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06/12/2008

[Chronique] Kanye West - 808's & Heartbreak (2008)

Genre: Pop-Art
Label: Roc-A-Fella Records
Date de sortie: 24 Novembre 2008
Productions: Kanye West.
Featurings: Kid Cudi, Young Jeezy, Mr. Hudson, Lil Wayne.

Pour beaucoup, "Graduation" fut l'album de la discorde, l'opus recélant pourtant de nombreuses pépites en son sein. "808's & Heartbreak" suscite et suscitera à son tour un vaste spectre de réactions, allant du rejet total à l'admiration la plus folle. Mais quoiqu'il en soit, Kanye West est un artiste à part, une icône de la musique actuelle, un précurseur dans son milieu et sans doute victime de son image. Alors, avant toute chose, nous n'y reviendrons plus ensuite, oui Kanye use et abuse de l'autotune sur sa voix, certes. C'est un choix, un parti pris, afin de donner une certaine couleur à son album et aussi, soyons francs, d'être plus à l'aise ainsi pour chanter (n'est pas D'Angelo qui veut).

Ceci étant dit, passons aux choses sérieuses. "Say You Will" introduit donc les hostilités, ambiance et orchestration épurées, Mr. West construit des beats designs pour les décorer d'histoires d'amour contrariées. Voilà le décor. "Welcome To Heartbreak" s'enchaine ensuite, débutant sur quelques notes de violoncelles qui débouchent sur un beat lent et amer. Le "Louis Vuitton Don" se remet en cause, lui et sa vie, ses choix, hésite entre la "good life" et une vie plus saine et simple, plus proche de ceux qu'il aime. La première phrase est emblématique: "My friend showed me pictures of his kids, / And all I could show him were pictures of my cribs." . S'en suit le facile single "Heartless" un brin lassant mais qui aura sans nul doute sa part de succès.

L'hypnotique "Amazing" vient juste après, Yeezy y faisant encore une démonstration d'ego comme on les aime (ou pas), accompagné du pas forcément très utile Young Jeezy (Lil Wayne ou Jay-Z auraient fait bien meilleure impression, par exemple). Peu importe, le track est archi-efficace, lancinant, mélodique et pourtant "nouveau". Le désormais bien connu "Love Lockdown" revient nous conter aux oreilles cet amour impossible sur fond de percussions tribales et de pianos, l'addiction se renforçant à chaque écoute (tout comme l'album, finalement).

Et là, le coeur de l'album est d'une qualité rare, puisqu'arrive sans prévenir l'énorme "Paranoid", futur single totalement imparable avec un refrain énorme de Mr. Hudson. Kanye s'emballe sur les couplets, revient subtilement à un flow hybride, entre rap et chant, l'autotune prend tout son sens, sur un son electro/pop qui se grave dans notre ouie inlassablement. Point de repos, "RoboCop" débarque, éblouissant de futurisme, bien que bourré de violons, à l'aide de snares métalliques et de bruitages robotiques. Un track qui là encore, parviendra sans trop de peine à être l'un des singles de 2009, tant la recette est efficace.

Le doux "Streetlights" se fait reposant, judicieusement placé, symptomatique de l'autre facette de l'album. Celle dévoilant Kanye comme un homme solitaire, seul, observant le monde derrière ses lunettes de soleil trop chères, pratiquant une légère introspection qui siet parfaitement à l'ambiance mélancolique... "Bad News" est dans la même lignée, bien qu'un peu plus enlevé rythmiquement, et s'inscrivant toujours dans ces récits d'amours contrariés, racontant les choses sans les dire réellement, puis laissant de terribles violons prendre le relais pour décrire ce que la voix de Kanye ne chante pas. L'inévitable Lil Wayne déboule ensuite pour reformer l'une des paires de l'année sur un "See You In My Nightmare" conquérant mais pas totalement convaincant, la faute à un beat un peu trop dirty et foireux, soyons francs...

L'album se cloture alors sur l'excellent et très beau "Coldest Winter", hommage à sa mère décédée, où les synthés retro s'entrecroisent avec des percussions épiques créant une atmosphère unique, servie par un autotune finalement discret, que l'on entend même plus... On passera sur le freestyle live et peu utile qui cloture l'opus en guise de bonus track. Alors oui Kanye West a pris un risque, le parti de se détacher d'une certaine redite pour tenter quelquechose de différent. Ne me parlez pas de T Pain, nous en sommes loin. Non, Kanye est un artiste à part, qu'on l'aime ou non, il serait vain de nier ses contributions au Hip Hop et à la musique en général. Là encore, on pourra sans doute dire qu'il y a un avant et un après "808's & Heartbreak", mais il ne fait nul doute que le MC/beatmaker de Chicago, compris ou non, change déjà la face de la musique mainstream de part son statut. Ce LP est un voyage que l'on fait sans bagages ni à priori, à vous de voir si vous souhaitez le faire...

3 commentaires:

JuBox a dit…

Excellente chronique sur cet album qui risque très fortement de faire des petits en 2009.

Je ne sais pas si j'avais déjà eu l'occasion de vous féliciter pour votre blog dans des commentaires ... sinon, c'est désormais réparé ! ;-)

Bonne continuation.

Onelight a dit…

Hi JuBox,

Merci, on apprécie complètement.

N'hésites surtout pas à donner ton avis sur les chroniques ou autre, c'est fait pour.

Bonne continuation à toi aussi!

OneLighT

PEACE

Papito Chica and Pipo a dit…

Excellente chronique la Team, je suis d'accord avec vous, c'est un album qu'on aime ou qu'on deteste pas de sentiments partagees.

Pour ma part j'aime, ce LP Kanye deballe presque son intimité et brise cette carapace si chere aux rappeurs !!!

Enorme

Yo - Luan