[Chronique] Trus' Me - In The Red (2009)

Genre: Deep House
Label: Fat City/Prime Numbers
Date de Sortie: Décembre 2009
Productions: Trus'Me, Dam Funk.
Featurings: Amp Fiddler, Paul Randolph, Pirahnahead.


Remarquable petit prodige made in England, Trus'Me distille depuis quelques années maintenant une House délicieusement deep, digne des meilleurs heures du génie de Detroit Moodymann.

Après un premier album passé assez incroyablement inaperçu sur nos terres, le bonhomme revient avec un opus au casting solide et plus étoffé (Amp Fiddler, Dam-Funk, Paul Randolph, Piranhahead).
Première composition et premier coup d'éclat de ce "In The Red", avec "Can We Pretend", reprise magistralement groovy du doux classique de Bill Withers, avec le toujours aussi soulfull Amp Fiddler, qu'il est toujours bon d'entendre tant il se fait rare. Même combo sur la suivante "Put It On Me", hallucinante perle deep en diable à faire rougir n'importe quel producteur House de la Motor City. Trus'Me ne s'arrête pas en si bon chemin, et nous assène à nouveau une belle baffe avec "Bail Me Out", chef d'œuvre de funkyness 80's en collaboration avec l'inévitable Dam-Funk, qui démontre une nouvelle fois toute sa maîtrise des sonorités rétro.

Décidément inspiré comme jamais, l'anglais poursuit ensuite tranquillement sa démonstration. On appréciera tout le charme de "Need a Job", qui sonne comme un classique oublié des années 2000 grâce à des cuivres charmeurs, et le groove contagieux de "Sucker For a Pretty Face", soulfull à souhait, bien servie par une bonne prestation au chant de Paul Randolph.
Le tout se termine avec l'hypnotique "Sweet Mother", énième manifestation musicale de sa maîtrise des ambiances spirituelles et envoutantes.
Excepté peut être l'éponyme "In The Red", un poil trop brouillonne et ce malgré les vocaux du pionnier Pirahnahead, ce deuxième LP, malgré sa courte durée, se veut parfaitement homogène et incroyablement prenant.

Trus'Me propose donc avec ce "In The Red" tout ce que l'on aime entendre en matière de Deep House. Et, tout comme ses compatriotes Four Tet et Floating Points, il rallume fièrement le flambeau d'un genre tombé dans une dangereuse monotonie, et y insuffle une nécessaire touche de modernité, tout en étant fidèle aux bonnes vieilles recettes. Tel une sage mais parfaite relecture. On appelle ça le talent, en gros.