[Chronique] James Pants - Welcome (2008)

Quand un homme gentiment timbré a la courtoise de vous inviter à partager son univers, cela ne refuse pas. "Welcome", premier album de James Pants à paraître sur le label indé californien Stones Throw, c’est, ainsi, une plongée dans le monde totalement décalé d’un producteur/chanteur assez déconcertant, proposant un mélange de Pop 80’s cheap, de Rock, de Disco et de Hip Hop. L’intéressé, d’ailleurs petit protégé du boss du label himself, Peanut Butter Wolf, parvient à joindre bout à bout tous ces genres musicaux avec malice, sans pour autant éviter, par moment, la mixture indigeste.

On se retrouve donc ici avec un opus varié et haut en couleurs. Allant de la délicieuse envolé boogie funk cosmique "Crystal Lite", en compagnie de Deon Davis, à l’interlude funky irrésistible, "Good Thing", en passant par une sorte de Disco Pop ralentie sur les excellentes "We’re Throught" et "I Choose You".

Le très bon côtoie ainsi le très mauvais, comme la courte et assez insignifiante interlude "Vodoo Caves" ou l’assez stressante "My Tree", où l’on peine à clairement percevoir un quelconque intérêt musicale. Et quand Pants croise sur son chemin un autre allumé, l’inénarrable Gary Davis, cela donne une petite perle de groove absurde et entêtante, riche en synthés farfelus, nommée "You're The One". On pourra également citer avec plaisir la très sympathique "Kash$", tout aussi encrée musicalement dans cette esthétique post disco 80’s, au lyrics assez hilarants.

Au final, on ne sait pas trop quoi penser de cet album pour le moins singulier, un peu trop irrégulier et en roue libre, au groove totalement atypique et au charme certain. Mais, c’est surtout si l’on prend en compte le fait que ce dernier soit estampillé et mis en avant par Stones Throw, fer de lance d’un certain hip hop underground de qualité, que la chose peut déranger. En particulier pour le fan du label, élevé au Lootpack et autre Madvillain, qui pourra prendre un tel "virage" (rappelons tout de même que le label avait déjà sorti quelques projets à part, comme l'album du punk Baron Zen) comme une vraie insulte auditive.