ST on FACEBOOK

DOWNLOAD NOW


Stereotree's
5 Years

Velvet Grooves
(5 Years Edition)

COQ
(Chapitre I)

Paul Pre
"Nu Sounds Mix"

ARCHIVES

CONTACT

rip@stereotree.net
onelight@stereotree.net

02/05/2011

[Interview] Greg Frite - Antithèse d'un homme-sandwich (1ère partie)


Nous avons l'immense plaisir de recevoir dans nos branchages le sémillant Greg Frite, plus connu pour certains comme Blackboul du groupe Triptik. Fort de quatre opus passés à la postérité, l'homme revient avec nous sur sa carrière et surtout porte un regard plus qu'intéressant sur le présent et l'avenir...


photo by Guillaume Landry
STEREOTREE: Tout d'abord, de Black Boul' à Greg Frite, peux-tu revenir sur ton parcours, de la naissance de Triptik à l'effervescence actuelle qui entoure tes projets, en passant bien évidemment par ta semi-retraite...

GREG FRITE: Dabaaz et moi nous sommes rencontrés en vacances vers 1991 et direct, on s'est retrouvé à parler Rap US et Français. A l'époque, on ne se voyait pas pendant l'année scolaire, lui était dans les Hauts-de-Seine et moi dans les Yvelines. Et puis y avait ni internet, ni portable, ni réseaux sociaux... Du coup chaque été, quand on se retrouvait, le jeu consistait à se faire découvrir l'un l'autre nos coups de coeur musicaux du moment. Puis arriva ce fameux mercredi de 1995 (pas le groupe mais l'année!) où l'on se croisa par hasard à Châtelet et où il me proposa de venir "rapper" chez un de ses anciens potes de lycée (Drixxxé). Je griffonnais un truc pété pour le samedi et c'était parti!! La formation effective de Triptik n'arriva qu'en 1996/97, puis ce fut ce "tourbillon artistique" aussi improbable que fabuleux à vivre... Mais en 2004, à la suite de pas mal de galères (départ de notre manager des débuts, crise du disque due au téléchargement illégal et fatalement gros soucis de trésorerie pour notre propre label Concilium Production, envie d'évoluer en solo, etc...), on a finalement décidé de "prendre l'air"... 
C'est à ce moment-là que j'ai acheté mon matos pour faire mon son et m'enregistrer. Par conséquent ma "semi-retraite" n'en était pas une puisque ça m'a permis d'apprendre, d'essayer des trucs et de définir précisément mes forces comme mes faiblesses. 

STEREOTREE: Triptik a eu un impact considérable au sein d'un certain public, de part vos flows, vos beats et votre démarche foncièrement indépendante (dans la forme comme dans le fond), et vous restez une influence de poids pour de nombreux jeunes artistes dans l'hexagone. Comment appréhendes-tu ce statut?

GREG FRITE: A vrai dire je ne vois pas le truc comme ça. Pour moi ce qui est fait est fait! J'ai toujours été fondamentalement tourné vers l'avenir, vers le morceau ou le jour d'après. J'aime trop ce concept de remettre les compteurs à zéro tout en restant soi-même, d'où "Greg Frite". Moralité: inconsciemment, je me fixe toujours des objectifs à court, moyen et long terme, ce qui m'empêche de regarder en arrière ou de me mettre une pression par rapport à ce qu'on attend de moi. Je crois que je garderai toujours cet "esprit du débutant", je me dis toujours que ce sera encore mieux demain. C'est mon paradoxe, je suis à la fois complètement optimiste par rapport à ce que je peux fournir plus tard, grâce à l'expérience que j'acquiers chaque jour, et en même temps je suis un éternel insatisfait à la recherche d'une perfection qui n'existe pas. Selon moi, c'est d'ailleurs précisément là que se trouve la vraie beauté de la musique et des arts en général, on y recherche la perfection toute sa vie; c'est une quête sans fin. 

STEREOTREE: Comment vois-tu l'évolution du Hip Hop en général et du rap français ces dernières années, et dans quoi te retrouves-tu aujourd'hui?

GREG FRITE: Je dois avouer que mes connaissances en Danse, en Graffiti comme en Deejaying 
sont assez limitées, même si j'ai toujours eu une réelle admiration pour ces disciplines lorsqu'elles sont "incarnées" par de véritables talents. La faute à ma passion pour le rap, quoique je ne me définisse pas non plus comme un "historien" en la matière, haha!! Bref, il y a encore un an le rap français était mort, mais depuis peu un nouvel élan s'est amorcé. Alors bon, je préfère ne citer personne parce que je risquerai d'en oublier, mais des talents émergent partout en France et même en Belgique, en Suisse ou au Québec. L'époque actuelle est juste folle tant les mecs et les filles arrivent avec des packs complets: le fond, la forme et un univers. En ce moment, je découvre au moins un MC/groupe "plus que valable" chaque semaine; du jamais vu auparavant! A croire que la chute du "rap français" a permis l'avènement du "rap en français". À suivre...

STEREOTREE: Peux-tu m'en dire plus sur tes projets à venir? Un album de Triptik? Le projet DjunZ? un éventuel solo?...

GREG FRITE: Triptik va revenir gentiment avec un premier morceau pour cet été mais 4 autres sont déjà sérieusement avancés. Dans un premier temps, on va privilégier la scène parce que c'est notre moteur et que maintenant Drixxxé est avec nous sur scène. DJ Pone fini l'album de Birdy Nam Nam (qui tue!!) et va sortir un side project surprenant. Sinon on peut raisonnablement tabler sur un prochain album de Triptik en 2012.
Avec DjunZ (Rimcash, Didaï et moi), on a déjà une quinzaine de titres en boîte mais ça arrivera par vagues successives à partir de cet été avec des featurings savoureux...
Côté solo, 
dans mon disque dur externe, j'ai une sélection d'une trentaine de morceaux que j'estime défendables. J'en ai composé une bonne partie et mon DJ Jean Pal a produit l'autre. Mais comme je me suis beaucoup trop enfermé pour enregistrer tout ça, pour l'instant je privilégie l'ouverture et les collabs avec des artistes que j'apprécie ou que je découvre.

STEREOTREE: On sent une véritable famille artistique derrière ces projets, entre Dabaaz, Drixxé, Grems, Rimcash & Didaï, Frer200, A2H, et j'en passe... Peux-tu nous raconter un peu comment ça se trame?
photo by Guillaume Landry

GREG FRITE: Y a aussi Set & Match, Nemir, Kussay, Ockney, 1995/L'Entourage, Aelpéacha, Gérard Baste, Welsh Recordz, Gero, Veerus, Noir Fluo, Artik, Weedy, 3010, Kacem Wapalek, Tismé, Meksa, Machinist et bien d'autres... Aaargh, j'avais dit que je ne citerai personne! Bah ouais, aujourd'hui c'est juste fou! O
n se connait tous et on fait tous du son ensemble! Grâce à internet et aux réseaux sociaux, les affinités humaines comme artistiques n'ont jamais aussi évidentes et les collaborations n'ont jamais été aussi simples à mettre en place. A ce propos, faudrait qu'on finisse notre morceau Monsieur Ripklaw!... Le plus dingue c'est que cette émulation ne se cantonne pas uniquement à la musique, j'ai des potes opés dans tous les arts comme Thomas Ngijol, Alexis Peskine, Guillaume Landry, Franck Jessueld, John Waxxx, les Busyest, Mega, etc... A noter qu'avec Dabaaz et David MPC, le 25 juin prochain, on va organiser un concert au Nouveau Casino à Paris où l'on verra se "mélanger" Triptik, Rimcash & Didaï, DjunZ, 1995, A2H, Cool Connexion et Charly Greane donc restez câblés... Bon, c'était la minute "name dropping", hein. Haha!!

STEREOTREE: Peu le savent, mais tu a récemment fait l'acteur dans "Les Anges S'Habillent Caillera", c'est quelque chose qui t'attire, que tu comptes creuser?

GREG FRITE: Alors déjà, c'était juste un des teasers vidéos réalisés par Domy Prod pour le lancement du roman de Rachid Santaki. Et puis je n'avais qu'une vingtaine de lignes à apprendre donc on peut pas encore parler de métier d'acteur. Mais bon, pourquoi pas. J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de similitudes avec le Pera au niveau du mécanisme d'interprétation; le souci de justesse est sensiblement le même. Moralité: on verra bien!..


Interview réalisée par Rip Laimbeer

Aucun commentaire: