[Chronique] Kissey Asplund - Plethora (2008)

Genre: Nu-Soul feutrée
Label: R2 Records
Date de sortie: 24 Mars 2008
Production: Polo, Knjazz & Trema-Art from Papajazz
Featurings: /

La Scandinavie, ce n’est pas seulement de somptueuses créatures à la blondeur éblouissante et une gastronomie généreuse. Non, c’est aussi un scène musicale à part, dont la modeste dimension n’a d’égale que sa qualité et son originalité.

Avec le premier album de la jeune chanteuse Suédoise Kissey Asplund, c’est de Soul music feutrée et jazzy dont il est question et, chose notable (qui nuancera d'ailleurs quelque peu l’introduction de cette chronique par la même occasion), entièrement produite par le talentueux crew de beatmakers français Papajazz, comprenant Polo, Knjazz et Trema-Art. L’ensemble lorgne le plus souvent vers une musique planante mélangeant délicatement Soul et Electro (très légèrement, ceci dit), en passant par une Soul aux sonorités jazzy tout à fait conventionnelle, mais non dénuée de charme. Ce qui donne à cet opus, d’ailleurs titré "Plethora", une ambiance assez atypique, relaxante et envoutante.

Et, la première chose qui marque lorsque l’on daigne bien s’y plonger, c’est que le risque inhérent à ce genre de productions, à savoir des tracks sympathiques mais pas forcement marquantes comme elles le devraient, est ici en partie évité. C’est d’entrée la très réussie "Beam Me Up "qui conforte cette idée, délivrant un groove à la fois fin et percutant, très bien produit par Polo, et tout aussi bien honoré par la douce voix de la belle Kissey.

On enchaine les titres avec une certaine délectation, surtout quand cela rappelle l’ambiance du trio Spacek, sur "You & I" par exemple, mais aussi quand la belle se rapproche des divas comme Jill Scott, avec la très belle "Caos". Signalons également l’excellente "Work It Out", qui vous fera doucement mais surement bouger les cervicales, ou encore la tuerie "With You", belle synthèse des ambitions musicales de la demoiselle sur ce long format.

Notre jeune chanteuse parvient donc à proposer quelque chose d’assez frais et de captivant, qui manque malgré tout peut être d’un peu de puissance et d’envergure pour convaincre pleinement, et s’imposer réellement et ouvertement comme une nouvelle référence.

Ceci étant dit, ceux qui ont le plaisir de la voir en live, ou simplement d'écouter ses récentes collaborations résolument électroniques à vous en froisser le tympan, remarqueront qu’elle évoque bien plus une Jill Scott sous exta qu’un énième doublon Nu-Soul. On attendra donc la suite avec intérêt et impatience, même si, répétons quand même, on prendra plaisir à réécouter cette première œuvre réussie.