[Chronique] Nadsroic - Room Mist EP (2009)

Genre: Hip Hop foutraque et aventureux.
Label: Lucky Me
Date de sortie: 29 Juin 2009
Productions: Hudson Mohawke
Featurings: /.

Après un premier EP solide sur Warp, le jeune beatmaker écossais Hudson Mohwake va encore une fois là où on ne l’attends pas forcement. C’est cette fois ci avec la jeune chanteuse/MC écossaise Nasdroic que le gaillard décide d’œuvrer, et ce, pour un EP sur label Luckyme.

Toujours aussi protéiforme, la musique de Hudson Mo mue encore une fois ici. Le beatmaker nous dévoile son côté plus épuré, contenu et efficace. Lorgnant à la fois vers le gros Hip Hop club virile et salace (la crade et jouissive "Step Back", un brise nuque dans toute sa splendeur) que vers l’électronica feutrée un brin popisante (citons la douce et envoutante "Leopards"). Ce qui donne un mélange assez inédit, entre des univers musicaux qui n’auraient à priori rien en commun. Ce "Room Mist" sonne ainsi véritablement comme le juste équilibre entre l’exploration musicale poussée (qui peut parfois être pompeuse chez l’écossais, notamment lorsqu’il est en roue libre totale) et une musique plus carrée. Le titre éponyme, un explosif banger aux accents crunk dotée d’une mélodie simpliste et entêtante, en est une parfaite illustration.

Aussi, l’alchimie entre les deux compatriotes sembles évidente et se prête parfaitement à l’exercice. Le timbre à la fois doux et insolent de la belle Nasdroic habille habilement et avec une certaine désinvolture les compositions couillues et aventureuses (précisons que ces derniers ne dépassent cependant jamais les 3 minutes) d’un beatmaker très en forme. Citons ainsi la bien nommée "Chemical", ainsi que la troublante et foutraque "All Hot", au rythme irrégulier et néanmoins accrocheur.

Ainsi, outre la découverte d’une audacieuse et charmante chanteuse qu’est Nasdroic, on constate avec plaisir l’aisance avec laquelle Hud Mo aborde chaque nouveaux projet, en y apportant systématiquement sa touche si particulière, tout en déboitant accessoirement quelques cervicales au passage. Il ne semble ainsi jamais aussi inspiré que dans ses collaborations, qui s’avèrent ainsi toujours des plus pertinentes. Vivement la suite!