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23/06/2009

[Chronique] J Dilla - Jay $tay Paid (2009)


Genre: Hip Hop from the D
Label: Nature Sound Recordings
Date de sortie: Juin 2009
Productions: Jay Dee a.k.a J Dilla
Featurings: Blu, Lil Fame, Danny Brown, Phat Kat, Black Thought, Doom, Havoc, Raekwon, Frank Nitty, Diz Gibran, Illa J, Que D.

A l’heure où les projets posthumes abondent plus ou moins officiellement, parler de la musique de la musique du défunt Jay Dee s’avère être compliqué, tant on pourrait perdre toute objectivité.
Histoire de remettre un peu les pendules à l’heure quand à l’influence massive du génial beatmaker sur la scène actuelle, un autre as de la MPC, j’ai nommé Pete Rock, a eu la bonne idée, en collaboration avec le Label Nature Sound et Ma Dukes (la mère de James Yancey), de regroupés des beats inédits (pour la plupart) à ce jour sous la forme d’un show radio hosté et mixé par ses soins.
Et, alors que les dernières apparitions officielles en date de Dilla n’étaient que des réutilisations des compositions de l’album de "Donuts", on ne pouvait qu’attendre ce LP avec un enthousiasme non feint. Mais, à l’heure où son style se voit copié dans tous les sens, ce genre de projet trouve t-il encore un intérêt majeure?

Bien, force est de constater que ce "Jay $tay Paid" condense à merveille tout ce que Jay Dee a pu faire de mieux. Certainement choisis parmi toutes ses beat tapes (que les plus malins ont su se procurer sur la toile), tous les beats en présence reflètent chacun une période clé de l’œuvre musical du génie de Detroit.
Autant sa période électro récente, une des plus impressionnantes, avec par exemple la tuerie "In The Night/While You Slept" minimal et hypnotique au possible, ou "Expensive Whip", avant-gardiste à souhait. Que sa période plus soulfull et psychée, comme sur l’envoutante "King", ou la superbe "Milk Money". Ce qui nous amène à dire avec fermeté que James Yancey est surement un des seuls producteurs a avoir su résumer en quelques mesures toute l’énergie et la créativité de la musique de Detroit, de la froideur minimaliste de la techno au groove de la Motwon.

Mais ce projet n’est pas uniquement instrumentale, et plusieurs MC's de choix ont été convié. Des habitués de longue date, comme Frank Nitty ou Phat Kat (son tout premier collaborateur au sein de 1st Down, si il est besoin de le rappeler). Mais également des têtes plus inédites, comme la valeur montante de L.A, Blu, qui honore "Smoke" bien comme il faut, le MC masqué Doom, qui expose encore une fois son aisance sur les compo de Dilla ("Fire Wood Drumtix"), ou le jeune rookie de Detroit Danny Brown, qui démontre une certaine agilité sur l’excellente" Dilla Bot Vs The Hybrid". On a également le plaisir de voir des vétérans tel que Havoc et Reakwon (parfaitement à leurs aises sur l'énormissime "24k Rap") ou encore Lil Fame de MOP. Et, on a même le droit à une petite réunion de famille sur une instrumentale mélancolique et planante période Fantastic avec "See That Boy Fly", qui réuni le petit frère Illa J et le cousin Que D.
Autre point, plus négatif celui là, la présence de Pete Rock au mix apporte hélas un petit côté vieillot sur certains tracks, ce qui nous rappel à quel point Dilla n’avait pas son pareil au niveau du mixage. Problème que l’on avait également ressenti sur "The Shining", mixé à l’époque par Karriem Riggins. Chose qui ne rend donc pas forcement justice à l’avant-gardisme évident de certains beats.

Maman Yancey veut donc légitimement garder son fils en vie musicalement, et ce "Jay $tay Paid" fait office d’hommage prolixe et brillant, voir carrément jouissif par moment, pouvant même parfaitement faire figure d’ultime testament sonore. Il serait donc judicieux que la famille du défunt producteur reste sur une aussi bonne note, histoire de mieux passer à autre chose…

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