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04/09/2009

[Chronique] Jay-Z - The Blueprint 3 (2009)

Genre: Hip Hop mainstream
Label: Roc Nation/Atlantic
Date de sortie: 11 Septembre 2009
Productions: Kanye West, No.I.D., Timbaland, The Neptunes, Swizz Beatz, Al Shux, The Incredibles.
Featurings: Kanye West, Kid Cudi, Drake, Young Jeezy, Alicia Keys, Pharrell Williams, Rihanna, Swizz Beatz, Mr. Hudson, Luke Steele, J. Cole.

Jamais deux sans trois, tel semble être le credo de Shawn Carter, puisqu'il en est avec "The Blueprint 3" à sa deuxième trilogie discographique officielle. L'homme, à la fois businessman émérite et artiste visionnaire, sait indéniablement s'entourer (talent qui semble faire défaut à son rival de longue date Nas) et a donc une nouvelle fois confié les rênes ce ce troisième volet au toujours très à la pointe Kanye West et à son mentor No.I.D., qu'on n'avait pas revu sur le devant de la scène depuis son Black Album à lui sorti en 1997. Cet album attise donc la curiosité des vieux briscards du son comme des jeunes hipsters en quête de son frais. Voyons ce qu'il en est...

Tout d'abord, Jigga nous livre un album résolument moderne et actuel, totalement mainstream, mais parfaitement maitrisé artistiquement, ce qui n'est pas rien de nos jours. Evidemment, le cinglant "D.O.A." avait donné le ton d'emblée, devenant même l'un des bangers de l'année instantanément. "Run This Town" avait par la suite envoyé la seconde salve, plus axée grand public, mais pas moins efficace cependant. Rien à dire, le duo de beatmakers de Chicago fait son office de belle manière. Les très efficaces "A Star A Born", "Thank You" et "What We Talkin' About" sont aussi là pour le prouver.

Mais Kanye West n'est pas en reste en solo, puisqu'il vient produire quelques bombes dont il a le secret. Pêle-Mêle, le très sympathique "Already Home" visité par son brillant protégé Kid Cudi, l'énorme et hypnotique "Hate" featuring Kanye lui-même qui résume à lui tout seul la longueur d'avance qu'ont les deux hommes sur le reste du rap game dans leur créneau ou encore l'ultra pop et un brin complaisant "Forever Young" avec Mr. Hudson au refrain. A croire que Jay-Z aime piquer ses invités au "Louis Vuitton Don"...

Mais l'écrin sonore de cet opus ne provient pas que de Chi City, puisque quelques autres producteurs habituels de Jay Hova font acte de présence. Tout d'abord, présent sur trois tracks, Timbaland a conçu le remuant et efficace "Off That", où Jigga partage le mic avec Drake (autre poulain de Kanye, décidemment). Timbo a aussi forgé le spatial et posé "Venus VS Mars", traitant astucieusement de l'éternelle rivalité homme/femme. Mais le beatmaker du Sud se fait moins inspiré sur "Reminder" au refrain agaçant et que le flow toujours affuté de Mr. Carter ne vient pas sauver.

Le toujours remuant Swizz Beatz, quand à lui, est responsable du très club mais pas forcément convaincant et un peu saoulant "On The Next One", passons. On appréciera la présence des Neptunes sur le très bon, doux et cuivré "So Ambitious" que Pharrell vient bénir de sa science du refrain. Sans nul doute un des temps fort de cet album qui en recèle plus d'un sans être toutefois une collection de bangers. On passera d'ailleurs sur les mitigés et parfois agaçants "Empire State of Mind" (avec Alicia Keys) et "Real as It Gets" (doté d'un refrain lourdingue et du pas génial Young Jeezy).

En somme, Jay-Z n'a pas pondu le chef d'oeuvre attendu et dont il aurait largement pu être l'auteur, mais nous a livré un album foncièrement grand public et popisant, bien que parsemé de quelques pépites imparables et addictives. Sur le strict plan du MCing, le Brooklynite est et reste dans l'élite mondiale, toujours aussi charismatique et doué derrière un micro, tant textuellement que flowistiquement, mais, avouons-le, ce n'est pas une surprise. On aurait peut-être aimé que quelques tracks certes déjà connus ("Brooklyn Go Hard", "Jockin' Jay-Z" ou encore "Can't Cheat Death") soient inclus dans le tracklist, et auraient sans doute pu faire de ce bon album un classique. On en reparle au prochain volume?

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