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20/01/2008

[Interview] Jazz Liberatorz, from Meauxtown!

Vieux briscards dans le paysage du rap français, DJ Damage, Dusty et Madhi sont les Jazz Liberatorz, trio de beatmakers aux accents boom bap et jazz. Après nous avoir fourni plusieurs maxis de qualité, les Jazzlib arrivent avec leur premier album, "Clin D'Oeil", où l'on appréciera les nombreux invités (Fatlip, Sadat X, Stacy Epps, Buckshot, Asheru, J-Live, T-Love, ...) venus bénir les instrumentaux ciselés par nos trois libérateurs de Meauxtown. Ils ont eu la sympathie de monter dans "l'arbre stereo" pour une interview.


StereoTree: Salut les Jazzlib, nous allons d'abord vous demander de vous présenter, pour ceux qui ne connaissent pas encore votre travail (votre parcours, vos influences etc).

Jazzlib: C'est deux DJ/beatmakers (Damage et Dusty) et 1 beatmaker (Madhi). On vient tous les trois de la même ville (Meaux, 77), le groupe s'est formé vers 1998/1999, on a trouvé le nom Jazz Liberatorz car on puisait nos samples principalement dans le jazz, il y avait aussi l'idée de briser l'image qu'a le jazz en france comme une musique intellectuelle réservée à une élite. A la base on vient du Hip Hop des 90's, on a été fortement marqué par les prods type ATCQ, Buckwild, Lord Finesse. C'est par ce biais, en diggant les originaux, que j'ai (Madhi) découvert le jazz et petit à petit apprécié de plus en plus cette musique.
Pour en revenir à l'historique, après la formation du groupe on a rencontré le label Kif qui a été intéressé par notre projet de bosser avec des rappeurs américains, on a fait un 1er maxi avec Aloe Blacc en 2003. S'en est suivi un autre avec Declaime, un suivant avec T-Love, puis Wildchild et Fat Lip.
Tout ca s'est étalé sur quatre ans, deux nouveaux 12" sont sortis issus du LP, et l'album "Clin D'Oeil" a vu le jour...

StereoTree: Votre album a une couleur clairement 90's (dans les beats ou dans le choix de certains featurings: Sadat X, Fatlip ou Buckshot), pourquoi ce choix ? Et que voulez vous par conséquent apporter avec cet album?

Jazzlib: Comme on le disait précédemment on vient de cette époque: Blackmoon, Brand Nubian, Pharcyde...
On s'est fait vraiment un kif énorme de pouvoir bosser avec tous ces artistes de cette époque et aussi une nouvelle génération du Hip Hop indé avec des gens comme Asheru, J-Live, Stacy Epps, Tableek de Maspyke...
Ce n'est pas évident de dire ce que l'on a voulu apporter, on a eu la chance de pouvoir faire ce que l'on aime avec des gens qu'on aime qu'ils soient rappeurs, chanteuses ou musiciens.
On a essayé de montrer une panel assez large de ce que l'on apprécie comme musique en essayant de garder une cohésion.

StereoTree: On voit que vous avez tenu à avoir un invité sur chaque morceau, pourquoi un tel choix? De plus, ayant pu voir que vous étiez très à l'aise sur les morceaux instrumentales sur vos maxis, et au vu de la tendance instrumentale du moment, on peut être surpris de vous voir faire un choix à contre courant...

Jazzlib: Ce choix a joué aussi pour garder une cohésion sur l'album, il commence sur une instrumentale et fini avec une instrumentale. Il y a les interludes entre les morceaux qui contribuent à çà, on est pas frustré de ne pas avoir mis plus de morceaux sans voix, cela donnera certainement lieu a un projet spécifique.

StereoTree: Comment s'est fait le choix des invités? De Stacy Epps à Buckshot, il y a tout un monde, qu'est ce qui vous à amené à choisir untel ou untel? Est-ce d'abord un plaisir? Des impératifs artistiques?

Jazzlib: Tout c'est fait au plaisir, on faisait les instrus de notre côté, immédiatement on imagine des artistes à qui çà pourrait convenir, on glisse des accapellas et on prend contact avec eux.
Tout c'est fait assez simplement, çà a été assez long à cause de la distance entre la France et les USA, mais il n'y a eu aucun souci.

StereoTree: On ne voit aucun MC français parmi ces invités... C'est un choix? un renoncement? Si oui, il y a pourtant de nombreux MC's français qui seraient en bonne adéquation avec vos beats, peut on espérer ce genre de collaborations à l'avenir?

Jazzlib: Pourquoi pas, on est pas fermé, Dusty et moi (Madhi) on vient du rap français, on a travaillé avec des artistes comme Ritmo, Mystik, La Malédiction du Nord, Futuristiq...
Mettre un morceau en francais au milieu de l'album, çà ne se serait peut-être pas intégré. C'est comme pour un LP instrumental, cela pourra être un projet futur.

StereoTree: Avez vous, en retour, été contacté pour vos productions?

Jazzlib: On commence a avoir quelques contacts, mais c'est pas évident, on ne vit pas de la musique, on a tous des boulots à côté. On a mis tout le temps disponible sur cet album, on travaillera avec T-Love çà s'est sûr c'est la famille. Il faut qu'on démarre le second LP, donc çà ne sera pas évident de se disperser mais le but est d'y arriver et de placer des prods sur des albums de gens qu'on apprécie. Ce qu'on ne veut surtout pas c'est donner à des personnes qu'on respecte les "restes" des morceaux qu'on a pas sélectionnés pour les projets Jazzlib.

StereoTree: Quels sont, par conséquent, vos prochains projets? Et comptez vous vous lancer dans des projets solo ou Jazzlib est-elle une entité indivisible?

Jazzlib: Il n'y pas de règles, il y aura peut être des projets solo même si ce n'est pas encore d'actualité. La priorité c'est de se pencher sur le second LP, on a pas encore vraiment démarré mais il commence à se dessiner dans notre tête, il y aura certainement plus de fusion avec des musiciens cela nous permettra de pouvoir développer un live, chose impossible sur cet album, les artistes invités étant decimés sur tout le territoire américain.

Interview réalisée par OneLighT & Rip Laimbeer.

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