J’ajoute que j’aime les concepts. J’aime taffer sur des trucs originaux. Sortir un album de beatmaker strictement hip hop, inviter quelques rappeurs, c’est très cool mais ce n’est pas ce qui me fait fantasmer aujourd’hui, on verra plus tard, qui sait ?...

StereoTree: Avec quel artiste voudrais-tu collaborer ?

Onra: Je ne me suis pas encore posé cette question. Je laisse les choses se faire toutes seules… J’aimerais travailler avec mes amis proches et continuer de collaborer avec des musiciens… d’autres beatmakers… des chanteurs, chanteuses, rappeurs, rappeuses… anglophones ou francophones ou autre… tant qu’il y a un bon concept derrière et que le projet a de la personnalité, c’est cool.

StereoTree: Comment vois-tu la suite pour toi, quels sont tes prochains projets ?

Onra: «Chinoiseries» vient à peine de sortir, donc je suis encore en période de promotion... Avec Quetzal, on sort deux autres 45T issus de Tribute, et l’album sort au Japon en début d’année 2008.

Le morceau de The Big Payback featuring Reggie B « New Worlds » devrait sortir en maxi cette année également. Je taffe sur un album avec Buddy Sativa, prévu pour 2008. Il y a aussi un EP chez Musique Large qui sortira en Avril, je suis actuellement en train de travailler dessus, cet EP aura une couleur un peu plus électronique que ce que j’ai pu faire écouter jusque là, il y aura des vieux sons et également des nouveautés, mais en tout cas ce sera un projet qui me ressemblera plus que ce que j’ai déjà pu sortir.

Voila ce qui est prévu à court terme, j’espère ensuite que les choses vont s’enchainer de façon à rester prolifique, trouver une formule intéressante pour faire du live et sortir pleins d’autres projets.

Interview réalisée par Onelight.

[Chronique] Prefuse 73 - Preparations (2007)


Peu de temps après avoir livré sa vision du folk au travers du dernier album de son autre alias, Savath & Savalas, en début d’année dernière, G.Scott Heren aka Prefuse 73 revient à ses premiers amours (le Hip Hop instrumental à tendances abstraites teinté de sonorités électroniques) avec Preparations, toujours sur le Label anglais WARP.

L’homme nous avait laissés sur une fâcheuse impression de déjà vu avec son dernier EP Security Screening, et autant rassurer les auditeurs assidus du producteur tout de suite, Guillermo se rattrape ici d’une assez belle manière.

Alors certes, la recette de base reste inchangée (Les nappes froides et planantes ainsi que les rythmiques cassées qui caractérisent la production du bonhomme restent toujours d’actualité), mais l’interessé semble avoir retrouvé un peu de sa fougue et de son inspiration, en insufflant plus d’éléments folk à ses productions, et en faisant ainsi la synthèse de ses autres expériences musicales (pour preuve, la superbe Beaten Thursday, l’envoûtante I Knew You Were Gonna Go ou encore l’étrange mais néanmoins fascinante Preparation Outro Version).

Cet opus nécessite tout de même une certaine patience, pour pouvoir en apprécier pleinement la qualité. Les détracteurs diront certainement qu’on ne distingue aucune différence entre cet opus et le précèdent, et que la qualité de ses œuvres va invariablement decrescendo. Mais il ne faut pas se tromper. Cet album est bon, et ce autant pour le novice (même si les 3 premiers album du producteur restent clairement au dessus, et sont donc nettement plus recommandables), que pour l’auditeur averti.

Et, à l’heure où certains producteurs semblent clairement avoir repris le flambeau du "Hip Hop Instrumental abstrait" (comme son collègue Dabrye, ou le très talentueux Flying Lotus) qu’il avait fièrement allumé il y a quelque années, Prefuse 73 semble recommencer à avancer, lentement, mais sûrement.

A signaler que l’album en version CD comporte, en bonus, un deuxième volet intégralement orienté vers la musique classique. A priori plutôt intéressant, ce dernier relève en fait plutôt de l’anecdote. Dommage.


[Chronique] Gagle - 3 Peat (2007)


Parmi les trésors que nous, pauvres européens, auront beaucoup de mal à acquérir à moins de débourser une belle somme, voici le nouvel album de Gagle. Mais restituons donc les choses au préalable.

Ce groupe, un des plus populaires du genre au Japon, est composé de l'excellent producteur DJ Mitsu, fer de lance du label Jazzy Sport et emblème du son Hip Hop japonais post-Dj Krush, de son frérot Mc Hunger et de DJ Mu-R.

3ème véritable album du groupe, après 3Men On Wax et Big Bang Theory, réédité cette année, ce 3Peat s’impose clairement comme leur plus abouti.

Bien évidemment, à moins de parler Japonais bien sur, on ne comprend pratiquement rien aux lyrics balancés par Hunger, qui, avec un flow teigneux et véloce, semble par moment plutôt hors tempo. Ceci étant dit, la qualité des productions, quasiment toutes assurées par DJ Mitsu, à l’exception de Half Time, (produite par DJ Mu-R), de la terrible Baah Show Ikusa (produite par son confrère Grooveman Spot), de No Side (superbement bien produite par Budamunky), et de Spy Daisakusen (produite par Super Smoky Soul), est ici telle qu’il est très difficile de ne pas se laisser porter.

On s’adonne donc avec ce 3PEAT a un plaisir purement musical. Tout ce qui caractérise le style nippon est présent. Nappes de piano feutrées et puissants Drums clapés s’enchaînent avec maestria et fluidité. Un style qui s’illustre d’entrée avec le massif Gagle ga Kuru et avec les très mélodieux Yona Yona et One Lovely Day.

Loin de se cloisonner dans un style musical unique et redondant, le trio fait ici preuve de diversité tout au long de cet opus, ce qui est une parfaite illustration de l’ouverture d’esprit et de la fraîcheur affichées par le Hip Hop Japonais depuis quelques années.

Et c’est justement d’un minimum d’ouverture d’esprit dont il faudra faire preuve afin d’apprécier pleinement ce 3Peat, qui malgré un ou deux tracks plutôt fades, est une véritable réussite, à l’image d’une scène Hip Hop qui se porte de mieux en mieux et qui n'a rien à envier (loin de là) à la scène américaine, en terme de variété et d'originalité.

[Chronique] Byron & Onra Are The Big Payback (2007)


Le jeune producteur français Onra, après un premier album en compagnie de Quetzal, »Tribute», (un hommage à la Soul Music, sous forme de Donuts à la Jay Dee), remet le couvert. Cette fois ci, il est accompagné d’un certain Byron The Aquarius, jeune prodige américain du Keyboard , sous le nom de The Big Payback .

L’histoire est pour le moins originale car les deux compères ne se sont jamais vus et ne communiquent que par internet (ce qui n’est cependant pas une première, rappelez vous de The Foreign Exchange). Les deux hommes se rencontrent en 2005 via Myspace, la complicité s’installe et en l’espace de 4 mois, ils pondent une trentaine de morceaux. Onra programme les Drums sur sa MPC et Byron, de son coté, improvise aux Fender Rhodes et s’occupe globalement de la partie mélodique .

S’étant fait remarquer par Jay Scarlett, le "Gilles Peterson américain", le talent conjugué des deux jeunes pouces a vite fait sensation et et ont attiré l’attention d’artistes reconnus .

Bien évidemment inspiré par James Brown, Big Payback étant un des meilleurs albums du monsieur, l’ambiance est aussi principalement "Jaydeesque", Onra vouant une fascination sans borne au génie musical de J Dilla .

Ayant donc les mêmes inspirations et les mêmes volontés musicales, le duo semble toutefois vouloir apporter sa propre identité sonore. Cette collaboration virtuelle illustre d’ailleurs à merveille cette génération dans laquelle internet prend une place prédominante.

Alors, que réserve concrètement cet album au demeurant très alléchant?

La première chose qui saute aux oreilles, c’est qu’ici le talent transpire à chaque BPM. L’alchimie entre les deux artistes est remarquable.

The Big Payback s’inscrit directement dans cette nouvelle lignée de producteurs Hip Hop qui excellent particulièrement dans l’instrumentale épurée (dont les chefs de files sont, entre autres, Wajeed, Dabrye, Sa-Ra, Jneiro Jarel ou plus récemment le brillant Flying Lotus). Ce que l’on peut également considérer comme la continuité musicale et spirituelle de l’œuvre de Jay Dee (encore et toujours) dans son ensemble.

L’album commence en beauté, avec un «It’s You» qui impressionne de maîtrise . L’osmose entre drums et mélodie est parfaite. Les deux compères déroulent ensuite sans faiblir, avec une tonalité résolument smooth et relaxante. Seul «Mr Suave» dénote un peu du reste, avec ses Broken Drums et son ambiance à la Jazzanova.

Principalement instrumental, l’album se voit aussi orné de quelques guests de choix. Comme par exemple la chanteuse de Detroit Neco Redd, aperçue au coté des Platinum Pied Pipers, le flûtiste Julien Marc (sur le superbe «Carribean Vibes»), la délicate chanteuse Isis, qui fredonne les notes de «Technova» de Towa Tei (repris sur Find a Way de A Tribe Called Quest), sur l’implacable Blue Berry Weed, ou encore le très prometteur MC/ Producteur Français Dal Gren, qui pose sur le massif «The World».

Même si, sur la longueur, on pourra trouver que ce premier opus manque un peu d’energie (certains tracks sont en effet chantés de manière plutôt plate), le tout se révéle plus que satisfaisant. Onra et Byron remplissent donc haut la main leur objectif, à savoir imposer une veritable identité sonore au travers d’un long format de qualité, à la fois accessible, varié et capable de faire bouger les cervicales tout au long des 49 minutes. On attend la suite avec impatience, surtout quand on sait que DJ Vadim leur a déjà demandé un remix, et que les deux producteurs ont un planning chargé chacun de leur coté.

20/12/2007

[News] Jimmy fait le Beau


Jimmy Edgar, auteur, entre autres, de l'excellent album Color Strip sur WARP (2006), devrait faire son retour en 2008 avec un nouvel album, toujours sur ledit Label.

Pour l'heure, on peut retrouver la production groovy du jeune homme sur le projet X-District, dont un EP vient de sortir en digital.

18/12/2007

[News] Premiers de la classe


C'est officiel, le nouvel album des N*E*R*D (composé du fameux duo de producteurs The Neptunes) devrait débarquer en Mars 2008.

Après quelques remous, le trio devrait enfin donner suite au très bon Fly Or Die, qui date de 2004. Au vu de l'excellent travail du duo sur le dernier album de Kenna (Make Sure They Don't See My Face, sorti sur Star Trak cette année), on peut sans peine s'attendre à quelque chose d'intéressant.

[News] Partenaires créatifs...


Selon Shafiq Husayn, le prochain projet des Sa-Ra Creative Partners devrait voir le jour d'ici Fevrier/Mars, sur leur label Ubiquity Records. Intitulé "Nuclear Evolution in the Age of Love", ce nouvel opus verrait Sa-Ra s'y illustrer principalement en tant que beatmakers pour des invités de marque. En effet, la liste est plus que talentueuse, jugez donc: Herbie Hancock, Bilal, Erykah Badu, Pharaohe Monch, Common, Dr. Dre, Kanye West, John Coltrane, Thelonius Monk, et j'en passe!

Espérons juste que ce LP ne se fasse pas autant attendre que leur précédent!

[News] Memories Of Murder


En attendant la suite, le MC français Artik, accessoirement champion du monde End Of The Weak et partenaire du beatmaker Tayreeb au sein de la Whyteam, nous livre un récapitulatif de sa carrière nommé "The Very Lost Tape (2001-2007)", et ce, gratuitement!

On y retrouve quelques gros titres, dont le très offensif banger "Besoin D'un Mic", véritable briseur de nuque et l'excellent duo avec Cassidy des X-Men "La Même Pour Toi". De quoi nous faire saliver d'impatience en attendant le premier album de ce technicien de haut vol!

Pour télécharger la tape, rendez-vous sur son Myspace!

[News] Charme nordique


On n'aura de cesse de vous le répéter, l'Europe du Nord est une véritable vitrine du son à venir.
Après Up Hygh, Owusu&Hannibale, les Boom Clap Bachelors ou Stray, voici donc la jeune et jolie Kissey Asplund.
Le fameux Label anglais BBe nous présente le premier Single de cette jeune demoiselle, en prévision d'un album, Plethora, prévu pour l'année prochaine sur R2 Records .
Au menu, une Nu Soul Jazzy teintée d'électronique et d'un soupçon de Hip Hop, le tout produit par le Crew Français Papajazz, entre autres.
A noter que ce petit bout de femme a d'ors et déjà les encouragements de Gilles Peterson, Osunlade ou Marc Marc des 4Hero . A surveiller de près, on vous dit .

[News] Belle carrosserie


Avis aux amateurs de Hip Hop français frais et sincère, et aux irréductible du Boom Bap 90's.

Voici Tis, qui nous offre gratuitement une Mixtape de qualité, "La Petite voiture", avec des productions de Terem, Le NeKO et Mr Hone.

A télécharger ICI

[News] Pete Rock's Back


Le légendaire producteur New Yorkais Pete Rock devrait faire son retour en Fevrier 2008 avec un nouvel album, NY'S Finest.

Au vu des quelques titres disponibles sur la toile (notamment Slum Village avec l'imparable "Gangsta Boogie" et Jim Jones), on devrait en avoir pour notre argent.

17/12/2007

[News] Attention, bacheliers talentueux

Collectif de producteurs Danois ultra doués et inventifs, dont fait parti Robin Hannibale du duo Owusu&Hannibale, les Boom Clap Bachelors s'apprêtent à sortir leur nouveau long format, nommé Kor Fort Dine Laebert après un premier et remarquable opus éponyme en 2005.
Remarquée par Gilles Peterson sur la compile Brownswood Bubblers 2 (dont vous trouverez la chronique plus bas) la pop électronique, aérienne et épurée aux influences Hip Hop du Collectif fait mouche, à l'image du style musical Scandinave en général.
Voilà bien l'album susceptible d'être la vrai sensation de ce début d'année 2008.

15/12/2007

[News] Beat&Discovery


BEAT & DISCOVERY introduit la nouvelle generation de beatmakers français. En laissant carte blanche aux artistes, B&D s'impose comme une série ambitieuse, allant du Hip Hop instrumental au Broken Beat, avec un esprit proche de la série "Beat Generation" du Label anglais BBe (Jay Dee, Dj Spinna, Dj Jazzy Jeff, Marley Marl, Will.I.Am).
Aprés une série de Maxi, deux albums sont dors et déjà disponibles, Intelligenti Pauca de Phohat et Beat'em All de Creestal. Une initiative pour le moins appréciable, dont on reparlera plus en détail prochainement.

[News] Les libérateurs du Jazz débarquent


Trio français composé de Dj Damage, Dusty et Madhi, les Jazz Liberatorz devrait arriver en Janvier avec un premier album, après une série de Maxi très alléchante. Coté participations, on devrait retrouver Fatlip (Pharcyde), J-Live, J-Sands, Rashaan Ahmad, Stacy Epps, Asheru, Buckshot, Sadat X, Liz Fields, Apany, Tre Hardson, Omni, Count Bass D et T-Love, entre autres. Inutile de dire que tout cela s'annonce hautement sympathique. Le Rendez-Vous est pris.

[Chronique] Clause Four - Blue On Blue EP (2007)


Vous aimez Dabrye, Flying Lotus et ses ambiances Video Games 80’s ainsi que la vibe du Hip Hop scandinave ? Et bien, la musique de l’anglais Clause Four, c’est un peu tout ça à la fois.

Ce premier EP nommé Blue On Blue, sortie en juillet dernier dans l’anonymat le plus total, est incontestablement une des découverte les plus excitante d’une année où le Hip Hop Instrumentale semble renaitre de ses cendres.

Depuis le One/Three de Dabrye, le révolutionnaire Donuts de Jay Dee ou les deux récent album de Flying Lotus, rare ont été les albums du genre à se montrer aussi fascinant, profond, mélodieux et personnel.

Cet opus est ainsi une petite démonstration, et le premier titre éponyme annonce clairement la couleur, avec sa douce et mélancolique mélodies au charme indescriptible, sublimée par une timide et feutrée apparition vocale (d’ailleurs la seule du EP). L’incursion des sonorités issues de machines Old School n’est ici pas vaine, et laisse apparaitre de véritables mélodies. La suite ne fait que confirmer l’excellente première impression éprouvée. Que ça soit la percutante Version (*1) ( qui pourra rappeler à certain la vibe avant-gardiste et futuriste de Steve Spacek), la planante Version (2) ou l’estivale et superbe Division.

Le EP se termine en beauté avec Walking, au groove rond imparable, et la cristalline et terriblement envoutante Version(Soul).

Les qualités de ce jeune producteur sont donc absolument indéniables. Et, avec une telle entrée en matière, il parait totalement évident que celui-ci est destiné à un avenir des plus radieux, si tout du moins on daigne prêter attention à son talent.

[Chronique] Stray - Here To Stray (2007)


La musique du producteur/chanteur suédois Mattias Axelsson aka Stray est fraîche, épurée et décomplexée, à l’image du style scandinave naissant, déjà aperçu sur le superbe album des danois de Owusu&Hannibale, véritable sensation de l’année dernière.

Tout comme ces derniers, le premier opus de notre ami nordiste est, lui aussi, une sacrée réussite.

Varié et cohérent, ce Here To Stray sonne comme un délicieux mélange entre Raphael Saadiq, Platinum Pied Pippers et Bugz In The Attic. Notre homme y délivre perle Hip Hop diablement groovy ( Never Free), réjouissantes envolées funky (Heart Beat) et délicieuses ballades Nu-Soul (Not A Breakup song, So Sorry, entre autre) avec maîtrise et assurance . Judicieusement aidée à quelques reprises par trois guests vocaux , ( le chanteur Paul Mc Innes, le MC Braintax et la chanteuse Hanna Olson), Stray fait ici une véritable démonstration de son talent, avec constance et homogénéité.

Tout est ici quasiment irréprochable, chaque titre qui parcoure ce premier essai est aussi enthousiasment que rafraichissant, chose qui, par les temps qui courent, se fait plutôt rare. Seul persiste peut être une certaine justesse vocale parfois gênante.

Here to Stray est donc une grande bouffé d’air frais, et sûrement un des album les plus réussis de l’année.

[Chronique] Benny Sings - Benny...At Home (2007)


Présentons les choses au préalable .Benny Sings est un jeune compositeur multi instrumentiste néerlandais plutôt méconnu en France. Compilant comme artistes de chevet des gens comme Earth Wind&Fire, Phil Collins ou Jay Dee, son univers musical se veut complètement singulier, à l'image de sa charmeuse voix nasillarde.

Son premier album ,Champagne people, sort aux Pays-Bas en juin 2003 et charme immédiatement la critique .
En 2005, il sort un nouvel album intitulé I love you. ,enregistré en live au Bimhuis d'Amsterdam en compagnie de quelques musiciens (piano, basse, batterie, trompette, flûte, saxophone et chœurs) , qui séduit autant la critique qu’il la divise .

Artiste atypique au possible, ,Benny nous revient avec un nouvel opus, toujours sur l’impeccable Label Allemand Sonar Kollektiv, et ,dés la premiere ecoute ,on se sent bien , comme à la maison .

L' ambiance est tantôt chaleureuse, douce , festive ou apaisante . Benny laisse un peu son excentricité de coté pour une sensibilité et une musicalité plus étoffée. On a ici un mélange Soul Funky et Pop du meilleur cru ,comme l’illustre d’entrée de jeu un « Coconut » de toute beauté . Notre homme canalise ici tout son talent et muscle son jeu . La suite de l’album le montre avec maestra . »For Your Love » , groovy souhait ,ravi par son rythme chaloupé et sa bonne humeur . « Let Me In » ,« Feather « « Over My Head » , plus délicats , n’en sont pas moins reussis et nous emportent complètement . » Blackberry Street Feat. Urita » avec la seul guest vocale de l’album , une certaine Urita , souligne une bonne humeur communicative et estivale . La perle de l’album est sans conteste « Overnight » , digne des plus belles productions de Jazzanova et clôturée en beauté avec des solos de saxo et de scratch , qui illustre bien tout le talent du bonhomme .L’artiste corrige ici ses petits soucis de cohérence des deux précédents albums , qui, bien qu’ excellents, partaient un peu dans tous les sens .

« Benny…At Home » est par voie de conséquence un album complet et harmonieux, qui sent bon les douces matinées d’été .

Pas de doutes , Benny Sings signe ici son plus bel ouvrage musical . Comme quoi , on n’est jamais aussi bien que chez soi .