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09/05/2011
[Interview] Greg Frite - Antithèse d'un homme-sandwich (2nde partie)
Et il revient en deuxième semaine après une première partie d'interview fort bien reçue, nous parlons de l'ami Greg Frite bien sûr! Si l'homme sait ce que veulent les jeunes, il n'en oublie pas ses racines et porte un regard éclairé sur le milieu de la musique, et du Hip Hop en particulier...
STEREOTREE: Tout d'abord, revenons un peu en arrière. J'aimerais beaucoup connaître les artistes qui t'ont inspiré, influencé et qui continuent peut-être de le faire... Mais surtout, en quoi ont ils été importants à tes yeux?
GREG FRITE: Aaah tu veux encore du "name dropping" hein? Bah tu vas être servi haha! Franchement j'avoue: "je suis un enfant du Top 50"!!! Chaque soir après l'école, quand Marc Toesca commençait par son célèbre "Salut les p'tits clous", c'était à moi qu'il parlait; j'étais littéralement cloué devant. Je suis même intoxiqué au point que, selon moi, on ne peut rien faire contre le groove de certains morceaux de Richard Gotainer, des Rita Mitsouko ou même de Niagara! Sinon mes deux parents étant de la Martinique, j'ai quasiment toujours connu la biguine, Malavoi, Kassav et Dédé St Prix. Plus tard, j'ai un peu plus creusé dans cette musique avec Marius Cultier, Eugène Mona, Ti Raoul Grivalliers ou Ti Emile (dont mon père m'a appris récemment qu'il était un ami d'enfance de mon grand-père). La Martinique étant géographiquement "collée" à l'Amérique du sud, mes parents m'ont aussi transmis une sensibilité particulière à la salsa, au merengue, à la rumba, au boogaloo, à la musique brésilienne et au jazz caribéen. J'ai bien évidemment aussi eu droit aux incontournables de la musique noire (nord) américaine de Charly Parker à Michael Jackson en passant par James Brown, Herbie Hancock, Stevie Wonder, les maisons Stax ou Motown. Il y a eu aussi les Beatles, les Stones et Supertramp. Côté français c'était Serge Gainsbourg, Claude Nougaro et Georges Brassens. De toute façon, le dimanche matin dès 10h, mon père mettait systématiquement la musique à fond (à 6 ans c'était "cool", à 15 ans nettement moins).
Puis arriva ce fameux dimanche où un renoi du nom de Sydney est apparu sur tf1 (je crois) et a balancé "Salut les Frères et Soeurs". Un gros tremblement de tête s'ensuivit pour mon frère et moi! Après ça, rendez-vous était pris et mes parents poussaient les meubles du salon pour nous regarder suer. C'est de là que me vient cette imitation pétée du robot que je place, sans même le vouloir, dans mes clips ou sur scène (haha). Puis: Adolescence, premiers bédos donc reggae (Bob, LKJ, Culture, Gladiators, Gregory Isaac...), The Doors, Jimi Hendrix, Janis Joplin (tiens, que des gens morts à 27 ans; bizarre) ou Led Zeppelin entre autres. Tout ça en écoutant aussi Public Enemy, NWA, LL Cool J, Ice T, NTM, les Little ou MC Solaar (bah ouais). A partir de 95, il y avait nettement plus de Hip Hop dans mon "baladeur autoreverse" mais j'en suis revenu juste après Microphonorama.
En vrai, longtemps avant l'arrivée des mp3, je zappais déjà comme un ouf, je me faisais mes propres compils (K7 puis MD). J'ai toujours eu du mal à n'écouter qu'un seul style de musique, à aimer un album entier ou toute la discographie d'un artiste. Aujourd'hui encore, je bloque uniquement sur des morceaux. Dernièrement, côté Hip Hop US, j'ai apprécié Fly Union, Meek Mill, Kendrick Lamar et Pac Div mais depuis 7-8 ans, allez savoir pourquoi, je nourris une grande passion pour la chanson française des années 20 et 30 (Maurice Chevalier, Fréhel, Arletty, Damia...).
STEREOTREE: Peux-tu me parler de ton processus de création? Ta façon d'écrire et de poser, mais aussi les thématiques que tu abordes et l'univers que tu souhaites amener? Sans oublier bien sûr la façon dont tu choisis les beats...
GREG FRITE: Avant les smartphones, j'avais toujours un calepin sur moi parce que j'ai appris (à mes dépends) que l'inspiration ne prévenait pas et surtout qu'elle ne restait jamais!.. Sinon, je n'ai pas de "protocole de création" à proprement parler. Il peut m'arriver d'écrire un texte entier sans musique ("Français"), ou d'écrire une seule et unique mesure que j'enregistre puis que je réécoute pour trouver la suivante et ainsi de suite ("Freestyle Saoul Brotherz"). Il m'arrive aussi compiler plusieurs combos de rimes que j'ai en stock pour faire un couplet ("C'est ça que veulent les Jeunes"). Mes thématiques c'est la vie; parfois tu ris, parfois tu pleures, parfois t'es véner, parfois tu veux du sexe... En gros, l'univers que je souhaite amener c'est la "variété" au sens noble du terme; varier les plaisirs, les ambiances, les thèmes, les flows. Greg Frite c'est comme le sandwich du même nom, on ne sait jamais vraiment ce qu'il y a dedans (haha)! Quant au choix des sons, c'est un processus simple, voire épidermique; si ça me met "les poils" et/ou que ça m'inspire tout de suite un flow, ou une vibe: je prends!
STEREOTREE: En parlant de style, on sent une véritable volonté, qui ne date d'ailleurs pas d'hier, d'amener un côté chanté qui donne une facette "crooner groovy" au personnage Greg Frite. Qu'en est-il concrètement?
GREG FRITE: C'est de toi "crooner groovy"? (haha) En même temps c'est à peu près ça. Plus sérieusement, au-delà d'une "véritable volonté", c'est avant tout un besoin viscéral que j'ai de pousser la chansonnette quand bon me semble. La contre-partie c'est que, n'étant pas chanteur de formation, c'est parfois assez "casse-gueule"... Mon disque dur contient d'ailleurs quelques "pépites" que je ne ferai "jamais" écouter, même sous la torture...
STEREOTREE: J'aimerais revenir sur ton track et clip "Français", qui a précédé, avec un remarquable sens du timing involontaire, le fameux mais infâme débat sur l'identité française. Quel était ta démarche à l'époque et comment vois-tu le fait que l'actualité, même très récente, rend malheureusement ce morceau indémodable?
GREG FRITE: Le populisme, qu'il soit clairement affiché ou affublé du masque de la sécurité intérieure, a toujours été un fond de commerce politique; de tout temps et dans toutes les société! Moralité, cette actualité nauséabonde (re)partira comme elle est (re)venue; pour réapparaître plus tard sous un nouveau visage. C'est comme pour la musique, la mode, la cuisine ou la chimie: "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme" (Lavoisier). Qui sait, ça permettra peut-être à ce morceau de me survivre. Perso, ça fait longtemps que ça m'empêche plus de dormir étant donné que je n'attends rien de personne pour avancer; même s'il a parfois fallu feinter... Pour en revenir à la genèse du-dit "Français", mon postulat de départ était: "Je suis noir et français mais il y en a que ça dérange. Bon bah tant pis pour eux!" Après ça, le texte est quasiment sorti d'une traite, mon pote Camille (alias Tom Fire) m'a sorti cet instru et Mathias Finqueltin (que je connais depuis le lycée) l'a clippé.
STEREOTREE: Tu as été un spectateur "privilégié" du changement brutal qu'a subi l'industrie musicale, avec, comme tu l'as mentionné, l'arrivée du téléchargement, illégal ou non, mais aussi, plus positif, des réseaux sociaux, des EP gratuits, de la vidéo démocratisée... Quelle est ta vision des choses par rapport à tout ça et plus personnellement, cela a t'il un impact sur ta démarche?
GREG FRITE: Aaaah ouais, fondamentalement! Aujourd'hui la musique se regarde beaucoup plus qu'elle ne s'écoute et je trouve ça plutôt cool, dans le sens où ça augmente la possibilité de se démarquer, d'affirmer sa différence, sa sensibilité. Et puis les moyens de promotion et de diffusion n'ont jamais été aussi accessibles. A l'époque, quand on a commencé, pour avoir accès à une radio ou à un magazine (les 2 principaux médias), c'était beaucoup de patience et beaucoup de chance. Par les temps qui courent, ton nombre de vues sur les plateformes vidéos peut être multiplié par 10 ou 100 du jour au lendemain. Du coup il s'agit d'avoir préparé une "vraie" stratégie pour durer... Aujourd'hui, la diffusion comme la promotion sont gratuites grâce aux réseaux sociaux. Moralité, quand t'es bon et persévérant, les gens sont rapidement au courant...
STEREOTREE: J'aimerais avoir ton opinion sur une branche de la scène Hip Hop française, dont on parle d'ailleurs beaucoup dans notre webzine, il s'agit des beatmakers et surtout des nombreux albums instrumentaux qui fleurissent et s'exportent admirablement bien. Est-ce que cette scène, t'es familière? Que penses-tu de l'arrivée au pouvoir des beatmakers, justement, alors même que Drixxxé fut l'un des premiers à être réellement reconnu? Ton point de vue de MC vétéran m'interesse!
GREG FRITE: En réalité, avant d'être invité par mon pote Enock pour être jury lors du Beatmaker Contest 7 en Février dernier, je n'étais pas au courant du niveau général français; étant déjà assez bien entouré entre Drixxxé, Didaï et Jean Pal. Fatalement, j'ai pris une grosse claque! Si bien que l'épreuve a rapidement viré au supplice pour moi tant les mecs que je contribuais à évincer avait un niveau de dingue!!! Et puis tout était nouveau, l'organisation, le public détendu mais enthousiaste et connaisseur, la fraternité réelle entre les concurrents. Franchement il faut voir ça au moins une fois, c'est réellement rafraîchissant pour le Hip Hop en France!...
STEREOTREE: Peut-être un mot de la fin pour nos lecteurs?
GREG FRITE: "Quoi que tu fasses, il y a toujours un public pour ce que tu fais; mais faut se taper!.." Peace.
STEREOTREE: Tout d'abord, revenons un peu en arrière. J'aimerais beaucoup connaître les artistes qui t'ont inspiré, influencé et qui continuent peut-être de le faire... Mais surtout, en quoi ont ils été importants à tes yeux?
GREG FRITE: Aaah tu veux encore du "name dropping" hein? Bah tu vas être servi haha! Franchement j'avoue: "je suis un enfant du Top 50"!!! Chaque soir après l'école, quand Marc Toesca commençait par son célèbre "Salut les p'tits clous", c'était à moi qu'il parlait; j'étais littéralement cloué devant. Je suis même intoxiqué au point que, selon moi, on ne peut rien faire contre le groove de certains morceaux de Richard Gotainer, des Rita Mitsouko ou même de Niagara! Sinon mes deux parents étant de la Martinique, j'ai quasiment toujours connu la biguine, Malavoi, Kassav et Dédé St Prix. Plus tard, j'ai un peu plus creusé dans cette musique avec Marius Cultier, Eugène Mona, Ti Raoul Grivalliers ou Ti Emile (dont mon père m'a appris récemment qu'il était un ami d'enfance de mon grand-père). La Martinique étant géographiquement "collée" à l'Amérique du sud, mes parents m'ont aussi transmis une sensibilité particulière à la salsa, au merengue, à la rumba, au boogaloo, à la musique brésilienne et au jazz caribéen. J'ai bien évidemment aussi eu droit aux incontournables de la musique noire (nord) américaine de Charly Parker à Michael Jackson en passant par James Brown, Herbie Hancock, Stevie Wonder, les maisons Stax ou Motown. Il y a eu aussi les Beatles, les Stones et Supertramp. Côté français c'était Serge Gainsbourg, Claude Nougaro et Georges Brassens. De toute façon, le dimanche matin dès 10h, mon père mettait systématiquement la musique à fond (à 6 ans c'était "cool", à 15 ans nettement moins).
Puis arriva ce fameux dimanche où un renoi du nom de Sydney est apparu sur tf1 (je crois) et a balancé "Salut les Frères et Soeurs". Un gros tremblement de tête s'ensuivit pour mon frère et moi! Après ça, rendez-vous était pris et mes parents poussaient les meubles du salon pour nous regarder suer. C'est de là que me vient cette imitation pétée du robot que je place, sans même le vouloir, dans mes clips ou sur scène (haha). Puis: Adolescence, premiers bédos donc reggae (Bob, LKJ, Culture, Gladiators, Gregory Isaac...), The Doors, Jimi Hendrix, Janis Joplin (tiens, que des gens morts à 27 ans; bizarre) ou Led Zeppelin entre autres. Tout ça en écoutant aussi Public Enemy, NWA, LL Cool J, Ice T, NTM, les Little ou MC Solaar (bah ouais). A partir de 95, il y avait nettement plus de Hip Hop dans mon "baladeur autoreverse" mais j'en suis revenu juste après Microphonorama.
En vrai, longtemps avant l'arrivée des mp3, je zappais déjà comme un ouf, je me faisais mes propres compils (K7 puis MD). J'ai toujours eu du mal à n'écouter qu'un seul style de musique, à aimer un album entier ou toute la discographie d'un artiste. Aujourd'hui encore, je bloque uniquement sur des morceaux. Dernièrement, côté Hip Hop US, j'ai apprécié Fly Union, Meek Mill, Kendrick Lamar et Pac Div mais depuis 7-8 ans, allez savoir pourquoi, je nourris une grande passion pour la chanson française des années 20 et 30 (Maurice Chevalier, Fréhel, Arletty, Damia...).
photo by Guillaume Landry |
GREG FRITE: Avant les smartphones, j'avais toujours un calepin sur moi parce que j'ai appris (à mes dépends) que l'inspiration ne prévenait pas et surtout qu'elle ne restait jamais!.. Sinon, je n'ai pas de "protocole de création" à proprement parler. Il peut m'arriver d'écrire un texte entier sans musique ("Français"), ou d'écrire une seule et unique mesure que j'enregistre puis que je réécoute pour trouver la suivante et ainsi de suite ("Freestyle Saoul Brotherz"). Il m'arrive aussi compiler plusieurs combos de rimes que j'ai en stock pour faire un couplet ("C'est ça que veulent les Jeunes"). Mes thématiques c'est la vie; parfois tu ris, parfois tu pleures, parfois t'es véner, parfois tu veux du sexe... En gros, l'univers que je souhaite amener c'est la "variété" au sens noble du terme; varier les plaisirs, les ambiances, les thèmes, les flows. Greg Frite c'est comme le sandwich du même nom, on ne sait jamais vraiment ce qu'il y a dedans (haha)! Quant au choix des sons, c'est un processus simple, voire épidermique; si ça me met "les poils" et/ou que ça m'inspire tout de suite un flow, ou une vibe: je prends!
STEREOTREE: En parlant de style, on sent une véritable volonté, qui ne date d'ailleurs pas d'hier, d'amener un côté chanté qui donne une facette "crooner groovy" au personnage Greg Frite. Qu'en est-il concrètement?
GREG FRITE: C'est de toi "crooner groovy"? (haha) En même temps c'est à peu près ça. Plus sérieusement, au-delà d'une "véritable volonté", c'est avant tout un besoin viscéral que j'ai de pousser la chansonnette quand bon me semble. La contre-partie c'est que, n'étant pas chanteur de formation, c'est parfois assez "casse-gueule"... Mon disque dur contient d'ailleurs quelques "pépites" que je ne ferai "jamais" écouter, même sous la torture...
STEREOTREE: J'aimerais revenir sur ton track et clip "Français", qui a précédé, avec un remarquable sens du timing involontaire, le fameux mais infâme débat sur l'identité française. Quel était ta démarche à l'époque et comment vois-tu le fait que l'actualité, même très récente, rend malheureusement ce morceau indémodable?
GREG FRITE: Le populisme, qu'il soit clairement affiché ou affublé du masque de la sécurité intérieure, a toujours été un fond de commerce politique; de tout temps et dans toutes les société! Moralité, cette actualité nauséabonde (re)partira comme elle est (re)venue; pour réapparaître plus tard sous un nouveau visage. C'est comme pour la musique, la mode, la cuisine ou la chimie: "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme" (Lavoisier). Qui sait, ça permettra peut-être à ce morceau de me survivre. Perso, ça fait longtemps que ça m'empêche plus de dormir étant donné que je n'attends rien de personne pour avancer; même s'il a parfois fallu feinter... Pour en revenir à la genèse du-dit "Français", mon postulat de départ était: "Je suis noir et français mais il y en a que ça dérange. Bon bah tant pis pour eux!" Après ça, le texte est quasiment sorti d'une traite, mon pote Camille (alias Tom Fire) m'a sorti cet instru et Mathias Finqueltin (que je connais depuis le lycée) l'a clippé.
STEREOTREE: Tu as été un spectateur "privilégié" du changement brutal qu'a subi l'industrie musicale, avec, comme tu l'as mentionné, l'arrivée du téléchargement, illégal ou non, mais aussi, plus positif, des réseaux sociaux, des EP gratuits, de la vidéo démocratisée... Quelle est ta vision des choses par rapport à tout ça et plus personnellement, cela a t'il un impact sur ta démarche?
GREG FRITE: Aaaah ouais, fondamentalement! Aujourd'hui la musique se regarde beaucoup plus qu'elle ne s'écoute et je trouve ça plutôt cool, dans le sens où ça augmente la possibilité de se démarquer, d'affirmer sa différence, sa sensibilité. Et puis les moyens de promotion et de diffusion n'ont jamais été aussi accessibles. A l'époque, quand on a commencé, pour avoir accès à une radio ou à un magazine (les 2 principaux médias), c'était beaucoup de patience et beaucoup de chance. Par les temps qui courent, ton nombre de vues sur les plateformes vidéos peut être multiplié par 10 ou 100 du jour au lendemain. Du coup il s'agit d'avoir préparé une "vraie" stratégie pour durer... Aujourd'hui, la diffusion comme la promotion sont gratuites grâce aux réseaux sociaux. Moralité, quand t'es bon et persévérant, les gens sont rapidement au courant...
STEREOTREE: J'aimerais avoir ton opinion sur une branche de la scène Hip Hop française, dont on parle d'ailleurs beaucoup dans notre webzine, il s'agit des beatmakers et surtout des nombreux albums instrumentaux qui fleurissent et s'exportent admirablement bien. Est-ce que cette scène, t'es familière? Que penses-tu de l'arrivée au pouvoir des beatmakers, justement, alors même que Drixxxé fut l'un des premiers à être réellement reconnu? Ton point de vue de MC vétéran m'interesse!
GREG FRITE: En réalité, avant d'être invité par mon pote Enock pour être jury lors du Beatmaker Contest 7 en Février dernier, je n'étais pas au courant du niveau général français; étant déjà assez bien entouré entre Drixxxé, Didaï et Jean Pal. Fatalement, j'ai pris une grosse claque! Si bien que l'épreuve a rapidement viré au supplice pour moi tant les mecs que je contribuais à évincer avait un niveau de dingue!!! Et puis tout était nouveau, l'organisation, le public détendu mais enthousiaste et connaisseur, la fraternité réelle entre les concurrents. Franchement il faut voir ça au moins une fois, c'est réellement rafraîchissant pour le Hip Hop en France!...
STEREOTREE: Peut-être un mot de la fin pour nos lecteurs?
GREG FRITE: "Quoi que tu fasses, il y a toujours un public pour ce que tu fais; mais faut se taper!.." Peace.
Interview réalisée par Rip Laimbeer
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